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Société Publié le samedi 21 novembre 2009 | Nord-Sud

Problèmes conjugaux Foyers : Des couples disent tout !

Fraternité Cana est un groupe de chrétiens engagés pour la gestion des problèmes de foyers. Ses membres s’y retrouvent pour échanger sur les difficultés rencontrées dans leurs ménages.

M. et Mme Kouamé se sont mariés devant Dieu et devant les hommes depuis 1983. Ce couple a donné la vie à quatre enfants. Ceux-ci se sont épanouis dans le bonheur. Hélas ! Cette symphonie va s’éteindre subitement un matin du mois de février 2004, quand la mère de l’époux débarque chez la petite famille à Yopougon Toit-Rouge pour ses soins. Contre toute attente, la vieille dame essaye de ravir la place de maîtresse du foyer à sa belle-fille. «Ma belle-mère s’ingérait dans les prises de décisions pour des affaires de la maison qui ne la concernaient pas. Je ne supportais pas cela. Ce qui a provoqué des palabres entre mon mari et moi pendant deux ans.Mes enfants n’étaient plus à l’aise. J’ai même voulu divorcer», avoue Mme Kouamé, la tête posée sur l’épaule de son conjoint. Tout est rentré dans l’ordre, dit-elle, quand elle a commencé à fréquenter la Fraternité Cana, une communauté chrétienne, sise à Cocody-Danga. Cette communauté prie pour les personnes qui rencontrent des problèmes dans leur foyer. Son époux, catholique comme elle, a d’abord hésité. Mais, finalement, ce sont les témoignages de certains membres de Fraternité Cana qui vont lui faire changer d’avis. «Les amis nous ont proposé les solutions auxquelles ils ont recouru quand ils avaient les mêmes difficultés de foyer que nous. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, je m’entends parfaitement avec ma belle-mère. Après ses soins, nous avons décidé qu’elle reste à la maison », explique l’épouse, sourire aux lèvres. La Fraternité Cana apporte la joie dans bon nombre de foyers. Toutefois, pour bénéficier de ses enseignements, il faut être chrétien. Eugène Koffi, un méthodiste âgé de 37 ans, est membre de cette communauté, bien qu’il ne soit pas marié. Il habite Treichville et espère trouver sa partenaire au sein de l’association. «Tout chrétien peut fréquenter le groupe. C’est une bonne opportunité pour nous les célibataires. Ici, on peut croiser une fille qui est déjà préparée au mariage par la formation spirituelle», espère-t-il. Cet espoir est aussi partagé par des jeunes filles, membres du réseau. Estelle Zadi, 29 ans, est de celles-là : «Dieu peut me permettre d’avoir mon mari ici. Bien sûr, en venant dans le groupe, mon intention n’est pas de me trouver un homme.»

Des aveux d’infidélité
La fraternité Cana fait de la réconciliation son cheval de bataille. Elle est un sous-groupe de la Communauté du chemin neuf de l’Eglise catholique. Sa mission première est d’évangéliser les couples et les familles. Les membres de cette communauté se retrouvent au cours de retraites spirituelles. Certaines rencontres sont entièrement consacrées aux enseignements sur la vie fraternelle, mais aussi amoureuse. Les problèmes de couples sont abordés sans faux-fuyants. Les membres échangent sur les difficultés qu’ils rencontrent dans leur foyer. C’est d’ailleurs à un de ces rendez-vous que nous assistons ce 14 septembre. Il pleut. Mais cela n’empêche pas de nombreux couples et célibataires de répondre présent au foyer des jeunes chrétiens de Cocody-Danga, où se trouve le siège de la Fraternité. Le déplacement s’impose. C’est le 20e anniversaire de Cana en Côte d’Ivoire. Toute la journée est destinée à la fête. Les conjoints ont tenu à marquer leur unité à travers l’habillement. Chaque couple s’est paré du même pagne pour les uns et du même tissu pour les autres. Donnant ainsi, une ambiance colorée à la cérémonie. M. Pohé Etienne, membre du groupe, assis près de son épouse, est entouré de nouveaux adhérents. Sans aucune gêne, il relate: «Bien qu’étant membre de Cana, je trompais mon épouse à qui j’ai promis fidélité. Au cours d’une retraite spirituelle, je me suis senti coupable de cette trahison. J’ai beaucoup hésité avant de l’avouer à ma femme parce qu’elle est très coléreuse. A ma grande surprise, elle m’a pardonné sans la moindre rancune. J’étais tout honteux», avoue le mari. Mme Pohé tire cette maîtrise de soi du réseau qu’elle fréquente. D’ailleurs, sa patience et surtout ses prières, ont fait de son époux un mari désormais fidèle. «Quand je vois une belle femme, je ne la convoite plus. Je l’admire plutôt comme un chef d’œuvre du divin créateur», commente l’ancien frivole sous le regard complice de son épouse.

NB : A part les guides religieux, les noms des intervenants ont été remplacés pour préserver leur intimité.

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