x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le mercredi 30 juin 2010 | L’expression

Produits vivriers - Les prix prennent l’ascenseur

© L’expression Par Emma
Grève des transporteurs : Les prix flambent sur les marchés
Jeudi 15 avril 2010. Abidjan. Grand marché de Koumassi
La pénurie de certains produits vivriers tels que la banane et la tomate a occasionné une hausse des prix sur les marchés.

S’approvisionner en produits vivriers est devenu un casse-tête pour les ménagères. Depuis quelques mois, tomate, banane plantain, ail, chou et autres denrées sont hors de prix. Le chou dont le Kg est vendu à 150 Fcfa habituellement est passé à 400 Fcfa. Un Kg d’ail est à 2500 Fcfa. Et le prix de la gousse d’ail a presque triplé. Elle est vendue à 200 Fcfa au lieu de 75 Fcfa. Selon Inoussa, revendeur d’ail au marché Gouro d’Adjamé, le carton de 10 Kg d’ail importé s’achète à 20.000 Fcfa. Quatre bananes plantains coûtent 300 Fcfa. Mais de tous ces produits, la tomate a connu une hausse plus mortelle. De 400 Fcfa, le Kg est passé à 2.000 Fcfa. Ainsi le tas de 4 tomates juteuses ne s’achète qu’à 500 Fcfa au lieu de 200 Fcfa. Avec 100 Fcfa, il n’est possible d’acheter que de la tomate avariée. Cette hausse subite n’est évidemment pas du goût des consommateurs. «La tomate est devenue si chère que je m’en passe. Pour les sauces, je cuisine avec de la tomate concentrée. Je n’achète de la tomate que pour la salade. Mais, comme la popote n’a pas augmenté, j’en fais moins», explique Hélène Ouattara, secrétaire au Plateau. Quant à Juliana Klouizan, vendeuse de maïs, elle est obligée de compléter l’argent que lui donne son époux. La somme de 1000 Fcfa qu’il reçoit d’ordinaire donne n’est plus suffisante. Pour bien manger de nos jours, il faut prévoir au minimum 2500 Fcfa pour une famille de trois à quatre personnes. «Ma famille n’est pas grande. Nous ne sommes que trois personnes. Etant donné que je fais mon commerce au marché Gouro, les vendeuses me font des rabais. Et je peux avoir gratuitement de la tomate sur l’étal de ma sœur qui en vend. Lorsque j’achète de la banane, il ne me reste que 500 Fcfa. On ne peut pas acheter grand chose avec 500 Fcfa», se plaint-elle.

Pluviométrie et racket

Traoré Fanta, institutrice à Abobo confie qu’elle a banni certains mets depuis la flambée des prix. «On ne peut pas équilibrer ses repas», révèle-t-elle. Ainsi, foutou banane, salade, et autres mets qui sont cuisinés avec de la tomate ne sont plus servis dans leur assiette. Et de s’interroger sur les raisons d’une telle flambée. «Abobo qui a la réputation d’être la commune la moins chère n’est pas épargnée. Le tas de quatre bananes coûte 300 Fcfa. Nous les femmes ne savons plus à quel saint nous vouer ». La hausse vertigineuse des coûts des vivriers s’explique par une pénurie. «Ce n’est pas la saison de banane. Moins il y a de produits, plus les prix grimpent. C’est la loi de l’offre et de la demande» explique Zah lou Tra Sita, une grossiste. Selon Boty lou Younan, secrétaire générale de la Coopérative du marché Gouro d’Adjamé, les conditions climatiques y sont pour quelque chose. «La pluviométrie a baissé dans les zones de production. La saison sèche dure plus qu’il ne faut. Quand la saison sèche s’étend sur plus de quatre mois, les bras valides se ruent dans les villes afin de trouver un emploi», précise cette ‘’Nana benz’’ du vivrier. Non sans préciser que «les terres cultivables ne sont plus fertiles car elles ont été surexploitées». Outre ces raisons, les tracasseries routières et la hausse du coût du transport ne sont pas à omettre, indique Boty lou Younan. Les grossistes qui vont s’approvisionner dans les zones de production sont victimes de racket. «Du Km 44 à Abidjan, nous déboursons 5.000 Fcfa par barrage pour un véhicule Kia de 3 tonnes. Nous payons 1.000 Fcfa à la police anti-drogue, puis 1.000 Fcfa aux gendarmes. C’est sans compter les agents des Eaux et Forêts, la police (500 Fcfa) et les agents de l’Ocpv (Office pour la commercialisation des produits vivriers). Outre toutes ces charges, les frais de transport ont aussi connu une hausse depuis quelques années. Mais, c’est l’attitude des ‘’gnabolo’’ qui nous exaspère. Ils exigent de l’argent au motif qu’ils ont déchargé nos marchandises», raconte-t-elle.

Nimatoulaye Ba
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ