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Politique Publié le mardi 25 septembre 2012 | Nord-Sud

Attaque de Noé : Voici les nids des assaillants

Les assaillants qui ont attaqué Noé seraient des pensionnaires de deux camps de réfugiés au Ghana.


C’est une confidence de première oreille qui donne froid dans le dos. Selon des habitants de Noé, interrogés hier, par téléphone, ce sont bel et bien des pro-Gbagbo venus du Ghana qui ont attaqué les Forces républicaines de Côte d’Ivoire dans le Sud-Est du pays. Pis, ils assurent que la plupart des combattants qui étaient à la manœuvre sont venus de deux camps, réputés être le nid des fomenteurs de projets de déstabilisation en Côte d’Ivoire. Le premier de ces sites de réfugiés, placé sous la protection du Haut-commissariat aux réfugiés, qui abrite ces pro-Gbagbo assoiffés de revanche, serait celui d’Asuema. «Il est situé à 60 km de Noé. C’est de là que les assaillants qui se cachent pour la plupart derrière leur statut de réfugiés viennent à Elubo», renseigne JA. Mais, il n’y a pas que ce camp, selon notre source. Le deuxième nid des assaillants, plus important que le premier cité, serait situé à près de 200 km de Noé. «Il s’agit du camp de Cape Coast. C’est le plus grand camp qui accueille les pro-Gbagbo réfugiés au Ghana. Au-delà de sa taille, il abrite surtout les plus irréductibles partisans de l’ancien président tels que le maréchal KB. C’est par stratégie qu’ils ont choisi ce camp qu’ils quittent et rejoignent à leur aise, sans doute», poursuit JA, avant d’ajouter que «c’est après avoir procédé à des repérages que les assaillants sont rentrés par des voies détournées, pour ensuite lancer l’attaque.

Si certains étaient là depuis environ deux semaines, c’est à quarante-huit heures de l’attaque qu’on a commencé à suspecter des préparatifs d’une manœuvre de déstabilisation». Selon lui, ce qui a attiré son attention, ce sont les mouvements de militaires ghanéens qui avaient commencé à se masser à Elibu et même à prendre position. «C’était carrément comme s’ils préparaient la guerre. On les voyait entreposer des sacs de sables. A voir leur air nerveux, ils savaient sans doute que quelque chose de louche se passait. Soit ils savaient que les assaillants s’apprêtaient à passer à l’acte et devraient prendre des dispositions pour les en empêcher soit ils étaient informés et ont pris ces dispositions pour encadrer ces miliciens, aidés de mercenaires», renchérit JA. Ce qui est confirmé par Traoré M., un autre habitant de Noé, habitué, lui aussi du poste frontalier de la localité. Interrogé sur ce mouvement des forces armées ghanéennes à Elibu, le patron des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), s’est gardé de confirmer l’information, sans doute pour éviter de jeter de l’huile sur le feu. «J’ai pour habitude de ne pas me prononcer sur ce que je n’ai pas vu», rembarre l’officier des Frci.

Faire comme Kagamé ?
Loin de la posture du lieutenant Sampayo Koné, beaucoup de personnes à Noé sont persuadées que tant que les Frci ne prennent pas leurs responsabilités, la situation risque de perdurer. «C’est déjà bon d’envoyer un signal fort aux autorités ghanéennes mais il faut peut-être aller plus loin», déclare Traoré M. qui dit avoir sa petite idée sur ce genre d’initiatives qui peuvent mettre fin aux manœuvres de déstabilisation. «Pourquoi ne pas traquer les assaillants sur le territoire ghanéen, puisque les autorités affichent une sorte de laxisme ou de caution aux miliciens ? C’est en procédant ainsi que les Rwandais ont réussi à décourager les rebelles qui utilisaient le territoire congolais pour tenter de déstabiliser le régime du président Kagamé. Il n’y a pas que ce cas. Israël, bien souvent, au nom de sa sécurité, n’hésite pas à faire des incursions en Egypte», raconte-t-il. Cette incursion ne risque pas de mettre à mal les relations plus ou moins cordiales entre les deux pays. «La sagesse nous apprend qu’on ne peut pas faire d’omelettes sans casser des œufs. Si nous voulons avoir la paix à notre frontière avec le Ghana, nous sommes obligés de prendre des initiatives, fussent-elles chocs», est persuadé Traoré. Ce discours pourra-t-il être entendu par les autorités ivoiriennes ? «Je ne crois pas à cette éventualité. A peine 48 heures de fermeture des frontières, le président n’a-t-il pas allégé la mesure ? Certes, le président de la République est agacé par l’attitude des dirigeants ghanéens mais il est contre tout bras de fer avec eux», soutient Aly O., cadre du Rassemblement des républicains (Rdr), le parti au pouvoir. Pour lui, ce qu’il y a à faire, c’est de prendre des dispositions pour sécuriser au mieux les frontières, même si dans la pratique, cela relève d’une équation difficile à résoudre. «Ce n’est pas une mince affaire. Il s’agit de près de 700 km à surveiller et cette frontière terrestre part de Noé au Sud à Bondoukou au Nord-Est. Ce qui rend la tâche difficile, ce sont les points de passage non règlementaires. Il y en a tellement que la tâche peut paraître impossible mais nous faisons le maximum pour éviter que ce qui est arrivé à Noé survienne à nouveau», tente de rassurer, au téléphone, un officier des Frci en poste à Bondoukou.


Marc Dossa
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