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Politique Publié le mardi 20 août 2013 | Le Patriote

Réconciliation, moralisation de la société : Ce que la diplomatie coutumière peut apporter

© Le Patriote Par DR
Le Chef de l`Etat Alassane Ouattara à l`occasion de la célébration de la fête nationale
La Côte d'Ivoire veut sortir renforcée du cycle infernal de crises qui a déglingué sa marche vers le développement. De ce fait, le Président de la République, Alassane Ouattara, qui veut bâtir la nouvelle Côte d'Ivoire sur les valeurs d'amour, de cohésion et de paix, explore tous les voies et moyens. Cela pour parvenir à une réconciliation durable des filles et fils de la nation ivoirienne. Surtout que ce pays sort à peine d'une grave crise postélectorale qui a désaxé tout son tissu social. Au nombre des mécanismes à privilégier aujourd'hui, l'on cite la diplomatie coutumière. Ce mécanisme de médiation et d'intermédiation reste, pour les observateurs du landerneau sociopolitique ivoirien, l'un des moyens sûrs de résoudre toute crise de quelque nature que ce soit; de ressouder le tissu social etc. Et ce mécanisme qui prend appui sur les autorités coutumières que sont les rois, les reines et les chefs traditionnels a pour pour but aussi de donner à ces têtes couronnées, la place et la considération dues à leur rang. A dire vrai, la diplomatie coutumière a fait son effet récemment dans le cadre de la visite de travail du président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, dans la région du Gôh où il a fraternisé avec les parents de l'ancien chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. En effet, le Conseil des chefs de villages de Gagnoa (CVG) a cru bon que la visite d'une haute autorité de la République dans la région natale de Laurent Gbagbo contribuerait, un tant soit peu, à décrisper l’athmosphère sociopolitique et donnerait un coup de fouet au processus de réconciliation nationale. C’est ainsi le CVG met en branle le mécanisme de diplomatie coutumière. Tchiffy Gbizié Lambert, président de ce conseil et les membres de son organisation vont donc à la rencontre du Président de l'Assemblée Nationale (Pan). Guillaume Soro, qui a accédé aux desiderata des populations, accepte donc cette requête. De conciliabules en conciliabules, la diplomatie coutumàre a porté ses fruits. Le Pan a effectué une visite mémorable et a échangé, en toute fraternité, avec les populations de la Région du Gôh où des intentions d’alliances entre les peuples Senoufo (dont est issu le Pan) et Bété a germé. Et ce rôle de facilitation, les rois et chefs coutumiers le jouent déjà, au jour le jour, dans leurs communautés.

“Le savoir-vivre ; le savoir-être ; l'élégance langagière privilégiés”

Comme on le voit, c'est donc à juste raison et pour consolider ce genre d’actions que le Président de la République, Alassane Ouattara, alors candidat à la présidentielle, s'est voulu clair sur la mission qu’il entend conférer aux autorités coutumiàres dès son avènement à la magistrature suprême. Car, pour lui, "les têtes couronnées" doivent davantage avoir les coudées franches pour une implication accrue dans l'avènement de la Côte d'Ivoire nouvelle, émergente à l'horizon 2020. C'est-à-dire un pays développé assis sur le socle de l’amour et de la fraternité entre ses fils qui vivent en parfaite intelligence. « Nos dignitaires coutumiers ont la lourde tâche de réconcilier les Ivoiriens. Pour leur permettre d'assumer pleinement leurs tâches et responsabilités, nous allons doter nos rois et chefs coutumiers d'un statut constitutionnel», disait-il à qui voulait l'entendre. Mieux, une fois élu, Ouattara n'a pas voulu les faire languir. Par volonté politique et par respect de la parole donnée, le chef de l'Etat croit bon de réaliser cette promesse. « Au plus tard en 2014, le texte de loi sera sur la table des députés », a-t-il promis au cours de sa récente visite d'Etat, début juillet, dans le District des Savanes. Il est donc clair que les dignitaires coutumiers, dotés d'un statut constitutionnel, cesseront d'être de simples «auxiliaires de l'administration» tel que la loi portant statut de la chefferie de 1934 les considère encore. Ils seront alors « des acteurs, des points d'appui » de l'administration auprès de leurs populations. Pour parvenir à ce que l'autorité étatique prenne en compte le statut constitutionnel des rois, reines et chefs traditionnels aujourd’hui, tous les spécialistes des questions coutumières reconnaissent le travail abattu, avec ahan, par le Professeur Amoa Urbain, Recteur de l'Université Charles Louis de Montesquieu (UCLM). Se voulant le chantre du respect et de la valorisation des us et coutumes des peuples de Côte d'Ivoire et ceux qui les incarnent, l'universitaire de haut vol qu'il est a créé le Festival de la Route des reines et rois. Pendant les neuf précédentes éditions- la 10ème se tient du 12 au 15 septembre prochain- des autorités coutumières d'ici et d'Afrique sont allés dans la Côte d'Ivoire profonde. C'est ainsi que Nana Adjahouto Dôdô (Roi ses Ahizô du Bénin); le Prince Lawson VIII du Togo; l'avocat et traditionaliste émérite, Me Pacéré Titinga du Burkina Faso, des universitaires du Ghana, du Nigeria, du Maroc, pour ne citer qu'eux, et ceux de Côte d'Ivoire sont allés d'Abidjan à Kong en 2010. Ils sont allés, non seulement, à la découverte de la cité historique de Kong, mais ils y sont allés pour s'abreuver de la généalogie des Ouattara, avec pour point d'encrage l'Empereur Sékou Ouattara, arrière-grand-père de l’actuel Chef de l'Etat, Alassane Ouattara. Les festivaliers, par le truchement du Festirois, avec la mise en pratique du concept de la diplomatie coutumière ont, non seulement, été suffisamment édifiés sur l'histoire de Kong, mais surtout, ils ont été instruits et découvert d’eux mêmes la lignée princière de l'actuel président de la République Alassane Ouattara.
In fine, si le chef de l'Etat affiche sa farouche détermination à conférer un statut constitutionnel aux rois, reines et chefs coutumiers, cela traduit sa volonté de leur donner les moyens d'utiliser, au maximum, le mécanisme de la diplomatie coutumière. Cette méthode de médiation et d'intermédiation qui fait aussi la part belle à des valeurs comme "l'élégance langagière", facilitera l'encrage de son projet «Vivre ensemble » au sein de la population ivoirienne.

Jean-Antoine Doudou
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