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Politique Publié le lundi 14 avril 2014 | Le point d`Abidjan

Le processus de réconciliation nationale : Un fond de commerce pour les politiciens

Lors de la campagne présidentielle, le candidat Ouattara avait promis qu’une fois élu, il réconcilierait les Ivoiriens. Sitôt investi, il a initié un processus dit ‘’de réconciliation nationale’’. Trois ans après, des questions se posent quant aux résultats atteints, dans la mesure où la majorité des Ivoiriens ne s’y reconnaissent plus.
Un médiateur. Telle est la dernière exigence du Front populaire ivoirien, le Fpi. Le parti de Laurent Gbagbo en a fait la condition de son retour sur la table du dialogue républicain national, initié par Alassane Ouattara dès son élection. Conformément à ses promesses électorales, le N° 1 ivoirien s’est donc dépêché de créer la Commission dialogue vérité et réconciliation en 2011. Dirigée depuis sa création par l’ex Premier ministre Charles Konan Banny, cette Cdvr avait sa raison d’être, pour deux raisons. Premièrement, la Côte d’Ivoire a vécu dix années de dysfonctionnement, avant de subir quatre mois d’une terrible crise postélectorale qui a fait trois mille morts. Des rancœurs se sont accumulées, des blessures physiques et morales aussi. Lorsqu’on accède à la tête d’un pays aussi meurtri, on ne peut adopter une attitude autre que celle d’Alassane Ouattara. Le successeur du Woudi a donc vu juste en initiant ce processus dit de ‘’réconciliation national’’, censé recoller les morceaux à tous les niveaux. Secundo, Ouattara se devait d’initier ce concept, afin de se mettre en accord total avec la Communauté internationale. Par rapport à la réconciliation de ses compatriotes, il a tenu parole. Cela a rajouté à sa légitimité et à son aura. En ce sens que partout dans le monde, il est perçu comme ‘’un président apôtre de la paix’’, toute chose facilitant ses efforts de reconstruction nationale. Le processus de réconciliation nationale est donc un fond de commerce sociopolitique pour Alassane Ouattara. Ses volontés sont certes bonnes, ses actes louables et son initiative, plus qu’opportune par rapport aux aspirations d’un pays sorti de crise comme le sien. Mais le N° 1 ivoirien tire de ce processus, un usufruit que personne ne peut nier. Idem pour son opposition politique, principalement le Fpi de Laurent Gbagbo. Sachant Ouattara obligé d’entretenir le processus et en politiciens chevronnés, Laurent Gbagbo et les siens font régulièrement monter les enchères. Leur dernière trouvaille est l’exigence d’un médiateur, ‘’avant de revenir sur la table de négociation’’, selon leurs propres termes. Que d‘’exigences’’ de se type formulées par ce parti depuis la création de la Cdvr, qui réalisent la prouesse de ramener tout le monde en arrière à chaque fois.

Chacun tire les ficelles pour mieux gagner

En clair, le Fpi tente de coincer Ouattara dans son propre agenda que dis-je, dans son propre piège. Il s’agit pour le parti frontiste, d’empêcher le virtuel candidat du Rhdp d’accumuler les arguments de sa réélection en 2015. Par ces valses hésitations, le Fpi tient Ouattara en haleine en l’occupant en permanence sur des futilités. L’objectif étant de lui faire perdre le sens des priorités. Ainsi que le temps de se consacrer au volet le plus important et le plus fructueux de son programme : la reconstruction nationale autours du concept de l’émergence à l’horizon 2020. Pour le Fpi, les moyens et les occasions sont tous bons pour inventer argument, pour retarder Ouattara dans son travail. Laurent Gbagbo et les siens sont au bord du traumatisme, par rapport au bilan globalement positif que revendique Ouattara, juste à mi-parcours de son premier mandat. Voici pourquoi ils menacent d’entreprendre cette fois-ci des actions de masses, une démarche du reste contenue dans leur stratégie de ‘’meneurs en bateaux’’ en cours depuis trois années. Elaborant à merveille son plan de désorientation du régime Ouattara, le Fpi semble mener au point, et pour cause : a chaque fois que ce parti tousse, ce régime pique une grippe qui ne se calme que beaucoup de mois après. Ils entrent tous en transe, y compris leurs porte-voix, qui perdent un temps fou, à ne disserter que sur ce nouvel état d’âmes du Fpi. Entre-temps, les actes de reconstruction d’Alassane Ouattara sont relégués au second plan. Avec pour argument, son pseudo intérêt pour le processus de réconciliation nationale, le Fpi fait faire au régime, la meilleure communication sur les leaders de l’opposition, Laurent Gbagbo en tête. Ceux-ci ont tellement réussi leur plan qu’au jour d’aujourd’hui, ils sont plus au devant de l’actualité que les chantiers de l’émergence. A force de s’occuper des réactions épidermiques de ses opposants politiques, Ouattara n’a même pas eu le temps de reformer la vie publique nationale. Si bien que trois années après son élection, on n’a pas l’impression que ce pays a enregistré un changement de régime, avec ces mauvais reflexes d’antan qui continuent de gangrener l’ensemble des rouages de l’administration. L’opposition politique ivoirienne s’intéresse au processus de réconciliation nationale, moins par intérêt pour les populations, que pour les dividendes morales et financières qui en découlent. A l’image de certains experts internationaux autoproclamés, en mal de célébrité. Alors qu’ils n’en savent rien du tout, ils font des commentaires souventes fois inappropriés, l’essentiel étant pour eux de se faire connaître à travers le monde sur le dos du label Ivoire. En voulant tirer le maximum de profit du processus de réconciliation national, la classe et ses affidés donnent du coup l’impression au reste du monde que les Ivoiriens sont à couteaux tirés, après s’être entretué, ce qui est archifaux. Il est donc temps que l’on arrête de tirer inutilement les ficelles, afin que l’attention soit plus portée sur la reconstruction nationale.?

Diabaté Franck Boyo
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