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Économie Publié le mardi 9 décembre 2014 | Le Sursaut

Commerce/Ape: la grande inquiétude des industriels ivoiriens

Comme une sorte d’épée de Damoclès, les Accords de partenariat économiques (Ape), pèsent sur les échanges futurs entre l’Europe et l’Afrique. En Côte d’Ivoire, même si un pas important a été franchi, des inquiétudes subsistent.

«Pour ce qui est de l’Ape, des avancées significatives ont été notées. La 45ème session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement a approuvé l’Ape et aujourd’hui des actions communes d’information et de sensibilisation sont en cours pour sensibiliser les acteurs nationaux et régionaux », rappelait le 1er décembre dernier, Kadré Ouédraogo, président de la Commission de la Cedeao à Abuja (Nigéria). En effet, les Ape se veulent un gage d’échanges commerciaux d’égal à égal entre l’Europe et l’Afrique. Cela voudrait bien dire qu’une fois signés, des produits d’origine africaine pourront continuer de bénéficier d’un libre accès aux marchés européens. En retour, les entreprises européennes auront le privilège de s’installer là où elles veulent. Les Ape sont une sorte d’ouverture des marchés à la libre concurrence. Mais le hic pour les pays africains, c’est leur incapacité à tenir le rythme de la haute concurrence que pourrait leur imposer les firmes internationales. Car, pour y résister, ‘’il faut avoir la carapace dure’’. Cela suppose que les gouvernants doivent marquer de leur empreinte l’esprit d’initiative, à travers des subventions à des secteurs dits prioritaires dont l’agriculture. Or, connaissant la situation des industriels africains de petite taille, l’évidence est que les Ape profiteront peu aux Africains.

Conscients de l’impact de ces accords sur les économies africaines déjà fragiles, certains Etats africains font montre d’une farouche résistance. Cette abstention des Etats, malgré leur engagement, prouve bien que, quelque chose ne croche pas. Certes tous veulent des retombées desdits accords sur les économies, mais ils émettent des doutes. Quoique des avancées aient été enregistrées, certains évoquent encore des mesures d’accompagnement. Ces difficultés, relevait en 2013, Daniel Kablan Duncan, sont liées à des intérêts variant fortement d’un pays à l’autre. Toute chose qui avait rendu difficile l’organisation des négociations, avec pour conséquence l’adoption de dispositions transitoires pour certains pays, dont la Côte d’Ivoire, à travers les Ape intérimaires. Pour l’Union européenne, les Ape s’imposent. En cas de non conclusion, les pays s’exposeraient à de lourdes sanctions. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, les produits comme le café, le cacao et certains produits de pêche dont le thon pourraient être soumis à des sanctions, au cas où le pays ne signerait pas les Ape.


Les raisons de la réticence des Etats

Tous veulent avoir des échanges avec l’Union européenne, mais ne veulent pas d’un accord qui étouffera par la suite les économies. Et pour nombre de pays qui avaient refusé de signer les Ape et qui avaient taxé la Côte d’Ivoire et le Ghana de taupes, semblent avoir leur raison. L’argument populaire évoqué par ces pays ‘’réfractaires’’ est que : ‘’ouvrir le marché africain dans le cadre des Ape, c’est exposer les économies, voire créer les conditions de la disparition des entreprises nationales face aux multinationales’’. Et même en Côte d’Ivoire, en son temps, le secteur privé ivoirien s’était opposé à une ouverture immédiate du marché à la concurrence, estimant que ce n’était pas opportun. En signant donc l’accord intérimaire, les autorités d’alors ont pris la pleine mesure de se donner du temps pour bien analyser. Cette période d’observation qui va de report en report au regard de la date butoir de la signature des Ape, prouve bien qu’il y a problème. Et s’il y a des pays qui sont condamnés à signer les Ape, c’est bien la Côte d’Ivoire et le Ghana. Ces deux pays dépendent du marché européen, car ils exportent plus sur ce marché.

Par contre des pays comme le Niger, le Mali voire le Sénégal n’ont pas d’inquiétudes à se faire par rapport aux Ape. Ces pays exportent moins sur le marché européen. De ce point de vue, d’un pays à un autre, l’approche diffère en fonction des intérêts. La Côte d’Ivoire est quelque peu embêtée en raison de sa grande dépendance vis-à-vis du marché européen où est exportée la quasi-totalité de ses produits (café, cacao, hévéa, …).

Honoré Kouassi
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