L’échec du désarmement était programmé

L’échec du désarmement des ex-combattants ivoiriens, constaté par le front populaire ivoirien, dans sa déclaration parue à notre voie n° 5054 du mercredi 8 juillet 2015, était prévisible. Parce qu’on ne peut demander à la rébellion de désarmer la rébellion comme ça a été le cas en côte d’ivoire. la rébellion en côte d’ivoire est une rébellion pro-ouattara. la preuve, tous les anciens chefs rebelles sont tous aujourd’hui à des postes de responsabilité au sein de l’armée et de l’administration ivoirienne. Par ailleurs, ancien com-zone de séguéla, l’ex-chef rebelle Koné Zakaria, qui occupe également aujourd’hui de très hautes fonctions dans la hiérarchie militaire ivoirienne, affirmait en 2003 qu’ils ont pris les armes contre le régime Gbagbo pour alassane ouattara. Les ex-rebelles ont donc tous contribué à ce que m. ouattara prenne le pouvoir en côte d’ivoire. c’est en quelque sorte, pourrait-on dire, pour ne pas se faire hara-kiri qu’alassane ouattara aurait désigné fidèle sarassoro, un de ses partisans, pour désarmer les ex-rebelles. Même s’il est vrai que cet homme bénéficie d’une expérience en matière du désarmement, il est aussi vrai que son passage en république démocratique du congo (rdc) a été un véritable échec. Parce que là-bas, il n’a pas réussi à désarmer les rebelles. Mais il faut le reconnaître, c’est parce que m. ouattara n’a certainement jamais voulu que des gens qui ont contribué à l’installer à la magistrature suprême soient désarmés, qu’il a agi ainsi. Parce que le vrai désarmement doit être le fait de forces qui ne sont pas parties au conflit. en sierra leone (1998-2003) et au libéria, d’abord en 1997 puis en 2002-2005, les programmes de désarmement et de réinsertion des ex-combattants ont été conduits conjointement par les gouvernements respectifs, une commission nationale et les missions de maintien de la paix des nations unies. Ils ont certes connu des fortunes diverses. Mais ils ont été une réussite même s’il est aujourd’hui officiellement reconnu que quelque 2.000 des 70.000 ex-combattants désarmés en sierra leone ont été de nouveau recrutés pour aller combattres au libéria et aux côtés des rebelles pro-ouattara en côte d’ivoire. Et que des libériens ont été également recrutés dans les deux camps en conflit en côte d’ivoire.

R.K.