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Editorial Publié le jeudi 1 juillet 2010 | PME Magazine

Edito : veni, vidi, vici

Les grandes douleurs sont muettes dit-on. On les attendait depuis plusieurs années, depuis 2003 exactement, date à laquelle ils ont décidé de se « relocaliser » à Tunis, sur les bords de la Méditerranée. On les attendait sans trop espérer jusqu’à ce jour de mai 2009 où les gouverneurs décidèrent lors des assemblées annuelles de Dakar que les prochaines se tiendraient à Abidjan, sur les bords de la lagune Ebrié. Décision louable, salutaire et saluée par tous les ivoiriens, à commencer par les autorités qui ont dû déployer une intense activité de lobbying pour y arriver. La BAD connait bien Abidjan pour y avoir vécu depuis sa naissance, du moins jusqu’à ce mois maudit de février 2003. Va-telle réécrire ce célèbre pamphlet intitulé « Cahier d’un retour au pays natal » du non moins célèbre Aimé Césaire ? C’était le souhait de tous les ivoiriens.

Du coup, toute la nation se met à préparer ces fameuses assemblées qui doivent drainer en Côte d’Ivoire tous les gourous de l’Institution, ceux qui décident et dont on attend la décision depuis plusieurs années. L’espérance est à son comble. Les moyens sont dégagés pour la remise en état de l’hôtel Ivoire, la vieille dame de Cocody censée les accueillir. La BAD connait bien l’hôtel Ivoire pour y avoir organisé ses assemblées annuelles plus de vingt fois plus de nombreuses autres réunions et rencontres importantes. Financièrement, des centaines de millions sont mobilisés pour les travaux de restauration et les autres aspects de la préparation. Politiquement aussi, tous les moyens sont mis en œuvre pour annihiler toute velléité de perturbation. C’est le bruit qui les a éloignés d’Abidjan. Inutile de recommencer. Tout le monde a compris. La ville elle-même a fait sa toilette. Les fameux taxis « waren » sont mis au pas dans plusieurs quartiers d’Abidjan. Plus de mendiants ni de fous. Il n’y avait plus qu’à attendre.

Veni, Vidi, Vici disent les latins. Ils sont venus, ils ont vu et ils nous ont vaincus. Pourquoi n’ont-ils pas été plutôt convaincus ? Ils sont déjà repartis. On aurait tellement voulu qu’ils disent qu’aux termes des assemblées annuelles 2010, la BAD a décidé de se réinstaller dans ses locaux d’Abidjan. C’aurait une très bonne chose pour notre moral et surtout notre économie. De nombreuses entreprises vivaient des marchés de la BAD en son temps. De nombreux emplois relevaient de la présence de la BAD. De nombreuses visites prestigieuses également. Leur retour aurait confirmé la fin de la crise aux yeux de tous. Malheureusement, ils n’ont pas été convaincus. Ce sera peut-être pour plus tard.

S’ils reviennent un jour, tant mieux. On les aime et on les attend de tout cœur. Dans le cas contraire, tant pis, on fera sans. On a appris à faire sans. Après tout, cela fait plus de sept ans qu’ils sont partis. L’année 2009 s’est achevée sur une croissance de 3,7% et on table sur une croissance de 4% pour l’année 2010, beaucoup plus en cas d’élections effectives. Les 500 plus grandes entreprises que vous trouverez dans le TOP 500 2010 sont pour la plupart en croissance de chiffres d’affaires. De nombreux secteurs d’activités sont en plein développement. On prend conscience de nos responsabilités. Des cercles de réflexion se créent à l’image de Côte d’Ivoire 2040 initié par le patronat. Avec ou sans la BAD, on va s’en sortir, pour peu que les politiques s’accordent sur un minimum, et fasse un pas vers la paix des braves, indispensable à une relance durable de l’économie.

A bientôt
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