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Politique Publié le jeudi 2 mai 2013 | Boigny Express

Avril 2011—Avril 2013 : deux ans de pouvoir Alassane Bilan sans complaisance du président-candidat

© Boigny Express Par Mousnabi
Arrivée du Président Ouattara à Man pour une visite d’Etat
Mercredi 1er mai 2013, Man. Le Président Alassane Ouattara a été accueilli à l’aéroport par le premier ministre, Kablan Duncan, les membres du gouvernement et les autorités locales.
Un bilan politique est loin d’un bilan d’entreprise où la réalité des chiffres permet d’établir le tableau des activités pour situer la santé des affaires. En politique, même s’il n y a pas de chiffre, il y a les promesses dont les réalisations permettent de faire l’état des lieux. Voici deux ans que la Côte d’Ivoire est sortie du tragique scrutin présidentiel qui a vu l’arrivée au pouvoir de monsieur Alassane Ouattara dont le principal slogan de campagne était « ADO SOLUTIONS ». Où en sommes-nous deux ans après, pendant qu’il annonce briguer un second mandat en 2015 ? Nous avons choisi une formule simple d’exposer chaque compartiment composant l’activité gouvernementale et toutes les activités auxiliaires étatiques.

Economie

Economiste diplômé de l’université de Pennsylvanie d’Amérique du nord, l’ancien agent du Fonds Monétaire International, puis gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, et directeur général adjoint par la suite de la même institution financière mondiale, Alassane Ouattara jouit d’une réputation sans réserve de grand gestionnaire talentueux mondialement reconnu. Les Ivoiriens sont donc en droit d’attendre de lui qu’il remette l’économie à flot. L’achèvement du long processus de l’initiative PPTE a conforté l’attente de ses compatriotes. Deux ans après, le constat n’est pas reluisant. Le milieu économique est aussi scabreux comme sous l’ancien régime. Selon le rapport DOING BUSISSINESS, la Côte d’Ivoire est classée 178ème sur 183 pays et ce, parce que le milieux judiciaire reste corrompu et le processus de création des entreprises reste un parcours de combattant. Un classement qui donne l’envie au pays comme le Sénégal et la petite Île Maurice. Logiquement, les banques restent prudentes et les entreprises ne bénéficient d’aucune faveur de traitement. Les découverts et les crédits sont fortement déconseillés aux fondés de pouvoirs. Plus incompréhensible, les Ivoiriens ne voient rien qui soit la conséquence positive attendue de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative des pays pauvres très endettés qui permet à la Côte d’Ivoire de ne plus payer les 500 milliards de dette due aux bailleurs de fonds, mais de les investir dans le social. Or, aucun point ne leur est fait ni globalement, ni dans le détail. En un mot, la gestion économique est plus opaque que jamais. Interrogé sur l’absence de la circulation de l’argent, le président a jeté à la figure des Ivoiriens que l’argent travaille donc ne peut être vu. Une théorie jamais entendue dans une faculté d’économie.

Dette intérieure /Dette extérieure

Toutes les bonnes intentions annoncées dans les déclarations sont restées lettre morte et les créanciers de l’Etat étalent quotidiennement leur désarroi dans la presse. Selon nos sources, toutes les factures d’avant 2011 sont en souffrance dans les structures de paiement du ministère des finances. Et pourtant elles ont toutes fait l’objet d’audit. Quant à la dette extérieure, la confiance revenue et le point d’achèvement PPTE ont placé le pays dans une phase d’effacement général des dettes extérieures et les Ivoiriens n’en attendent que les retombées.

Bonne gouvernance

La création d’un secrétariat général à la bonne gouvernance a laissé croire à la volonté du président d’instaurer une traçabilité de l’action gouvernementale et offrir aux citoyens les possibilités d’y participer. Or, aucune promotion de l’institution n’a été faite et non seulement son existence et son rôle sont méconnus des Ivoiriens mais elle n’est citée nulle part dans l’initiative d’assainir la gestion gouvernementale.

Réconciliation nationale

Au sortir de la crise électorale, la réconciliation nationale devenue le serpent de mer de la vie politique et sociale de notre pays depuis les années quatre vingt dix, est apparue comme une condition sine qua non pour amorcer la reconstruction de la Côte d’Ivoire. Aussi, une Commission nationale a-t-elle été créée dans ce sens. Deux ans après, la commission fait du sur place et le président ne dit rien. Au niveau gouvernemental, il ne s’en dégage pas une volonté réelle d’autant plus qu’il est difficile de comprendre le maintien en détention des leaders du régime précédent pour la seule obéissance au décret du candidat déclaré élu et qui n’agissait qu’à partir de l’hôtel du golf. Deux ans sans clarifier leur sort en tentant de convertir leur délit politique en délits de droit commun. On comprend dès lors que toutes les rencontres entre les premiers ministres et l’opposition s’achèvent sur des reports et jamais de décisions fermes sauf les communiqués de bonnes intentions partagées. En clair, le pouvoir ne montre pas de signe fort pour réconcilier les Ivoiriens.

Grand travaux

En deux ans, Ouattara ne peut conduire les Ivoiriens sur des grands travaux. A Abidjan, un seul chantier qui présente plusieurs images sur son passage fait dire à tort qu’Abidjan est en chantier. Pourtant il s’agit de la voie qui part du boulevard Giscard d’Estaing en passant par la lagune pour finir à Cocody dans les dispositions que le même chantier qui fut entamé en novembre 1999 avant d’être brusquement arrêté par le coup d’Etat du général Gueî Robert et ses complices. Contre toute attente les travaux de l’autoroute du nord sont arrêtés et le constructeur attend d’être payé avant de continuer.


Politique Etrangère

La politique du président est difficile à suivre d’autant plus qu’elle rompt avec la traditionnelle position d’être courtisée en tant que nation plutôt que cette affiche qui semble dire que le pays se cherche des amis partout et à n’importe quel prix. En deux ans, le président Ouattara a voyagé plus que chacun de ses prédécesseurs ne l’a fait en cinq ans. Aussi, la brusque fermeture des frontières avec le Ghana a donné l’impression d’un manque de savoir faire.

Tourisme
La bonne santé du tourisme constitue une illustration de la sécurité et de la liberté de circulation dans un pays. Aussi la conséquence de l’insécurité physique et des affaires conduit-elle à une désillusion du milieu du tourisme. Les spécialistes en la matière sont malheureux de constater que les énormes potentialités en matière touristique ne peuvent être exploitées à cause de l’insécurité et du non décollage de l’économie.

Santé
Les rackets qui ont suivi la politique présidentielle de la santé pour tous n’ont pu donner de résultat à la mesure des attentes des Ivoiriens, même si des dures sanctions ont été prises . Combien d’agents véreux ont pu passer entre les mailles ? Conclusion, les citoyens ne semblent pas bénéficier de la politique de soins gratuits, encore moins de celle de se soigner moins cher.

Armée
La Côte d’Ivoire compte certes de nombreuses personnes en armes à travers le pays, mais le pays ne peut revendiquer une armée unifiée. Même le journal international Jeune Afrique, généralement bienveillant envers le pouvoir fait régulièrement mention de la présence de Ourémi Amandé librement installé dans les forêts classées de Taï et des dozos disséminés dans le pays. Les nombreuses frustrations dans l’armée sont aussi connues de tous. En deux ans, l’armée ivoirienne n’est pas encore une armée et ce n’est un secret pour personne.

La suite dans notre prochaine édition

Akroman A. Moïse
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