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Société Publié le samedi 12 avril 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Bouaké / Situation des enfants de la rue : Le phénomène gagne du terrain sur fond de drames familiaux

Malgré la présence du centre social et autres institutions d’accueil d’enfants délaissés et personnes déshérités, le phénomène des enfants de la rue reprend du terrain et est devenu même très inquiétant à Bouaké. En effet, de Soukoura, Koko, Air-France à Ahougnansou, Dar-es-salam en passant par le Commerce, Nimbo et N’Gatakro, dans tous les quartiers, ces enfants ne passent plus inaperçus. Mais pourquoi, ces gosses à peine âgés de 8, 10 et 12 ans et plus ont-ils choisi de vivre en dehors de leur famille pour affronter les dures réalités de la vie. Voici la réponse du jeune Konan Justin (15 ans) : «Je suis parti de la maison parce que je ne supportais plus de me voire traiter en étranger dans la cours familiale, après le décès de ma mère. Mon père, refusait de me payer les fournitures scolaires alors qu’il le faisait pour mes demi-frères». Comme Justin, Koné Issa, (12 ans) et Diallo Alpha (11 ans) ont choisi la rue. Pour le premier la raison trouvée est d’être celui qui a gâté le poste téléviseur acheté par sa tante. «Mon père avait décidé de me tuer pour cette faute» a fait remarquer Koné Issa. Dialo Alpha, lui évoquera que tant que sa mère divorcée ne retournera pas à la maison, il restera au dehors, car il est maltraité par sa marâtre et ses demi-frères. Par contre le jeune Sangaré Mamoudou (8 ans) élève chez un talibé ou maître coranique privé, voudrait rentrer à la maison. Mais les difficultés que lui pose son maître l’en empêchent il se trouve être un otage. Il a été confié au maître par son père, un bouvier afin d’apprendre à lire le coran. De même pour le jeune Camara Abdou-Aziz, qui souhaite de cœur retourner au domicile familial. Il avait quitté le domicile à la suite des corrections que lui infligeait son père de la pire manière. « A la maison, c’est moi seul qui suis commissionné. Je n’ai pas le temps d’apprendre mes leçons. En cas de refus, je suis puni sévèrement. Devant tout cela papa ne réagissait pas. Je veux bien retourner à la maison mais j’ai peur de mes grands frères, et de ma mère adoptive » témoigne Abdoul-Aziz. « Moi j’ai été influencé par mes camarades qui ramenaient chaque jour assez d’argent. Ainsi, je les trouvais indépendant financièrement » dira Coulibaly Ibrahim (13 ans). Pour se nourrir, ces enfants qui dorment dans les marchés, gares, ou à la belle étoile sur le trottoir ont choisi pour la plupart d’être des petits porteurs de bagages, de mendier, et faire de la plonge dans les restaurants ou kiosques de la place. «Ce travail nous permet d’avoir quelques ‘’jetons’’ pour acheter de la nourriture et nous occuper de notre mère» révèlent Sangaré Mamoudou et Konan Justin. Ils ajoutent : «Souvent nous faisons le ménage pour certains maquis de la place, moyennant quelques pièces d’argent». Inconscience de ces enfants ou simple méchanceté des adultes ? En tout cas il est temps que les autorités de Bouaké se penchent sur le phénomène et le droit des enfants. Au risque de voir ces innocents, prendre le chemin de la délinquance.

Aboubacar Al Syddick à Bouaké
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