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Société Publié le vendredi 27 février 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Babaud Darret, par rapport à la forêt ivoirienne: "Elle disparaitra dans 40 ans si…"

© L’intelligent d’Abidjan Par Atapointe
Droits de l’Homme: L`ONU au secours des victimes de guerre ivoiriennes
Lundi 01 octobre 2012. Abidjan. L’expert indépendant de l’Opération des Nations-Unies(ONU) sur la situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Doudou Diène, a été reçu en audience par le ministre des ex-combattants et des victimes de guerres, Babaud Darret.
Dans le cadre de la rencontre ‘’les rendez-vous du gouvernement’’, M. Mathieu Babaud Darret, ministre des Eaux et Forêts était l’invité du Centre d’information de la communication gouvernementale (CICG). La problématique de la disparition du couvert forestier ivoirien était au cœur des échanges avec la presse hier jeudi 26 février 2015 à l’immeuble SCIAM au Plateau.

« Le nouveau code forestier : enjeux et perspectives pour une gestion durable du patrimoine forestier ivoirien », tel était le thème autour duquel ont tourné les débats. Faisant un rapport actuel de la situation du couvert forestier ivoirien, Babaud Darret a été sans détour. « La situation du couvert végétal est catastrophique. De 12 millions d’ha en 1960, nous sommes aujourd’hui à peine à 2 millions d’ha. Avec un taux de déforestation d’environ 200.000 ha par an, la forêt ivoirienne doit en principe disparaitre vers 2040 si des mesures correctives ne sont pas entrées en vigueur », a d’emblée précisé le ministre. Selon lui, les raisons de cette destruction à grande échelle sont connues. Il s’agit de l’exploitation forestière à des fins commerciales, les feux de brousse et l’agriculture. Le ministre a indiqué que cette situation a été aggravée par un premier code forestier inadapté et aujourd’hui obsolète. « La solution pour les décideurs dès les années 80 a consisté à reboiser. Les objectifs d’environ 300.000 ha à reboiser chaque année n’ont jamais été atteints. Le pic de 10.000 ha par an n’ayant jamais été dépassé », a précisé Babaud Darret. C’est au vu de toutes ces défaillances, que le Gouvernement a porté la loi N°2014-du 14 juillet 2014 définissant le nouveau code forestier ivoirien. Ce nouveau code, selon le ministre, opère un virage important par rapport à l’ancien dans le sens où il prend toutes les dispositions pour inverser la tendance actuelle.

Enjeux et perspectives
La nouvelle loi forestière, fixe les règles relatives à la gestion durable des forêts. Elle vise à : renforcer la protection de la forêt ; préserver et valoriser la diversité biologique et contribuer à l’équilibre des écosystèmes forestiers ; favoriser la constitution des taux de couverture forestière représentant au moins 20% de la superficie du territoire national. Le ministre a souligné que les enjeux sont capitaux. Le couvert forestier se raréfiant, cela suscite de nombreux conflits et provoque la pénétration d’éléments dans les espaces protégés. « L’exemple du mont Péko avec une majorité d’exploitants illégaux venant du Burkina est là pour nous édifier. Aujourd’hui, les conflits fonciers entre allogènes et étrangers ou entre autochtones et allogènes, etc. se multiplient et menacent la cohésion entre les populations », a reconnu le ministre. C’est pourquoi, cette loi est la bienvenue, puisqu’elle souligne la primauté de l’Etat sur les forêts classées, les aires protégées et permet d’engager des actions vigoureuses afin de solutionner ces crises qui apparaissent un peu partout. Il a affirmé que la longue crise qu’a connue le pays a favorisé de multiples infractions. « Les états généraux qui vont bientôt être rendus publics permettront de faire la part des choses et de favoriser l’application du nouveau code forestier », a-t-il souligné. Pour finir, le ministre a fait un plaidoyer auprès du gouvernement et des partenaires au développement afin qu’ils donnent les moyens aux agents des Eaux et Forêts de bien travailler. « Beaucoup de nos hommes travaillent au péril de leur vie. Nous perdons chaque année des agents qui sont confrontés à des bandes armées et à des trafiquants qui n’hésitent pas à tuer. Nous devons protéger nos agents afin qu’ils exercent mieux leur devoir de protection de la forêt », a souligné M. Babaud Darret.

Olivier Guédé
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