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Société Publié le mercredi 4 mars 2015 | L’expression

Rébellion contre l’Appel de Daoukro et le président Ouattara/ La fille de Tiburce Koffi enfonce son père

© L’expression Par DR
Tiburce Koffi, directeur général de l’Institut supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac)

Tiburce Koffi, ancien directeur général de l’Insaac est très remontré contre le régime Ouattara. Malheureusement, les sorties médiatiques de l’homme qui s’est rebellé contre l’Appel de Daoukro sont pleines de contradictions et d’incohérence.
Il est encore sous les feux de la rampe, l’auteur du roman ‘‘Mémoire d’une tombe’’. Depuis son débarquement de la tête de l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac), il ne se passe plus de jour sans que Tiburce Koffi ne fasse la manchette des journaux et des médias sociaux. Et depuis une semaine, cette offensive ou contre-offensive médiatique, c’est selon, a pris une autre dimension depuis que le jeune conseiller du président de la République a révélé au cours d’un meeting, au pied de la Basilique à Yamoussoukro que le chef de l’Etat paye les études de la fille de Tiburce Koffi aux Etats Unis. Il n’en fallait pas plus pour mettre le talentueux dramaturge et auteur prolifique en transe. Depuis son exil ( ?) américain, Tiburce a battu en brèche ces affirmations de Touré Mamadou avant de tourner en dérision les valeureux cadres ivoiriens qui ont bénéficié d’un appui de l’Etat pour entreprendre leurs études à l’étranger en affirmant sur un ton hautain et méprisant ce qui suit : « En quoi attribuer une vulgaire bourse à une étudiante est-il un fait extraordinaire pour que le père de cette étudiante soit reconnaissant à un chef d’Etat ? Nous avons tous été des boursiers d’Etat dans ce pays. Même des crétins ont des bourses ». Qu’à cela ne tienne. Cette sortie somme toute maladroite n’aurait ému personne si et seulement si Tiburce n’avait pas continué son offensive dans les médias en appelant même sa fille en renfort. C’est même lui qui a révélé le nom de cette dernière dans la presse, là où le conseiller du président, par pudeur ne l’a pas citée nommément dans son intervention. En début de semaine, c’est le père, sur un ton dont lui seul a le secret qui adresse une lettre ouverte au président de la République pour lui exprimer sa grande déception de son dégommage de la direction générale de l’Insaac et du transfèrement de son ami Laurent Gbagbo à La Haye. Hier, c’est la fille qui a emboîté le pas au père, toujours à travers une lettre ouverte, cette fois-ci adressée au conseiller technique en charge de la jeunesse et des sports du président. Ces deux lettres ouvertes qui constituent en réalité un épiphénomène devant les enjeux et les ambitions du gouvernement de repositionner la Côte d’Ivoire seraient passées inaperçues si elles ne contenaient pas des contradictions flagrantes sur lesquelles il importe de s’arrêter un tout petit peu. Lundi, dans sa si longue lettre ouverte publiée par le confrère L’Inter, Tiburce Koffi a affirmé, et sur un ton ferme, que sa fille n’a jamais bénéficié d’un seul kopeck pour entreprendre ses études aux Etats Unis. « La tournure médiatique que prennent les réactions de certains de vos collaborateurs et parents, relative à mon refus de l’Appel de Daoukro, m’inquiètent. Votre conseiller Touré Mamadou, qui se trouve être votre neveu, m’a offensé gravement lors d’un meeting en me traitant d’ingrat, pour le fait que j’ai dit non à l’Appel de Daoukro. Stupéfiant ! Il donne ensuite, et publiquement, une information pour le moins curieuse : J’apprends en effet, de lui, que c’est vous qui payez les études de ma fille, étudiante aux Usa. Admettons même un seul instant que cela soit avéré. Où est le rapport entre mon refus de l’Appel de Daoukro, et le fait que vous assumeriez l’école de ma fille ? Est-ce vous qui avez écrit l’Appel de Daoukro ? Vous appelez-vous Henri Konan Bédié ? Ensuite, vous savez bien que tout cela est faux, SEM le président. Vous savez bien que je ne vous ai jamais demandé de payer l’école de ma fille. Et les services de la Présidence savent que jamais ils n’ont payé les études de ma fille. Pourquoi donc, aucun de ces services ne fait-il pas un démenti aux propos non vrais, voire mensongers, de votre neveu ? Vous et votre entourage m’avez gravement offensé ! C’est scandaleux, inadmissible et honteux de laisser prospérer dans l’opinion, par votre silence sur cette question, la thèse selon laquelle c’est vous qui assurez les études de ma fille, alors que vous savez très bien que c’est absolument faux », s’est défendu l’auteur de ‘‘L’embarras de Dieu’’.
Quand le père et la fille se mélangent les pédales

24 heures seulement après cette énième sortie de Tiburce, quand sa fille rentre en jeu pour jouer sa partition, c’est pour malheureusement, contredire son géniteur. Au-delà de la polémique sur le montant de la somme reçue, Aude-Melody Mokan Cole Koffi a reconnu, contrairement à ce qu’avance son père, avoir reçu de l’argent de la Présidence de la République pour entreprendre ses études aux Etats Unis. « Au titre de l’année académique 2012-2013, j’ai effectivement sollicité une aide présidentielle pour mes études. Je vous ai adressé à cet effet un courrier. J’ai procédé ainsi non seulement en fonction de vos attributions à la Présidence, mais aussi parce que mon père m’avait dit que vous vous connaissez et que vous l’aviez assuré que, par vous, le dossier serait vite traité, compte tenu des liens que vous avez avec le président de la République », a indiqué dans un premier temps la fille de Tiburce dans la lettre qu’elle a adressée à Touré Mamadou. Poursuivant, la fille du célèbre écrivain a même avoué avec force détail, avoir effectivement reçu de l’argent des services de la Présidence. « (…) Je n’ai jamais eu de suite de cette sollicitation jusqu’en juin 2014 où j’ai reçu un E.mail des services de la Présidence, m’informant qu’ils ne pouvaient que m’accorder une aide présidentielle pour mon séjour estudiantin qu’ils ont estimé à 7200 dollars par année, environ 3 millions de Franc Cfa. Ainsi, le 10 juillet 2014, j’ai perçu de la Présidence, la somme de 3850 dollars US, soit à peu près 1,7 million de Franc Cfa et récemment le 9 février la somme de 2385 dollars US, soit à peu près 1,075 000 Franc Cfa. Le total donne 5965 dollars (2,8 millions de Franc Cfa) pour les années 2012 à 2015 ». Voilà qui est clair. D’où vient-il que Tiburce Koffi vienne affirmer que sa fille qu’il aime tant n’a jamais reçu un seul centime dans le cadre des études qu’elle entreprend au pays de Barack Obama ? La somme peut paraître dérisoire au regard de la réalité des études supérieures aux Etats Unis. Soit. Mais sur la question, Tiburce Koffi et sa fille sont des sacrés veinards. Il est vrai que l’ex-DG de l’Insaac a beaucoup donné dans la bataille médiatique pour débusquer son ami Gbagbo qui avait confisqué le pouvoir. Mais lui au moins est vivant. Ses enfants sont tous aux Etats Unis. Beaucoup d’anonymes ont peut-être plus donné que lui pour l’arrivée de Ouattara au pouvoir. Malheureusement ceux-ci ne sont plus de ce monde. Tiburce Koffi peut se targuer de n’avoir pas été demandeur de cet appui de la Présidence comme le soutient sa fille. Mais combien sont-ils ces milliers d’orphelins d’Abobo, de Yopougon, de Bouaké, de Korhogo etc qui seraient infiniment reconnaissants à Alassane Ouattara s’ils pouvaient bénéficier, ne serait-ce que de 50 000 Franc Cfa pour payer leurs études ? Mais ceux-là ne viennent pas dresser des bâches à l’entrée de la Présidence pour pleurer à chaque passage de Ouattara. Même sur ce point, si le président doit dire aux millions d’ivoiriens qui ont donné leur poitrine pour le respect du verdict des urnes et qui se sont battus pour lui, de faire parvenir les dossiers de leurs enfants à la Présidence, tout l’argent de la Côte d’Ivoire ne suffirait pas pour le traitement de ces dossiers. C’est pourquoi depuis son accession à la magistrature suprême le président Ouattara a fait du secteur de l’éducation et de la formation l’élément central de sa gouvernance pour que chaque enfant de ce pays puisse étudier dans de bonnes conditions. Il faut donc que Tiburce Koffi et sa fille qui ont bénéficié d’un appui de la Présidence qu’ils jugent marginal et dérisoire arrêtent de se moquer des Ivoiriens car comme l’enseignent les sages, quand ton chant n’est pas plus beau que le silence, tais-toi.
Kra Bernard
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