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Société Publié le vendredi 24 juillet 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Gestion du patrimoine à Abobo-Baoulé: la notabilité du village réfute les conclusions de la police économique

En mars 2015, nous relations dans une de nos parutions, les griefs portés par la notabilité du village d’Abobo-Baoulé à l’encontre de M. Amondji Djongon Claude, le chef dudit village et de deux de ses adjoints. La notabilité dénonçait à l’époque, les réticences de ces derniers à rendre compte de leur gestion du patrimoine commun du village. Elle avait donc décidé de déposer une plainte à la Police économique et financière pour abus de confiance, en ce qui concerne le chef et complicité d’abus de confiance pour ce qui concerne ses adjoints. Quatre mois après la plainte, la Police économique a terminé son enquête et transmis son rapport au parquet au niveau du Procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Afin de livrer ledit rapport, la notabilité a convié la presse le samedi 18 juillet 2015 dans un hôtel à Marcory. Selon Me Claude Ahobaut, huissier de justice et porte-parole de la notabilité- accompagné pour l’occasion de Me Diallo Mamadou, Avocat de la notabilité et de certains notables- l’enquête a fait certaines révélations. Tout d’abord, le chef Amondji et ses deux adjoints reconnaissent avoir reçu durant la période de 2008 à 2014, pour le compte de la communauté d’Abobo-Baoulé, la somme de 1.800.000.000 de FCFA. La Police économique a quant à elle, constaté suite à ses investigations que, sur les deux comptes ouverts au nom du village, les mouvements de dépôt avoisinent la somme de 1.588.980.972 de FCFA. Les sommes décaissées sont de l’ordre de 1.482.773.809 de FCFA. « Sommés d’avoir à justifier ces sorties d’argent de ces comptes, le chef et ses adjoints se sont montrés incapables de le faire. Les dépenses auraient été faites sans pièces justificatives », révèle Me Ahobaut. Acculé, le chef aurait répondu selon le porte-parole de la notabilité, « qu’il gère les ressources selon le mode villageois ». Ainsi, au vu de ce qui précède, la notabilité reste sur sa faim, quant aux conclusions de la Police économique qui dit ceci en substance : « …Il peut être imputé à M. Amondji Djongon Claude, chef de village d’Abobo-Baoulé, une absence de procédures de gestion et une absence de tenue de comptabilité. En effet, la non matérialisation des recettes et des dépenses rend quasi impossible, tout audit de la gestion du susnommé. Les différentes opérations accomplies ont pu entrainer le détournement de somme d’argent, cependant, cela reste difficile à démontrer ». Pour Me Diallo Mamadou, Avocat de la notabilité, selon le point de vue de la Police économique, le mandataire qui dépense sans justificatifs, les sommes reçues, ne peut être convaincu de détournement s’il ne tient aucune comptabilité. « Notre point de vue, conforté par la loi, est que le chef Amondji ne peut impunément dépenser l’argent du village sans justificatif », tranche-t-il. Pour l’Avocat, à la lecture des articles 226 et 401 du code pénal relatifs aux détournements, les textes font peser sur les mis en cause une présomption de détournement, dès l’instant où ceux-ci sont dans l’incapacité de justifier l’usage qu’ils ont fait des fonds qu’ils ne contestent pas avoir reçus. «Dès lors que la preuve de la remise est rapportée (le chef a reconnu), celui qui l’a reçue est présumé l’avoir détournée, perdue, ou utilisée dès lors qu’il ne peut la rendre ou justifier son utilisation », souligne Me Diallo. Pour lui, il s’agit là d’une des rares exceptions au principe de la présomption d’innocence, en ce qu’elle crée à l’encontre des mis en cause ou prévenus, une véritable présomption de culpabilité. C’est pourquoi, la notabilité lance un appel pressant au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, ainsi qu’au Préfet d’Abidjan, pour qu’ils prennent dans l’urgence, toutes mesures provisoires pour protéger et conserver ce qu’il reste du patrimoine du village. Il s’agit notamment de la mise en place d’un comité ad ‘hoc de gestion, dont le principe avait été retenu. Elle encourage le parquet à poursuivre l’affaire par l’ouverture d’un procès. Et comme pour la fois précédente, nous avons tenté d’avoir la version du chef Amondji. Toutes nos tentatives sont restées vaines.

Olivier Guédé
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