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Politique Publié le mercredi 2 septembre 2015 | Le Quotidien d’Abidjan

Prétendu préparation d’un coup d’Etat par la CNC : Quand le régime de Ouattara fuit les vrais problèmes du peuple

© Le Quotidien d’Abidjan Par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger
Vendredi 15 mai 2015 . Bamako, CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger. Photo: Le chef de l`Etat, SEM. Alassane Ouattara
Face aux problèmes qui minent l’avenir du pays, Alassane Ouattara et son régime semblent ne pas avoir de solution. La parade pour justifier les fuites en avant, ce sont les accusations farfelues de coups d’Etat portées contre l’opposition significative.

La période pré-électorale va-t-elle encore servir d’occasion au régime d’Abidjan pour arrêter des cadres de l’opposition ? Tout porte à le croire eu égard aux accusations portées contre tous ceux de l’opposition qui réclament des conditions d’une élection juste, transparente et apaisée. Il a fallu que Jean Jaques Béchio, porte-parole de la CNC se prononce sur le sujet pour que l’on découvre toute l’hypocrisie du régime sur la question de la transparence de la présidentielle. Lors de sa conférence qu’il a donnée lundi dernier au siège de la coalition des démocrates, l’ancien ministre d’Houphouët Boigny a, au nom de son mouvement souhaité une rencontre entre Alassane Ouattara et l’opposition significative. Une rencontre qui, selon lui pourra permettre de définir une plate-forme consensuelle pour le reformatage de la CEI et du code électoral. Cela en vue d’une élection crédible avec au bout, des résultats aussi crédibles. L’ex-ministre de la Fonction publique n’a pas oublié le volet sécuritaire du processus électoral et la question liée à la libération des prisonniers politiques. Pour le volet sécuritaire, il a demandé l’encasernement des FRCI et des dozos qui circulent encore dans certaines régions du pays avec leurs armes en bandoulière. A l’instar de beaucoup d’autres observateurs de la scène politique ivoirienne, Jean Jacques Béchio a aussi réclamé le strict respect de l’article 35 de la constitution non sans interpeller le régime sur les dangers que comporterait un quelconque refus du dialogue avec l’opposition significative. Il n’en fallait pas plus pour que les porte-voix du pouvoir crient au loup en accusant, et cela sans porter de gants, les opposants de préparer des activités subversives. Rendant compte de cette conférence de presse hier, certains confrères proches du régime ne sont pas allés du dos de la cuillère en en accusant la CNC de préparer une autre guerre. « La CNC veut tout gâter, la CNC projette des troubles, Béchio et la CNC préparent la guerre » pouvait-on lire à la une de ces confrères. Bien avant eux, Paul Koffi Koffi, ministre auprès de la présidence de la République chargé de la Défense qui était le week-end dernier à Agboville se faisait porteur déjà des mêmes accusations contre les opposants. Selon le quotidien « Soir Info » qui donne l’information dans sa publication du lundi 31 août, le ministre a mis les candidats de l’opposition en garde en déclarant ceci : « On les suit, ils font des réunions, tout le temps, mais comme le voleur, on ne dit rien, on attend le jour où vous mettrez la main dans le sac pour vous prendre ». Comme s’il était au cœur des préparatifs d’une quelconque action subversive, Paul Koffi Koffi, aux dires du confrère, accuse les candidats en question de préparer des jeunes gens à des manifestations de rue. Et voici ce qu’il dit selon le journal. « Nous sommes préparés à cela. Ceux qui veulent créer la chienlit et le désordre, on les attend » avant d’ajouter que « l’Etat ne peut pas laisser prospérer de tels agissements ».Ces accusations de l’avis de nombreux observateurs de la scène politique ivoirienne, ne sont pas loin d’une attitude visant à fuir les vrais problèmes liés à la question de la transparence de la présidentielle d’octobre prochain. Elle laisse penser que le régime est animé du désir de confisquer le pouvoir par tous les moyens. Et le premier de ces moyens, ce sont les intimidations et les menaces d’arrestation des candidats de l’opposition qui estiment que les vrais problèmes doivent être réglés avant l’organisation du scrutin présidentiel. Sinon en quoi la mise à nu des velléités de tricherie est-elle synonyme de préparation d’une guerre ? Comment le fait de dénoncer le déséquilibre au niveau de la composition de la CEI peut-il être assimilé à une activité subversive ? En quoi le fait de dire que le Conseil Constitutionnel, dans sa composition actuelle est la photocopie conforme du bureau politique du RDR peut-il être vu comme un crime de lèse-majesté au point d’engager des poursuites contre les dénonciateurs de cette forfaiture ? Autant de questions qui méritent des réponses claires de la part du gouvernement qui se réfugie derrière les accusations et autres menaces pour fuir les vrais problèmes du peuple ivoirien. Un gouvernement qui n’a pas d’agenda caché par rapport aux élections n’agirait pas de la sorte. Il chercherait à prendre en compte les revendications des opposants et rectifier le tir rapidement pour dissiper les doutes sur sa sincérité à organiser une élection transparente et apaisée.


Gobson Zago
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