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Afrique Publié le lundi 28 septembre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Thomas Litscher , Ambassadeur de Suisse pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone : Nous voulons des élections inclusives au Burkina Faso

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
M. Thomas LITSCHER, Ambassadeur de Suisse en Côte d’Ivoire
Thomas Litscher est l’Ambassadeur de Suisse pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. En marge de la cérémonie d’inauguration du nouveau siège de son Ambassade à Abidjan-Cocody, le diplomate a, dans cette interview, donné son avis sur les processus électoraux engagés en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.

Quelle est l’état de santé des rapports entre la Côte d’Ivoire et la Suisse, aujourd’hui ?

Les rapports sont au beau fixe. Comme j’ai l’habitude de le dire, la Côte d’Ivoire et la Suisse sont de bons vieux amis. Nous sommes l’un des premiers pays à avoir reconnu la Côte d’Ivoire comme pays indépendant en 1960. Juste, deux années plus tard, nous avons ouvert notre Ambassade à Abidjan. C’est le Président Félix Houphouët- Boigny qui a œuvré pour que nos deux pays nouent un partenariat très diversifié.

Ce partenariat est matérialisé par aujourd’hui par une présence diversifié du secteur privé Suisse. Nous avons près d’une quarantaine d’entreprises en Côte d’Ivoire. Présents dans plusieurs secteurs d’activité.

Nous sommes présents dans le domaine de l’enseignement supérieur. Nous sommes également dans la recherche scientifique à travers le Centre Suisse de la Recherche Scientifique basé à Adiopodoumé (route de Dabou : Ndlr). C’est une unité très importante qui est conjointement gérée par les gouvernements de nos deux pays. C’est dire, que nous avons une présence forte en Côte d’Ivoire et nos relations sont profondes. Hier, nous louions un appartement dans un bâtiment au Plateau, aujourd’hui, nous sommes propriétaire d’une Ambassade que nous retransformons en Chancellerie. C’est la preuve que tout va bien entre nos deux pays.

Vous savez que nous sommes à moins d’un mois de la présidentielle ivoirienne. Avez-vous un message particulier à lancer à la classe politique ?

Partout dans le monde, la Suisse a toujours lancé le message de paix et de démocratie. La Suisse se joint donc aux nombreux appels à la paix pour inviter les acteurs politiques ivoiriens à nous faire vivre une élection apaisée, libre et transparente. Et, ce que j’ai pu observer dans les préparatifs qui ont cours en ce moment, me rassure. Il faut que ce soit la Côte d’Ivoire qui remporte cette élection.

Pensez-vous que les conditions sont réunies pour une présidentielle effectivement apaisée en Côte d’Ivoire ?
Je le pense vraiment. Parce que, à chaque prise de contact avec les Ivoiriens, je comprends qu’ils n’ont plus envie de vivre ce qu’ils ont connu en 2011. C’était vraiment horrible. Et les gens n’ont plus envie de revivre cette situation.

Ce n’est pas l’avis de certains opposants au Président Ouattara. Et ces derniers (la CNC : Ndlr) prévoient une marche sur la télévision (RTI) et sur la CEI, le lundi 28 septembre 2015. Quel message pouvez-vous leur adresser ?

Toute marche légitime est la bienvenue. Nous sommes en période de précampagne, alors tout le monde a droit à poser ses conditions. Pourvu que tout concourt à une élection apaisée. Les marches peuvent faire parties des moyens pour se faire entendre. Pourvu qu’on respecte les règles. Si la marche est pacifique, il n’y a pas de soucis. Je pense que les politiciens devraient copier sur les éditeurs de presse qui se sont donné une charte de bonne conduite. Il faut qu’ils sachent que, la démocratie a des règles. La démocratie, ce n’est pas la violence, encore moins les chantages.

C’est quoi alors, selon vous ?

La démocratie, c’est le débat ouvert entre différents points de vue. Lorsqu’on a son point à défendre, on le fait dans le respect de l’autre dans le respect des principes de la démocratie. C’est-à-dire, de façon paisible et constructive. Je pense que les opposants qui ont programmé la marche du lundi, seront dans cette logique-là.

Sur les 10 candidats en lice, votre pays la Suisse, tientcertainement un ou deux candidats à cœur…
Pas du tout (Rire). Si nous devions avoir un candidat, ce sera la Côte d’Ivoire. Il faut qu’elle gagne cette élection. En d’autres termes, ce scrutin doit être une fête et non une occasion de tiraillement. Une élection présidentielle ne doit plus être une période de danger ici. Mais, plutôt, de fête.

L’autre actualité brûlante, c’est l’élection au Burkina Faso. Le Général Gilbert Diendéré et un groupe de militaires sont auteurs d’un putsch qu’ils disent regretter aujourd’hui. Le processus de transition dirigé par Michel Kafando avait été mis en difficulté. Il a finalement retrouvé son poste.

Quel est votre position dans toute cette affaire ?

Je n’ai pas une position personnelle. Vous savez que le gouvernement Suisse a condamné le Coup d’Etat dès ses premières heures. La Suisse a suspendu sa coopération avec le Burkina Faso et avait pris des sanctions. C’est-à-dire, la suspension de tout aide directe au gouvernement Burkinabé. Nous suivons toujours avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation. En fait, nous avons soutenu et nous continuons de soutenir la transition.

Les proches de l’ancien régime sont écartés de l’élection présidentielle. C’était justement une des raisons qui ont conduit au putsch. Apparemment, le régime de transition maintient toujours cette mesure d’exclusion. Quel est le commentaire de la Suisse sur cette décision des autorités de la transition ?

Il n’y a pas une position tranchée de la Suisse sur le sujet. Mais, nous pensons que, dans un processus démocratique, tous ceux qui le désirent doivent être dans la course. Cela dit, nous sommes pour que, aucun parti politique ne soit écarté du processus électoral. Nous appelons donc à des élections inclusives.

Vous êtes donc pour que les proches de Compaoré soient intégrés dans le processus ?

(Hésitation). Je n’aimerais pas me prononcer sur un clan spécifique. Mais, ce que je veux dire, c’est que le processus soit inclusif. Ce sont les principes des processus démocratiques. Ce n’est pas que je prends partie pour un camp ou un autre. Mais, je pense que si le processus électoral est démocratique, il doit être inclusif. C’est la logique de la démocratie qui le veut ainsi.

Interview réalisée par Joël T. et J H K
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