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Politique Publié le samedi 3 octobre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Financement de la campagne présidentielle à hauteur de 100 millions de FCFA : Des candidats ou leurs états-majors se prononcent

© L’intelligent d’Abidjan
Présidentielles 2015 : Kouangoua Jacqueline-Claire, candidate indépendante
Le Président de la République, Alassane Ouattara, a annoncé le jeudi 1er octobre 2015 que la somme de 100 millions de FCFA sera octroyée à chaque candidat pour la campagne présidentielle d’octobre prochain. Certains candidats ou leurs représentants se sont exprimés sur cette décision prise par le Président Ouattara à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, lors du dernier conseil des ministres de son premier mandat.

Kouangoua Jacqueline-Claire, candidate indépendante :
« Nous souhaitons avoir un peu plus pour pouvoir parcourir toute la Côte d’Ivoire»
« Nous avons entendu ce que l’Etat nous a proposés. Je suis très heureuse. C’est le début de la démocratie. Je remercie l’Etat de Côte d’Ivoire et toute la population qui a œuvré pour que nous ayons ce fonds. Mais je souhaiterais faire encore des doléances. Puisque nous devons couvrir les 31 régions, qu’un petit effort soit fait. Pour nous qui sommes indépendants, cela nous accompagnera mieux dans ce processus électoral. Etant indépendant, nous souhaitons donc avoir un peu plus pour pouvoir parcourir toute la Côte d’Ivoire afin de mieux nous faire connaître »

Mamadou Koulibaly, candidat de Lider : « Nous attendons de l’Etat, les mêmes fonds que le candidat Ouattara s’est octroyé pour battre campagne depuis le 9 septembre »
« Ouattara, candidat, pioche dans les caisses de l’Etat, pour verser une subvention exceptionnelle à chacun de ses adversaires sans leur dire le montant total qui était prévu au budget comme la loi l’exige. Ouattara est un candidat qui, la caisse en main, appelle les autres candidats, ses adversaires, pour leur donner de l’argent en leur expliquant que c’est leur part conformément à une ligne inscrite dans la loi des finances et dont il est le seul à connaître le montant. Nous attendons donc de l’Etat de Côte d’Ivoire, et non de Ouattara, qu’il mette à notre disposition des fonds qui sont en adéquation avec ceux dont dispose le candidat Ouattara. (…) Depuis le 9 septembre 2015, date de la publication de la liste des candidats définitivement retenus par le Conseil constitutionnel, Ouattara a déposé sa casquette de président de la République pour enfiler celle de candidat à la présidentielle, comme les neuf autres. Toutes les dépenses qu’il a engagées sur fonds publics depuis cette date, il les a effectuées en tant que candidat à la présidentielle. Tout cela doit et va être chiffré et nous réclamons donc exactement les mêmes sommes et moyens qu’il s’est lui-même octroyés. (…) Ouattara n’est pas gêné d’octroyer un financement exceptionnel à moins d’un mois de la date des élections mais il l’est pour faire une liste électorale inclusive, installer une Commission électorale indépendante, organiser un accès équitable aux médias de services publics...à quatre ans des élections. (…) Ouattara est très sélectif dans le choix des lois qu’il veut bien appliquer. Il viole la constitution. Nous irons chercher ces fonds comme une avance pour le financement de la pré campagne en attendant l’application pleine et entière de la loi » (source : APA).

Nathalie Yamb récuse le geste du gouvernement et parle de milliards : « 100 millions FCFA, c’est de l’argent de poche pour une campagne présidentielle »
« Si le candidat Ouattara a tellement mauvaise conscience du détournement des moyens de l’Etat auquel il s’adonne depuis le 9 septembre 2015 et qu’il se sent obligé de soutenir les autres candidats avec une donation qui, nous l’espérons, provient de sa cagnotte personnelle et non des deniers publics, ça le regarde. Cela ne répond nullement aux exigences de financement officiel des candidats à l’élection du Président de la République que nous formulons à l’endroit de l’Etat de Côte d’Ivoire. Et j’espère que tout un chacun sait que le financement d’une campagne se chiffre en milliards de FCFA et ne se résume pas en une centaine de millions, qui, à cette échelle, ne représente que de l’argent de poche. L’Etat de Côte d’Ivoire le sait d’ailleurs très bien, qui a mis à l’unique disposition du candidat Ouattara des sommes et moyens faramineux avec lesquels il bat campagne depuis de longues semaines, en parfaite violation des textes. Nous n’attendons pas la charité de quelqu’un, mais la stricte application du principe de l’égalité et de l’équité prévu par la loi»

Kramo Kouassi, DNC de Essy Amara, candidat indépendant : « Cela a été décidé dans une opacité totale »
« Le financement de la vie politique par les ressources publiques peut être une bonne chose. D’ailleurs, il existe par exemple une loi en Côte d’Ivoire qui encadre le financement des partis politiques. L’utilisation de la science publique doit être encadrée par la loi. Je suis député à l’Assemblée nationale. Nous avons voté le budget 2015. Nulle part, je n’ai vu de ligne dans ce budget qui prévoit le financement des candidats à la présidentielle. Dans le cadre de la recherche de la bonne gouvernance, je ne pense pas que ce soit un bon exemple. Nous ne savons pas comment cela a été décidé ni ce qui justifie l’arrêt de ce montant. Cela a été décidé dans une opacité totale et est présenté comme une aumône d’un individu, alors qu’il s’agit de l’argent public, de l’argent de l’Etat. Les impôts des Ivoiriens doivent être dépensés dans le cadre qu’eux-mêmes ont décidé, c’est-à-dire la loi. Il faut également qu’un cadre soit établi pour que ceux qui en ont bénéficié puissent rendre compte. C’est donc en connaissance de tout cela que cet argent doit être rendu disponible. Le financement public d’une campagne électoral a un fondement. Normalement, il est dégagé pour que le candidat à une élection présidentielle soit libre et n’ait pas recours par exemple à des financements qui pourraient le lier à des engagements plus tard lorsqu’il aura la charge de l’Etat. C’est le fondement de la mise à la disposition de l’argent public à celui qui aspire à la plus haute charge de l’Etat. Si c’est dans la ligne de ce fondement, 100 millions de FCFA dans les diligences relatives à une campagne électorale présidentielle ne représente rien du tout. Cette somme ne libère pas les gens de cette contrainte que le financement devrait pouvoir réaliser. En un mot comme en mille, en tant que député représentant du peuple de Côte d’Ivoire, cette manière de faire procède de la mauvaise gouvernance que je ne saurais applaudir. (…) Je déplore cette manière de faire. A savoir que quelqu’un décide unilatéralement de disposer ainsi de l’argent public et s’attende à ce que l’on l’applaudisse parce qu’il a été magnanime »


Konaté Navigué, DNC chargé de la jeunesse de Affi N’Guesssan, candidat du FPI : « Le chef de l’Etat-candidat fait de la théâtralisation »
« Le chef de l’Etat-candidat fait de la théâtralisation de ce qui apparaît comme un droit, un appui de l’Etat aux différents candidats. Et il fait cette théâtralisation comme si cela était un acte extraordinaire. Or 100 millions de FCFA dans la campagne d’un candidat ne représente rien. Cela représente une seule journée de dépenses et est insignifiant, même pour la campagne que je dois moi-même mener au niveau de la jeunesse. Et comme je l’ai dit, cette somme est insignifiante vis-à-vis des difficultés et besoins des candidats. Il n’est pas utile de théâtraliser cela pour ridiculiser les adversaires. C’est la troisième campagne présidentielle que je même au sommet et 100 millions de FCFA ne représente rien. Un candidat sérieux ne peut pas s’en réjouir. De toutes les façons, cela n’est pas important. Nous continuons de travailler et nous n’accordons aucune importance particulière à cela»

Kouassi Pierre, Secrétaire permanent de la DNC de Gnangbo Kacou, candidat indépendant :
« Cela paraît tout à fait normal »
« Des partis politiques en Côte d’Ivoire qui sont subventionnés n’ont même pas présenté de candidat à cette présidentielle. Alors pour un candidat indépendant qui a reçu 100 millions de F.CFA, cela paraît tout à fait normal. Je n’ai pas à me réjouir de cette décision car elle est normale »

Recueillis par Alex A
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