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Editorial Publié le samedi 23 avril 2016 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton : Léthargie et concurrence

Une ancienne collaboratrice vit depuis plusieurs années à New-York. Comme beaucoup d’Africains, elle a pensé réussir dans ce pays. Elle dit qu’en dehors de son travail régulier, enseigner le français, elle a monté une petite affaire, notamment dans le domaine culturel. Et voilà qu’elle s’adresse à des institutions, des services, en Afrique, dans le domaine culturel. Elle a envoyé des lettres, des appels et personne ne bouge. On ne lui répond même pas. Désolée, désespérée même, elle me dit : « Je comprends maintenant pourquoi l’Afrique ne bouge pas. » il s’agit, je la rectifie, de l’Afrique francophone. Les francophones ont hérité du mal français. Le « centralisme », cette administration paralysante et inefficace. Tout ce qui peut se faire en deux jours, prendra dix mois. Et encore. Un ami, depuis plusieurs années, a découvert la machine à piler le foutou. Depuis près de huit ans, il a été trimbalé de bureau en bureau, de rapports techniques demandés, repris et perdus dans des tiroirs. Au Ghana, cette machine a été reprise par un homme du pays et commercialisé sans aucun tralala. La Côte d’Ivoire aurait dû être le premier pays à le commercialiser. Mais la Côte d’Ivoire a hérité du mal français et n’a toujours pas « avalé » le comprimé américain qui donne le dynamisme, l’exploitation immédiate d’une invention, le rejet de l’administration. Ce même ami m’affirme qu’il a une solution pour mettre fin aux embouteillages et que la solution est si facile, que personne n’y pense. Et c’est moi qui prends des contacts pour lui. Personne ne me répond ou manifeste le désir de le rencontrer. Que pensez-vous de ce que fera mon ami ? Il a décidé de se tourner vers le Kenya. A Nairobi, il a été créé un centre dont le but est d’exploiter toute invention et de la mettre sur le marché. Seul le public décidera du sort de l’invention. Ce pays a décidé d’agir ainsi, à cause d’un analphabète dont l’invention profite aujourd’hui à toute la nation. On ne lui a pas demandé, comme c’est le cas, dans les pays francophones, de fournir des rapports scientifiques sur son objet, que des agrégés vont analyser. D’ailleurs, il ne l’aurait pas réussi et serait devenu comme une bibliothèque qui brûle. Pour la Côte d’Ivoire et le reste des pays francophones, il ne reste plus qu’à envoyer chaque année, pour un an, des fonctionnaires et des travailleurs, au pays de l’Oncle Sam, pour se familiariser avec le dynamisme. Notre PR tranche avec beaucoup de Présidents africains, englués dans le folklore, à cause de ses longues années passées en Amérique. Je dis et écris toujours? qu’il a le meilleur profil de tous les Chefs d’Etat africains. De son élection à sa réélection on ne voit pas les populations défiler, en longueur de journée, pour dire « merci. ». C’est cela l’efficacité. Fuir le folklore qui paralyse et gagner du temps par le travail. Comme un dragon asiatique. Accepter ce genre de fête après une élection ou une nomination, c’est se mettre la corde au cou, devenir tributaire de tous les organisateurs de fêtes, en leur trouvant des postes ici et là, vous liant les bras. Je disais qu’il fallait envoyer, chaque année, des personnes vivre l’expérience américaine, je crois que c’est encore mieux d’en faire partie également en Asie, notamment en Corée et au Japon. Imaginez qu’en trois ans, que deux cents personnes ont été et revenues de ces pays, le visage de la Côte d’Ivoire sera encore plus radieux. Je n’y crois pas trop, car le mal français existe toujours. Les finances, le budget pour ne rien entreprendre. Transition. Bonne nouvelle. Dans quelques mois, de nouvelles chaines de télévision en Côte d’Ivoire. Ce sera la fin du monopole de la télévision d’Etat qui ne pourra plus faire son « malin ». On a vu à l’époque du seul quotidien dans le pays. Avec de nombreux journaux, aucun n’est influent et n’a le monopole. La caution exigée pour les télévisions est excessive mais, c’est un gage de sérieux et de qualité. De nombreux pays africains ont plusieurs chaines mais, la plupart sont des « vidéos », la Côte d’Ivoire s’en soustrait dès le début. Pourvu que ça dure et que les nouveaux responsables se montrent plus modestes et moins arrogants. J’espère que dans les cahiers de charge, on leur imposera des émissions tournées vers la connaissance du patrimoine national au lieu de la dépersonnalisation du téléspectateur ivoirien, formé à la consommation de navets asiatiques, sud-américains et de films occidentaux montrant des scènes de crimes, de vols et de viols. On a vu comment cette sous-culture a fait de l’Occident et qui a détruit toutes les bases d’une culture africaine. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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