x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le vendredi 8 juillet 2016 | Soir Info

Interview Kouassi Parfait (candidat à la Présidence de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire): « Comment nous allons transformer les entreprises »

© Soir Info Par Cyprien K
Présidence de la Chambre de Commerce et de l`Industrie de Côte d`Ivoire: Les candidats Touré Faman et Parfait Kouassi expliquent leurs ambitions
Mercredi 12 avril 2016 à Abidjan-Plateau. M. Touré Faman et M. Parfait Kouassi ont co- animé une conférence de presse pour annoncer officiellement leurs candidatures et donner leurs motivations à briguer la présidence de cette institution.
« Le président doit être une personnalité dont la crédibilité ne souffre d’aucune tâche »

Colistier de Touré Faman aux prochaines élections du 10 juillet à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire (Cci-CI), le pharmacien Kouassi Parfait dévoile, dans cette interview, leurs ambitions pour la Cci-CI. Pour lui, diriger la Chambre est une question de crédibilité.

Pour les prochaines élections de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (Cci-CI), vous êtes le colistier d’un vice-président du bureau sortant, à savoir Touré Faman. Comment vous sentez-vous quand on sait que l’ancien bureau n’a pas eu assez d’appuis pour les entreprises ?

Je suis parfaitement à l’aise parce que sur le plan intellectuel, profiter de l’expérience de la Chambre avec le regard novateur et les retours de quelqu’un de l’extérieur constitue un attelage intelligent et pertinent pour proposer les meilleures solutions. C’est quelqu’un qui a été bien placé dans la hiérarchie pour en connaître les rouages. C’est un professionnel aguerri à la pratique qui ne peut qu’apporter un plus à notre association.

Quel est le sens de «Unis pour la promotion des entreprises» ?

D’abord, nous allons constituer une alliance donc une union de nos forces, de nos visions pour promouvoir non seulement l’entreprise en tant qu’entité mais aussi promouvoir l’entité entreprise d’où notre concept de faire passer l’Ivoirien de la culture de salariat à la culture de l’entrepreneuriat. Alors il faut voir l’entreprise sous ces deux aspects. Il faut donc promouvoir l’initiative d’entreprise mais aussi développer l’entité entreprise.

Le jeudi 30 juin 2016, au lancement de la campagne de votre liste, vous nous avez laissé croire que vous avez toutes les solutions pour permettre aux entreprises de faire un pas.

Ce serait prétentieux de notre part. J’ai exposé tout le dispositif que nous avons prévu dans notre projet pour faire face aux problématiques que nous avons identifiées lors de cette campagne qui nous a amenés à rencontrer les animateurs du monde économique. Donc pour les principaux problèmes évoqués, nous avons imaginé des solutions pour y faire face. Dans l’absolu, c’est cela le rôle d’une Chambre de Commerce et d’Industrie : représenter et défendre les intérêts. Représenter les intérêts des entreprises, c’est aller à leur rencontre, et les écouter et prendre en compte leurs préoccupations. Défendre leurs intérêts, c’est formaliser leurs préoccupations et les présenter aux autorités qui ont le pouvoir de décision pour qu’elles puissent mettre en place des dispositions sociales, juridiques, fiscales pour que les entreprises puissent s’épanouir. Nous avons donc imaginé les solutions pour chaque secteur d’activité.

Quelles sont les difficultés essentielles des entreprises en Côte d'Ivoire ?

Les difficultés principales des entreprises sont les difficultés d’accès au financement parce qu’une banque a pour rôle de prêter de l’argent mais surtout de le recouvrer. Or, les banques hésitent à financer les Pme-Pmi parce qu’elles ne sont pas sûres de recouvrer cet argent. Et pour contourner cette difficulté, nous prévoyons de mettre en place un mécanisme de garantie, c’est-à-dire que les défaillances de paiement pourront être compensées par ce mécanisme mis en place par la Chambre. Les entreprises se plaignent aussi des difficultés d’accès aux marchés publics de l’État. Là également, il existe une loi qui réserve 30% des grands marchés de l’État en sous-traitance aux entreprises, qui n’est pas très bien suivie. Notre objectif, c’est de veiller à ce que cette disposition soit rigoureusement respectée et aussi que ce taux de 30% soit augmenté. Pour cela, il faut que les entreprises améliorent leur capacité d’intervention pour pouvoir prendre en charge les marchés qui demandent de la technicité. Il y a aussi le déficit de la formation en entrepreneuriat et de structuration des entreprises. Beaucoup de projets meurent parce que les entrepreneurs n’arrivent pas à bien organiser leurs entreprises. C’est pourquoi dans le volet formation nous avons mis au point deux types de dispositif. Les dispositifs d’entreprises pour les start-up et pour les entreprises qui existent déjà.

Quel commentaire faites-vous du fait qu’environ 1600 dossiers d’entreprises aient été rejetés dans le cadre des prochaines élections?

C’est un symptôme. Comment cela se fait-il que 80% des entreprises n’aient pas été en mesure de produire en temps et en heure, la documentation nécessaire pour être acceptés en tant qu’électeurs ? Cela veut dire que beaucoup d’entreprises continuent d’exercer en Côte d’Ivoire à la lisière de la légalité. C’est un symptôme qu’il convient de traiter. Nous nous attaquerons à l’ensemble du dispositif de création des entreprises. Il faut aller plus loin dans l’analyse pour identifier les véritables freins qui font qu’il y a cette crainte à aller dans le formel. Il y a sans doute l’abondance de la documentation juridique, certaines rigidités juridiques, la complexité de la fiscalité et son poids qu’il convient d’aménager pour permettre aux entrepreneurs de ne pas avoir peur de s’inscrire dans la légalité. Et pour moi, cela est un challenge intéressant qu’il faudrait relever. A la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci), nous sommes persuadés que la majorité des adhérents ont les moyens de passer le cap.

Quelle est la place du renforcement des capacités dans votre stratégie de développement ?

Il y a la formation initiale où nous allons promouvoir la création d’écoles de commerce de haut niveau type HEC à l’initiative de la Chambre de commerce. A côté de cela, il y aura régulièrement des cycles de formation adaptés pour renforcer les capacités des entrepreneurs. Il y a également l’école pratique de la Chambre de Commerce et d’Industrie qui forme aux métiers de l’entreprise. Cette école va connaître un renforcement dans ses attributions et son champ d’opérations pour permettre de former au maximum et d’apporter des appuis en termes de renforcement des capacités

Quel type de relations avec le Patronat ivoirien qui a déjà mené des actions dans ce sens ?

Les deux actions vont se compléter. Le patronat, dans l’absolu, s’occupe essentiellement des grandes entreprises et la Chambre se charge et de tout le monde. Nous envisageons d’instaurer des rapports qui soient structurés. De toutes les façons nous visons le même objectif qui est de conseiller le plus efficacement possible les pouvoirs publics pour pouvoir mettre en place le meilleur environnement des affaires possibles et défendre les intérêts des entreprises, car ce sont elles qui sont productrices de richesses. Nous ne sommes donc pas en opposition. Bien au contraire. Nous envisageons très vite de prendre attache avec la Confédération générale des entreprises pour voir la meilleure manière de collaborer.

La Chambre n’est pas assez connue à l’intérieur du pays. Quelles sont les actions que vous comptez mener pour que ce soit corrigé ?

Dans notre projet, nous envisageons de déployer les permanents pour les mettre en puissance dans les délégations régionales de la Chambre. Elles seront actives pour aller vers les opérateurs économiques et faire connaître les services de la Chambre et les possibilités de mettre à leur disposition des outils qui sont des appuis pour pouvoir manager leurs activités et identifier les niches d’opportunité. Au-delà, nous allons mettre en place un mécanisme de communication permettant de relayer plus efficacement les actions de la chambre de manière à faire connaître aux opérateurs les services que la chambre peut leur apporter de sorte à ce que la chambre ne demeure pas aussi méconnue qu’elle l’est actuellement. Il y a des délégations qui ne sont pas fonctionnelles et il y en a d’autres qui enregistrent de difficultés matérielles et logistiques, en ressources humaines. Nous allons donc les équiper et les mettre en puissance pour qu’elles puissent travailler efficacement.

Comment comptez-vous faire connaître la chambre en tant qu’institution créée pour le Secteur privé ?

Nous allons créer un bulletin de liaison qui sera diffusé auprès de l’ensemble des entreprises. Nous allons mener de grandes manifestations. Il y aura un centre d’exposition permanent. C’est une innovation majeure qui va permettre aux entreprises ivoiriennes de disposer d’un espace où elles pourront en permanence faire connaître leur savoir-faire et obtenir des marchés, décrocher des partenariats. Il est important que la Côte d’ivoire ait un tel espace. L’objectif de la chambre c’est de structurer et de coordonner tout cela et d’établir un calendrier national des salons et des expositions des producteurs ivoiriens. Ce sont des initiatives qui sont à la disposition des entreprises qui, de ce fait, vont créer un lien avec la Chambre de commerce. En plus de la communication institutionnelle, les manifestations récurrentes que nous allons organiser vont permettre de faire connaître la Chambre. On aura également la coopération avec les autres chambres consulaires. Et de par les échanges que nous allons avoir, nous allons pouvoir partager les problématiques qui nous sont remontées pour les faire prendre en charge par les autorités.

Comment comptez-vous financer toutes ces activités au sein de la chambre ?

Nous avons des pistes pour faire accroître les ressources de la chambre. Il y a un projet avec les ports sur le conteneur qui va permettre de générer des ressources et nous comptons également sur l’État dont nous dépendons pour mettre à notre disposition. Et nous promettons à l’État une gestion irréprochable des ressources qui seront mises à notre disposition. De façon à ce que ce que nous recevons puisse être utilisés à bon escient. Je veux parler des partenaires au développement, l’Etat lui-même, il y a certains services qui rapportent des ressources. Il y a des pays qui sont cités en exemple pour l’importance dont le Burkina qui a trois fois les ressources de la Chambre de la Côte d’Ivoire alors que ce sont des économies qui sont moins florissantes que celle de la Côte d’Ivoire. Il y a donc des ressources potentielles et nous ferons en sorte de pouvoir capter ces ressources disponibles. J’ai dirigé des entreprises et en ai redressé un certain nombre dont le Cnse. Dans aucune de celles-là, on n’a eu de scandale financier. Nous avons donc acquis une certaine crédibilité et nous sommes formatés pour rendre compte des moyens qui seront mis à notre disposition. Le président de la Chambre doit être une personnalité dont la crédibilité ne souffre d’aucune tâche. Il doit être un ambassadeur et en tant que tel il doit être une personne représentative. Et à ce niveau je pense que comme moi, Touré Faman allie toutes les garanties de crédibilité et de représentativité. Nous appelons donc les bailleurs de fonds et les partenaires au développement à nous accorder leur confiance.

Pensez-vous pouvoir convaincre les électeurs à quelques jours des élections ?

Je suis d’autant plus convaincu que j’ai rencontré pratiquement tous les électeurs durant la campagne. Beaucoup me connaissaient déjà pour les diverses activités que j’ai menées et d’autres pour la force de mes engagements. En plus, je suis allié à Touré Faman, un homme d’expériences dont la connaissance de la Chambre nous permettra d’éviter les tâtonnements de débutants et nous permettre d’aller vite. Avec tout cela, je pense que les électeurs nous accorderont leur confiance au soir du 10 juillet 2016.

Hermance K-N
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ