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Afrique Publié le mardi 12 juillet 2016 | Diasporas-News

Interview Exclusive de Benoni W. Urey, candidat à la présidentielle libérienne de 2017 « Je suis le meilleur candidat »

© Diasporas-News Par DR
Benoni W. Urey, candidat à la présidentielle libérienne de 2017
Benoni W. Urey, âgé de 59 ans, est issu de l’élite américano-libérienne qui prospère dans les affaires dans un pays où la lutte du pouvoir entre descendants d’esclaves et autochtones est synonyme de violences. Dans cet entretien réalisé le 20 juin dernier à Abidjan en Côte d’Ivoire, le candidat de l’All Liberian Party (ALP), l’ancien compagnon de Charles Taylor en détention à La Haye, ne cache pas son ambition de faire du Libéria un modèle de réussite enviable dans toute l’Afrique.

Diasporas–News : Vous séjournez à Abidjan en Côte d’Ivoire depuis quelques jours, quelles sont les raisons de votre présence dans ce pays ?
Benoni W. Urey : Je suis à Abidjan pour raisons d’affaires et aussi en transit pour l’Europe.
D–N : Vous ambitionnez de briguer la magistrature suprême dans votre pays. Pourquoi êtes-vous candidat ? Et pourquoi maintenant ?
B.W.U: En effet, je suis candidat à la présidentielle libérienne de 2017 parce que je crois fermement que je serai élu.
D–N : Vous affichez une assurance à toute épreuve, mais que proposez-vous aux Liberiens pour qu’ils portent leur choix sur votre personne ?
B.W.U: Fondamentalement, autant de candidats que nous sommes, je pense que nous sommes tous confrontés aux mêmes défis sociaux au Liberia, et nous avons tous à cœur de vouloir changer les choses. Quelle que soit notre bonne volonté, il est certain que nous aurons besoin du soutien et de l’aide de tous. En ce qui me concerne, ma première priorité sera d’améliorer les conditions de vie des populations, de développer les infrastructures économiques, l’agriculture, la santé publique, l’éducation (…) Vous convenez avec moi que dans un pays comme le Libéria, tout est prioritaire. Nos besoins sont considérables. C’est pour cela que nous nous sommes battus durant 40 ans pour participer à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, je crois que c’est chose faite et nous y sommes.
D–N : Quels changements comptez-vous apporter à votre pays si vous êtes aux affaires ?
B.W.U: Je veux changer le Liberia et changer aussi les mentalités de notre peuple. Voyez comment la Cote d’Ivoire s’est développée. Nous devrons apporter les changements nécessaires pour faire bouger le Liberia. C’est notre devoir. Mon équipe et moi, nous le pouvons.
D–N : La question sécuritaire se pose avec acuité au Liberia après plusieurs années de guerre civile. En dépit de la normalisation du pays, les armes continuent de circuler au point que des « seigneurs de la guerre » incontrôlables menacent certains pays voisins comme la Cote d’Ivoire. Comment comptez-vous régler définitivement cette question si vous êtes aux affaires ?
B.W.U: Non, je suis en désaccord total avec votre argument. Il n’y a pas d’armes en circulation au Liberia comme vous pouvez le penser ou croire. Le Liberia, en termes de sécurité, est complètement désarmé, et en plus, une loi réglementaire interdisant l’accès privé aux armes à feu est active. Je peux vous assurer que nous avons fait beaucoup d’efforts dans ce sens. En terme de bon voisinage sur le plan sécuritaire, nous pensons partager les mêmes défis sécuritaires que la Cote d’ Ivoire et bien d’autres pays voisins. Je crois pour ma part que le problème sécuritaire de la Côte d’Ivoire est aussi celui du Liberia et vis-versa. En outre, nous prenons très au sérieux nos relations avec tous les pays voisins et souhaitons que plus jamais aucun pays ne permettrait de reproduire ce que nous avons connu par le passé.
D–N : Un des problèmes majeurs auquel sont confrontés les pays africains, c’est la question de l’emploi. Que comptez-vous proposer aux jeunes libériens désœuvrés, aux diplômés sans travail et aux femmes ?
B.W.U: La création d’emploie est un des grands piliers de notre agenda politique. Notre parti politique repose sur dix points fondamentaux. Le premier point est de réconcilier le Liberia, de réaliser l’autosuffisance alimentaire et une meilleure productivité, d’améliorer la santé publique, le système éducatif, de créer des emploies et surtout d’assurer la sécurité de tous. Ce sont autant de prérogatives que nous aurons le devoir d’accomplir inévitablement pour amener notre pays de l’avant. Mais notre problème actuel, c’est le bon choix de la personne pour conduire notre pays sur la route du développement. Nous pensons être le bon choix pour un avenir prometteur pour notre pays. Face aux nombreux défis qui nous attendent, de toute évidence, nous prioriserons la création d’emploies au risque de me répéter. Remarquons aussi que le Liberia a une importante population jeune qui selon des estimations représenterait les 5 % de la population. Nous avons donc l’obligation de satisfaire cette jeunesse.
D–N : Vous allez à cette élection présidentielle en candidat indépendant ou celui d’une formation politique représentative ?
B.W.U: Je ne suis pas candidat indépendant. Je représente the “All Liberia Party” (ALP), un parti politique d’envergure qui regroupe toutes les couches socio-économiques. Nous acceptons tout le monde et ne faisons aucune discrimination religieuse.
D–N : Une élection se gagne aussi avec l’appui des alliés à l’étranger et de la diaspora. Comment comptez-vous élargir vos soutiens dans le monde ?
B.W.U: Ces derniers années, nous nous attelons à rendre des visites de courtoisie aux chefs d’Etat au pouvoir et aussi aux anciens présidents pour les informer officiellement de nos intentions de briguer le mandat présidentiel au Liberia. Naturellement, le but est de bénéficier de leur appui et surtout de leurs bénédictions. Nous nous sommes déjà rendus au Ghana, en Sierra Leone, et comptons nous rendre partout pour porter notre message. Avant que nous ne soyons au pouvoir, je pense qu’il est important de tisser, d’ores et déjà, des relations d’amitiés pour créer une espèce de chaîne de solidarité nécessaire pour faire avancer notre pays.
D–N : L’influence des puissances coloniales sur les politiques nationales des Etats africains et même sur le choix de ses dirigeants n’est plus à démontrer. Est-ce le cas au Liberia avec les Etats Unis au moment où Démocrates et Républicains se disputent la succession de Barack Obama ? Avez-vous, vous-même, un choix entre Hillary Clinton et Donald Trump ?
B.W.U: C’est une question pertinente. Je pense que ce qui se passe aux Etats Unis d’Amérique a effectivement a une influence directe sur le Liberia à l’image de ce qui se passe aussi en France et ses ex-colonies comme la Côte d’Ivoire. Théoriquement, la politique américaine stipule la non ingérence dans les affaires domestiques ou internes des pays indépendants. Peu importe celui qui sera élu au Liberia y compris moi-même. Nous savons tous le rôle joué par les USA dans les affaires du Liberia. Mais n’empêche, nous avons tous le devoir de coopérer et de travailler, en toute intelligence, avec les USA pour la continuité de nos relations bilatérales.
D–N : Quels sont vos liens avec la Présidente sortante, Mme Ellen Johnson Sirleaf en fin de mandat ?
B.W.U: D’une façon ou d’une autre, Mme Sirleaf, en tant que présidente sortante du Liberia, doit s’assurer du bon déroulement des élections présidentielles et faire de sorte que le meilleur gagne sans influence encore moins d’un parti prie. Elle doit plutôt honorer le choix du peuple, et nous n’espérons aucune interférence de sa part. Mme Sirleaf, constitue, elle-même, un problème aux yeux de milliers libériens. Nous ne nous sentons par concerner par ce qu’elle est ou qui elle supporterait. Nous souhaitons tout simplement qu’elle organise des élections démocratiques, libres et transparentes.
D–N : Est-ce que vous croyez vraiment en vos chances ?
B.W.U: Absolument, j’y crois fermement. Car, je demeure le seul candidat proche du peuple. Toute ma vie, je n’ai pratiquement œuvré que pour le bien-être du peuple Libérien, en termes d’expériences et de ressources pour faire avancer mon pays. Je crois être le meilleur candidat. Au-delà de tout, selon moi le plus important pour moi c’est l’amour et l’attachement que j’ai pour mon son pays ce qui est loin d’être le cas de mes adversaires.
D–N : Quel message souhaiterez-vous adresser aux électeurs ?
B.W.U: Mon message ne s’adresse pas uniquement aux électeurs vivant au Liberia mais aussi a la Diaspora en particulier et au monde entier en général. Car, nous pensons que le moment est venu de changer les choses dans notre pays. Depuis de nombreuses années, le Liberia survit grâce aux aides internationales malgré son potentiel. Je crois pour ma part que le temps est venu de construire et d’œuvrer pour une véritable indépendance économique afin de ne plus dépendre de l’aide étrangère. C’est pourquoi, nous faisons appel à tous les fils et filles du pays où qu’il soit de se mobiliser pour faire le meilleur choix. Car en 2017, si nous ne faisons pas le meilleur choix, nous perdront nos objectifs.

Entretien réalisé à Abidjan par Clément YAO et Thomas DE MESSE ZINSOU
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