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Économie Publié le lundi 18 juillet 2016 | L’intelligent d’Abidjan

Adama Toungara, ministre du pétrole et de l’Energie : "Pourquoi il y a eu 2 factures CIE en même temps"

© L’intelligent d’Abidjan Par P R A
Cérémonie clôture du 3eme séminaire national sur l`énergie
Jeudi 14 juillet 2016. Yamoussoukro-Fondation Félix Houphouët-Boigny. Le ministre du pétrole et de l`énergie, Adama Tounkara(photo) a clôturé la troisième édition du séminaire national sur l`énergie avant d`animer une conférence de presse
Le rideau est tombé, le jeudi 14 juillet 2016, sur le 3e séminaire national de l’Energie à la fondation Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro. Avec en prime, une conférence de presse animée par M. Adama Toungara, ministre du Pétrole et de l’Energie.

Monsieur le ministre, qui fixe le tarif de l’électricité en Côte d’Ivoire ?
Ce qui est important pour nous Ivoiriens, ce n’est pas de savoir qui fixe les prix, qui amende l’ajustement tarifaire. Ce qui est important, c’est que nous comprenions que l’ajustement tarifaire avait pour simple objectif de mettre à niveau l’équilibre tout entier de notre industrie électrique. En 2011, nous nous sommes trouvés devant une situation catastrophique. Il y avait des délestages véritables. Non seulement que nos unités de production étaient à la limite de leur utilisation, mais en plus, on avait un système de transport et de distribution vétuste. Il y avait un déficit cumulé de 270 mégawatts. Le gouvernement a pris des mesures courageuses pour effacer ce déficit en 2014. Nous avons négocié la réduction du prix du gaz, nous avons pris des mesures pour réduire la fraude massive pour arriver à une situation confortable pour nous. En 2012, la Banque mondiale avait fait une analyse de la situation. Elle avait regardé les comptes du secteur de l’électricité et avait suggéré une hausse de 47% en ne tenant pas compte des investissements. Mais quand elle tenait compte des investissements futurs et imminents qui devraient être réalisés, le tarif de l’électricité devait subir une hausse de 74% en Côte d’Ivoire. Evidement, cela était inacceptable, c’est pourquoi le gouvernement s’est engagé à mener toutes ces réformes. Après des discussions multiples entre différentes entités du gouvernement, nous sommes arrivés à une hausse de 16%. Mais le Président de la République à dit qu’il fallait étaler cette hausse sur une période de trois ans. C’est ce qui a été fait, avec le résultat que vous connaissez. Ce qui est important ici, c’est que nous n’avons pas d’autre choix que d’avoir un secteur d’électricité équilibré financièrement. Si le secteur de l’électricité n’est pas financièrement assaini, nous n’aurons pas d’investisseurs privés. La Côte d’Ivoire préfère laisser le secteur de l’électricité être financé par les privés et utiliser les ressources du pays pour financer l’éducation, la santé, l’agriculture, le transport et les investissements sociaux dans les régions du pays. Il faut faire en sorte que le secteur de l’électricité en Côte d’Ivoire produise une énergie abondante, de qualité et à moindre coût et que le secteur soit performant. Comparez le coût le l’électricité en Côte d’Ivoire et celui d’autres pays africains, vous vous rendrez compte que la Côte d’Ivoire a le coût le plus bas. Vous verrez aussi, qu’en termes de performance de nos secteurs, nous avons le temps de coupure le plus bas.

Quelles solutions envisagez-vous pour remettre la SIR sur les rails ?
La SIR est le fleuron des raffineries africaines. Quand vous regardez la carte des raffineries africaines aujourd’hui, depuis le Maroc jusqu’en Côte d’Ivoire, la SIR est la seule raffinerie qui demeure. Toutes les autres raffineries pour une raison ou pour une autre ont toutes disparu. La SIR résiste parce qu’elle est dotée d’une technologie de pointe, à savoir un hydrocraqueur. Nous avons été le premier pays africain, en dessous du Sahara à part l’Afrique du Sud, avoir un hydrocraqueur. Et d’ailleurs, quand l’hydrocraqueur de la SIR a été installé, c’était le deuxième hydrocraqueur de l’Afrique. La SIR a été gérée comme tout le monde le sait. Je ne veux pas revenir sur le passé. Mais le mal dont souffre la SIR, aujourd’hui, c’est l’héritage du passé, des dettes qui ont été accumulées et qui n’avaient rien à voir avec la gestion et le fonctionnement d’une raffinerie normale. Il y a eu des reformes qui ont été faites à la SIR. En cela, je veux féliciter l’équipe dirigeante actuelle de la SIR qui a permis d’améliorer les fondamentaux des finances de l’entreprise, d’améliorer les performances techniques et de reconquérir des marchés perdus. La SIR a un compte d’exploitation positif, mais elle est plombée, comme je l’ai dit par l’héritage du passé. C’est ce que nous essayons de régler actuellement. Le gouvernement se penche sur le cas de la SIR. Le Président Ouattara a demandé que ce problème soit examiné le plus rapidement possible. Et dans les semaines à venir, le gouvernement proposera une solution pour régler le problème de la SIR. La SIR n’est pas seulement une raffinerie ivoirienne, elle est une raffinerie régionale, dont la disparition va coûter très chère à toutes les économies de la sous-région. Et la SIR n’est pas prête à disparaître, n’en déplaise à ceux qui écrivent dans les journaux que la SIR va disparaître, qu’elle est en cessation de paiement. Dans certains pays juste à côté de nous, les files d’attente dans les stations service se déploient sur des kilomètres. Des avions aujourd’hui font escale à Abidjan, uniquement que pour prendre du kérosène. La SIR marche, en dépit des problèmes laissés à l’équipe actuelle.

Les Ivoiriens ont reçu deux factures, ces temps-ci. Quelles explications donnez-vous à cela ?
Ces deux factures découlent de la volonté du gouvernement de régler le problème des trop-perçus. Quand le Président de la République a pris la décision d’annuler la hausse de 5% de janvier 2016, il a fallu mettre en place une structure composée de différents ministères et appuyée par un cabinet international. Cette équipe a travaillé sur plusieurs semaines pour s’assurer que les décisions prises par le Président de la République étaient appliquées. Je vais vous dire, quand le Président prend une décision, elle s’applique. Ce cabinet international avait pour mission de faire les calculs pour le remboursement. Donc les deux groupes se sont assis. Et ils ont confronté leurs calculs, se sont assurés qu’il y a une convergence totale entre les montants des trop-perçus avant que la CIE ne puisse lancer la facturation basée sur la nouvelle grille tarifaire. C’est ce qui explique les deux factures dont on parle. Mais cette situation va se régulariser en septembre. En septembre nous allons rentrer dans le cycle normal de la remise des factures. Et à ce moment, nous n’allons pas avoir ce désagrément.

Propos recueillis par Diallo Harry
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