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Politique Publié le mercredi 21 janvier 2009 | Notre Voie

Quel crédit à l`assurance de Soro ?

Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Kigbafori Soro rassure à sa manière la classe politique ivoirienne qu’il dispose de tous les moyens pour éliminer les noms des fraudeurs qui auront réussi à se faire enrôler. La main sur le cœur, Guillaume Soro promet une liste électorale purifiée et demande aux politiques qui ont le sommeil trouble, d’être sereins parce qu’il a le remède contre la fraude. Mais le Premier ministre ne dit pas comment il entend détecter les fraudeurs et les soustraire de la liste. On pourrait dire qu’il n’a pas envie de dévoiler son système au risque d’amener les fraudeurs à déjouer son plan. Mais sur quelle base croire à la crédibilité de l’assurance de Soro contre la fraude. Juste sur sa parole ? Ce n’est pas suffisant. Car le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro a, depuis sa nomination, habitué ses compatriotes aux faux bonds sur les rendez-vous jugés urgents dans le processus de sortie de crise. Du redéploiement de l’administration à l’exercice de l’autorité du corps préfectoral, on en est encore au dilatoire avec Soro. Du redéploiement de l’administration judiciaire au fonctionnement des tribunaux dans les zones dites ex-rebelles, le tâtonnement saute aux yeux. De la libre circulation des personnes et des biens, et de la liberté des opérateurs économiques à exercer sans contrainte, c’est le jour et la nuit entre ce que le Premier ministre laisse croire. De l’exercice de l’autorité des maires qui implique le prélèvement des taxes sur les marchés, les Ivoiriens attendent toujours du concret. Le gros faux bond qu’on pourrait appeler le lapin de Soro au chef de l’Etat, ce sont les rendez-vous manqués de la réinstallation des régies financières (impôts et douane) dans les zones rebelles. La date du 15 janvier promise pour que les impôts et la douane reprennent leurs activités est apparue comme du bluff.

A partir de ces paroles données non respectées, à partir de son incapacité à montrer que ce qu’il donne comme garantie n’est en fait que de la poudre aux yeux, voire de la distraction, il est à s’interroger si on peut d’office croire à l’assurance que donne Guillaume Soro quant à la lutte contre la fraude. Sur quoi compte le secrétaire général des Forces nouvelles pour dire que les fraudeurs ne resteront pas sur les listes. Cette assurance n’est-elle pas une façon d’endormir les Ivoiriens jusqu’à les mettre devant le fait accompli de la fraude. En ce moment précis, ceux qui auront cru aux paroles rassurantes de Guillaume Soro n’auront que leurs yeux pour pleurer quand ils verront que des Gambiens, Guinéens, Burkinabè, Maliens et tous les vautours de la nationalité ivoirienne identifiés n’ont pas été retirés comme Soro l’a promis. On parle du croisement du fichier des enrôlés avec la liste du recensement général de la population de 1998 et le croisement avec le fichier des cartes de séjour. Mais l’œuvre humaine et la technologie étant ce qu’elles sont avec leurs lacunes, il serait imprudent de croiser les bras face aux cas cocasses de fraude dans l’espoir de voir Guillaume Soro réussir de façon magique à extraire les fraudeurs des listes. Croiser les bras et dormir en comptant sur Soro, c’est se faire hara-kiri. Il est encore temps d’agir.

Benjamin Koré Benjaminkore@yahoo.fr
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