Enquête express : Dimbokro, une ville aux allures touristiques

Ville cosmopolite, Dimbokro, chef-lieu de la région du N’zi-Comoé est une cité carrefour. Située en plein cœur de la chaîne de montagnes appelée « V Baoulé », Dimbokro bénéficie d’une couverture solaire des plus élevées du pays dont les prévisions météorologiques quotidiennes oscillent en moyenne autour de 32 degrés Celsius (32°C). En visite dans la capitale du peuple baoulé précisément chez les ‘’Agba’’, l’on est tout de suite subjugué par le caractère pittoresque de l’architecture, qui affiche une physionomie rustique avec des toitures rouillées et enjolivées par la latérite. Dans les différents quartiers de renom de Dimbokro, notamment, Koffikro, quartier Commerce, Belleville, ainsi que Sokouradjan et Commikro, en passant par Blaidi, quartier Ceg, via quartier résidentiel, le touriste retrouve une population hybride composée des peuples des pays frontaliers. C’est dans ce décor qu’au passage, les ronces et les épines viennent vous fouetter les jambes et surtout le visage. Les véhicules glissent sur des voies bitumées qui contrastent - dans certains quartiers - avec de grosses crevasses.


Dimbokro, une cité qui se débrouille

L’activité économique est dominée par de petits commerces à savoir des salons de couture et de coiffure, des cabines téléphoniques et autres. Des restaurants aux spécialités africaines foisonnent dans la ville où l’on peut aisément déguster de la viande de brousse. On y trouve de toutes sortes : agouti, biche, gazelle, singe, etc. A Dimbokro, il n’y a pas de cybercafés par manque, nous a-t-on fait savoir, de l’ADSL pour rendre plus dynamique et rapide la connexion Internet. A l’instar des villes du pays, Dimbokro est relativement propre. Dans les différents quartiers, d’innombrables broussailles forment de vastes pelouses verdoyantes dans lesquelles des clebs et autres mammifères domestiques – moutons et porcs – viennent se cajoler ou encore viennent s’y toiletter. Les recettes ne sont pas toujours excellentes pour les conducteurs de taxi à Dimbokro. Selon Joe, un chauffeur de taxi « pendant la rentrée scolaire, j’arrive à recueillir comme recettes des sommes variant entre huit mille francs et dix mille francs CFA. En revanche, pendant les vacances, les revenus baissent considérablement, c’est à peine si je peux m’en sortir avec sept mille francs CFA. Pour lui, cela s’explique par la fermeture de l’usine de textile UTEXI qui contraint, à l’exode rural, la jeunesse en quête d’emploi. Le volet sécuritaire est l’affaire d’un commissariat de police, un Escadron et une brigade de Gendarmerie.


Dimbokro, une ville culturelle

De passage dans le chef-lieu de région, l’on est tout de suite émerveillé par l’architecture exotique de la Cathédrale, la résidence du président Félix Houphouët-Boigny et le pont sur le fleuve N’zi-Comoé. Au-dessus du chemin de fer, un titanesque pont surplombe la ville donnant, par moments, des sueurs froides et des tournis aux visiteurs qui l’empruntent pour la première fois. Long de cinq cents mètres (500 m) et muni d’une passerelle, le pont du N’zi a été créé en 1910 et fait l’objet d’un entretien annuel par la société en charge du transport ferroviaire en Côte d’Ivoire. Une fois au quartier Commerce, les locomotives attestent du sobriquet à la capitale du N’zi-Comoé : « Dimbokro, ville ferroviaire ». Une randonnée, dans le quartier Landjibroukro, permet de découvrir l’octogénaire Nanan Landji Kouadio (né vers 1925), descendant de Djimbô et créateur du village de ‘’Djimbôkro’’, pour dire village de Nanan Djimbô. Par déformation, devenue Dimbokro. By night, les mélomanes peuvent découvrir à l’occasion d’un week-end, comme endroit, show, les maquis Méga Miss, Jackpot, la Forêt, Barack Obama, ainsi que le Snack Bar et “Ivy Night Club.

KDM, envoyé spécial dans le N’Zi Comoé