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Société Publié le mardi 21 avril 2009 | Nord-Sud

Lutte contre le VIH - Pr Yangni - Angaté : "Sida : le préservatif n`est pas la solution"

Le débat sur le port du préservatif continue d’alimenter les débats. Lors du salon international des œuvres et de la foi chrétienne qui s'est tenu du 14 au 17 avril à Abidjan, le professeur Yangni-Angaté Hervé a affirmé que le préservatif ne devrait pas être conseillé dans la lutte contre le sida.

C'est presqu'un nouveau son cloche sur la question de l'utilité du préservatif dans la lutte contre le Vih/Sida. Invité à animer une conférence sur le sujet lors du Salon international de la foi et des œuvres chrétiennes (Sifoc), le Pr Gnagni-Angaté Hervé, chirurgien thoracique et cardiovasculaire, a affirmé que de par sa texture, le préservatif peut avoir des « micros pores capables de transmettre le virus pendant les rapports sexuels.» Rappelons que jusque-là, les insuffisances du condom les plus connues étaient la possibilité de son explosion ou de sa déchirure pendant la pénétration. Bien qu'étant un homme de foi, le praticien précise que son approche n'est point guidée par une influence religieuse. « Ce n'est pas un point de vue religieux mais un point de vue objectif qui porte sur l'aspect physico-mécanique du préservatif», dit-il.
Explications scientifiques

Pour lui le latex, matière de fabrication du préservatif est de nature à être poreux : «Le préservatif n'est qu'un pseudo protecteur. Il n'élimine pas totalement le risque de contagion et n'est donc pas la solution contre le Vih-Sida. En tant que scientifique, je conseille plutôt l'abstinence et la fidélité qui sont des voies plus sûres.» Gnagni-Angaté le dit aussi bien pour la probable porosité du préservatif du ''caoutchouc'' que pour ses autres limites citées plus haut. Selon lui, les fuites deviennent plus probables en raison de la possibilité de dégradation du préservatif, surtout lorsqu'il est exposé à la chaleur. Officiellement, le condom ne protège qu'à 75%. Pour le conférencier, les 25% de risque « sont déjà énormes.» Il rappelle que des couples qui utilisaient la capote comme contraceptif ont été surpris par des grossesses non désirées. « Le diamètre de la tête du spermatozoïde humain est 45 fois plus large que le virus du sida. Si ces spermatozoïdes ont pu passer par les pores, c'est que le virus du sida le peut aussi », déduit l'enseignant. « Les statistiques montrent que de 10% à 15%, le risque de contamination par la voie du préservatif croit jusqu'à 20% et 30% quand les rapports sont homosexuels », poursuit-il. Avant d'ajouter que « le virus est présent dans le sperme et dans les sécrétions pré éjaculatoires (lubrification naturelle qui précède l'éjaculation). » «Les performances du latex diminuent avec le temps. Lorsqu'il est neuf, le taux de rupture (déchirure) est 3,6% et s'élève jusqu'à 18% quand il est vieux de plusieurs années. Il vaut mieux rester sage », préconise le professeur Angaté qui pense que la maladie prend de l'ampleur en Côte d'Ivoire, malgré toutes les campagnes de sensibilisation : « Plus de 4,7% de personnes sont infectées, soit 987000 habitants.» Il recommande aux parents une éducation décente pour leurs enfants : « Les parents doivent suivre correctement l'éducation des enfants. Ils ne doivent pas laisser la télévision le faire à leur place.» « Le vagabondage sexuel, a-t-il poursuivi, n'est rien d'autre que le fruit d'une éducation de base ratée. Les media participent à cette dépravation des mœurs (internet, télévision, journaux). Le gouvernement doit réorienter les programmes de l'éducation civique et morale dans les écoles. » A son avis, au lieu d'éduquer les enfants, ces programmes les poussent vers le sexe. Il appelle donc les parents à plus de responsabilité. Et de préciser : « Les revues et les vidéos pornographiques exposées sur le marché doivent être détruites. La lutte doit changer d'angle. L'abstinence et la fidélité doivent être privilégiées par rapport au préservatif», a tranché le scientifique. Il a cité l’exemple de l'Ouganda où, dit-il, le taux de séropositivité s'élevait à environ 30%, malgré les campagnes de sensibilisation sur la maladie et le port du préservatif. « Mais quand l'Eglise a décidé de se mettre dans la lutte, les données statistiques du VIH ont changé. L'Ouganda est aujourd'hui à 3% de séropositifs, soit une baisse de 90% », s'est-il réjoui. Il explique que la lutte a changé d'angle à travers les enseignements de l'Eglise et la parole de Dieu(les prêches, les prédications, les conférences). Ce qui a amené le peuple à prendre conscience : « Grâce à ces actions, la débauche et le vagabondage sexuels ont régressé, le taux de séropositivité également. La promotion de la fidélité et de l'abstinence sont donc les meilleures armes pour combattre la maladie », affirme t-il. Les Africains, pour lui, doivent s'inspirer de l'exemple ougandais. Des arguments qui, bien que scientifiques, ont du mal à se défaire de l'attache religieuse.


A.K
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