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Sport Publié le vendredi 24 avril 2009 | Le Repère

Les grandes difficultés du handball ivoirien - Un début de saison difficile

La Fédération ivoirienne de handball (FIHB) a un nouveau comité directeur présidé par le Lieutenant Colonel médecin, Ouérega Joseph, depuis l'assemblée générale élective du 13 décembre dernier. Les difficultés demeurent et rendent pénible le développement de la discipline. La saison 2008-2009 du monde du handball ivoirien a démarré avec la super coupe qui a vu le sacre de l'Africa (dames) et la Société Omnisports de l'Armée (Soa) chez les hommes. Mais si cette compétition s'est déroulée sans problème, ce n'est pas le cas du championnat national qui connaît beaucoup de difficultés en ses débuts. Une chose est certaine, c'est que le nouveau président de la Fihb, le colonel Joseph Ouéréga, entame son mandat dans la douleur. Ce dernier avait déclaré lors de sa prise de fonction: "Nous sommes conscients des difficultés du handball. Le handball occupe une place importante tant sur le plan local qu'international. Nous nous devons donc de travailler pour redonner une image plus reluisante à notre handball". Comme pour dire que le nouveau locataire de la Fihb n'ignore pas que le Handball ivoirien, tout comme les autres disciplines, est secoué par des difficultés. Ainsi, l'homme fort et son comité directeur se sont attelés à tout mettre en œuvre pour parvenir à leurs fins. Malheureusement, la situation, jusqu'à ce jour, n'est toujours pas reluisante. Que se passe-t-il donc au handball ivoirien ?


Le problème des infrastructures

Le problème est général pour toutes les disciplines et particulièrement pour les sports de mains. Avec la fermeture en 2006 du Palais des Sports pour réfection, la situation du handball s'est aggravée. Trois ans après, les travaux annoncés n'ont pas encore commencé. Rénover et utiliser le Forum de l'Université de Cocody alors à l'abandon se présentait au comité directeur d'alors dirigé par Ouattara Brahima, comme le palliatif idéal. Mais que de difficultés également à ce niveau. Les Etudiants, maître des lieux, exigent des loyers parfois exorbitants, tant aux clubs qui s'y entraînent qu'à la Fédération qui y fait disputer ses compétitions. Parfois, les athlètes sont contraints de jouer dehors et sous le chaud soleil. Car les lieux sont affectés à des conférences ou autres assemblées générales, ou encore pour des compétitions d'autres Fédérations, notamment celles des arts martiaux et aussi pour des rencontres religieuses. Le comble, pour une raison ou une autre, la salle peut être fermée. En témoigne le refus de l'AUC d'ouvrir le Forum samedi dernier. Ce qui a conduit au report de la 2è journée du championnat. Concernant ce report, la raison évoquée est la suivant : 13 clubs sur les 15 qui évoluent en 1ère division avaient tenu une réunion le 16 avril dernier au siège de la Fihb après la 1ère journée du Championnat national. Godefroy Kessié et Kouassi Alexis étaient respectivement président de séance et secrétaire général de cette réunion qui avait pour objectif d'analyser la situation de cette journée émaillée d'incidents. Au sortir de cette réunion, les clubs avaient demandé que la Fihb leur permette de retirer les licences de leurs joueuses selon leur disponibilité financière. Ils avaient de même sollicité le report de la 2ème journée, le temps de donner suite à leurs requêtes. Des requêtes qu'ils ont mises sur papier et adressées à la Fédération. La majorité des clubs concernés par ces nouvelles mesures de souplesse souhaitée attendaient la réponse à leurs doléances avant la 2ème journée programmée avant leur réunion. Et comme ils n'ont pas eu satisfaction, ils ont estimé que cette 2ème journée ne pouvait se dérouler dans cette ambiance aussi tendue. Face au blocage, samedi 18 avril dernier, au forum, le président Ouéréga a dû tenir, sur place, une réunion express de crise pour essayer de trouver un consensus. " La 2ème journée n'a pas eu lieu parce que les présidents de clubs ont du mal à appliquer leurs propres textes", a-t-il déploré.


Le problème de qualification

C'est un problème qui revient chaque année, quel que soit le comité directeur en place. Dans le milieu, il se raconte qu'il a été à l'origine de toutes les crises qui ont fini par emporter le bureau fédéral. Il est essentiellement de deux ordres. Soit que la mutation d'un athlète est faite et validée par la Fédération à l'insu du club d'origine de l'athlète considéré. Soit les deux clubs sont d'accord, mais un détail important notamment le paiement des droits y afférents fait défaut au moment de la qualification de la licence du joueur. Ce problème est d'ailleurs à la base du report de la 2è journée du championnat. La solution expérimentée par l'équipe de Joseph Ouéréga, qui consiste à mettre les clubs face-à-face, devrait être la meilleure solution. Car après tout, il s'agit d'une transaction entre clubs. Exemple, le cas Korotoumou Soumahoro. Transfuge de l'Africa, Soumahoro Korotoumou s'est engagée avec Tiassalé cette saison. Mais, elle est confrontée à un problème de contrat qui la lierait au club Vert et rouge depuis 2006. Ce que la joueuse ne reconnaîtrait pas. L'affaire est à la Fédération qui étudie le dossier. Selon Me Ayié, avocat de la Fihb. Tiassalé doit payer des droits à l'Africa concernant la joueuse, ce que le président refuse de faire.


Le manque de moyens

C'est connu de tous. Les clubs ivoiriens manquent cruellement de moyens financiers. Contrairement au football où les clubs bénéficient en début de championnat d'une subvention, aucune équipe du championnat ne reçoit le moindre centime de la Fédération, elle-même nécessiteuse. Du coup, les clubs, supportés par leurs seuls présidents, pour la plupart d'entre eux, ont du mal à suivre le calendrier des compétitions. Ce qui conduit des équipes à choisir les compétitions. Certaines préfèrent disputer la Coupe nationale qui nécessite, elle, moins de moyens. Car elle est moins longue que le championnat. Des clubs comme Sport+ Promotion de Yamoussoukro (Hommes) et Sphinx (Dames) ne sont pas engagés cette année en championnat. Mais ils sont engagés pour la Coupe nationale.


Le faible niveau des compétitions

Les compétitions de handball sont de faible niveau. Surtout chez les Dames où l'on assiste depuis environ 10 ans à un règne sans partage du Rombo. La raison ? Les athlètes qui pointent du nez depuis bientôt cinq ans sont cédés à d'autres clubs, de telle sorte que ceux-ci sont obligés de se renouveler annuellement. Les clubs qui ont un peu plus de moyens en profitent pour vider les autres et imposer ainsi leur domination. Chez les hommes, l'on assiste depuis un moment à un relèvement de niveau dû à l'émergence de certains clubs comme Cocody HBC qui a poussé leurs joueurs à sortir le grand jeu. A ce niveau, les choses devraient se confirmer cette saison.
Même si la situation n'est pas reluisante au handball ivoirien, elle n'est cependant pas désespérée. Avec la visite du président de l'International Handball fédération (IHF), Dr Hassan Mustapha, qui a promis d'apporter l'aide de la structure qu'il dirige à la Fihb. Celui-ci a demandé au président Ouéraga de lui faire parvenir les besoins. "Le président de la FIHB a demandé du matériel que nous sommes prêts à offrir. Nous avons également promis de faire quelque chose pour l'équipe nationale féminine qualifiée pour la Coupe du monde en Chine", a indiqué Dr Hassan lors de son passage en Côte d'Ivoire. Pour régler le problème d'infrastructures, il a promis des tapis transportables et résistants aux intempéries pour les aires de jeu. Espérons que tout cela permettra de relever le niveau de ce noble sport qui a offert des lauriers à la Côte d'Ivoire.

Joëlle M. Monnet
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