Sourire aux lèvres, une dame entre deux âges, en partance pour le Plateau, s'interroge à haute voix : " Alassane Ouattara et Bédié sont en campagne. A quand le tour de Francis Wodié ? ". Dans la file des passagers qui se forment, un répondeur automatique se fait entendre : " C'est une affaire de reins solides ", " c'est une course de fond ", " la clé pour ouvrir la porte du palais présidentiel est si lourde qu'il (Wodié) doit patienter encore, avant de se jeter dans la bataille au fauteuil présidentiel ". La réplique déclenche une hilarité générale. Prenant son air le plus sérieux, un adulte à la voix rauque et enrouée se veut sage: " Wodié au moins connaît ses limites. " " Regardez ces différents scores à la présidentielle : Il a accompagné Bédié qui en son temps lui a donné des miettes (5 % de voix)." " Sachant qu'il n'est pas populaire, il se garde de créer comme certains leaders politiques, des clubs de soutien par-ci, par-là "." Mais vieux, tu veux parler de Alassane ? Dis, on va te donner réponse là weh ! " Excité, le jeune homme qui tient ainsi le crachoir fait monter le mercure, par son intervention presque rageuse. La foule prend soudain l'allure d'une pétaudière impossible à maîtriser. " Montez, montez ! Plateau 600f avec la monnaie hein ". L'invite du coxer fait baisser la tension. Quatre personnes s'engouffrent à bord de l'engin. Le pas lourd. Regrettant de rater la scène suivante: " Moi je suis un jeune cadre du trésor. Si vous écoutez ces politiciens-là, vous aurez vos yeux pour pleurer ici. On connaît tous Alassane ici ". Il n'en faut pas plus pour que la dame qui a lancé le débat, renchérisse : " où on va encore ave ces fanatiques baptisés " Ado Boys ", " Ado Girls ?"Et le " sage "du jour de conclure: " Le Rdr n'est qu'un miroir aux alouettes ". Ce " vieux " peut-il être convaincu par le mentor du parti centriste qui s'efforce de polir son image ? "Je ne suis ni une légende, ni un phénomène, ni un extra terrestre"Mais un politicien qui veut des élections sans désarmement. Un ivoirien " amoureux de mon pays " au point d'inviter ses concitoyens à aller aux urnes, l'arme à feu des (ex-rebelles braquées à la tempe. Ah, voici le temps des messes noires ! Le temps de ceux qui mentent pour s'attirer les applaudissements des faibles. Doit-on s'offusquer quand, à propos du coup d'Etat, Bédié affirme, serein : " j'ai préféré me retirer pour éviter de verser le sang de mes frères " en décembre 1999 " ? Hum ! Le prince nambè oublie son appel infructueux, lancé aux préfets, aux jeunes, à la population ivoirienne, de descendre dans la rue pour faire barrage au " zozo "(Général Guéi) qui, par un putsch, l'a chassé du pouvoir. Au secours !Il nous faut un détecteur de mensonge.
Douh-L.Patrice
pdouh@yahoo.fr
Douh-L.Patrice
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