Léonard Guédé Pépé alias James Cénach, journaliste, conseiller en communication et consultant à votre quotidien était, vendredi 15 mai à Issia, à l'invitation de la «Sorbonne» de cette ville pour prononcer une conférence sur le thème : «Les listes électorales fiables, le désarmement total des rebelles pour une élection présidentielle sincère». Il était entouré pour l'occasion de Charles Guipié, député à l'Assemblée nationale, élu de la localité, de Venance Faustin Toh Loué, vice-président du Conseil général représentant le président du Conseil général d'Issia et de plusieurs autres cadres et parents.
Présentant brièvement le thème de la conférence, l'orateur dira, qu'il s'agit de savoir en quoi des listes électorales fiables, c'est-à-dire des listes dépouillées de tous les éléments susceptibles d'entacher leur conformité à la loi, et le désarmement des forces rebelles, peuvent contribuer à garantir dans la situation de crise que vit la Côte d'Ivoire l'organisation d'une élection présidentielle sincère. Autrement dit, une élection dont le résultat est le reflet de la volonté librement exprimée par la majorité du corps électoral. Certains, ironisera le conférencier, diront une élection transparente, juste et ouverte à tous, quoique ces termes tonitruants demeurent inconnus au lexique du droit électoral.
Le conférencier dira que l'actualité brûlante marquée par la polémique sur le désarmement avant l'élection ou de l'élection sans désarmement et par la fixation de la date celle-ci au 29 novembre 2009, l'oblige à traiter du désarmement avant d'en venir aux listes électorales.
Il a rassuré tous ceux qui voyaient dans la fixation de cette date, une capitulation du président de la République face aux revendications exorbitantes du RHDP de plutôt la recevoir comme une interpellation adressée aux Forces nouvelles à déposer les armes :
«Il faut recevoir la date du scrutin présidentiel fixée au 29 novembre 2009», dira le conférencier «comme une sommation destinée aux Forces nouvelles à mettre fin à la sédition et à déposer les armes au plus tard, le 29 septembre 2009, et cela conformément à leurs propres engagements contenus dans le volet 4 des Accords de Ouaga».
Cet avenant à l'Accord de Ouaga, exige que les hommes de Guillaume Soro se débarrassent des armes, deux mois avant la tenue du scrutin. «Il était donc impérieux, de fixer la date du scrutin pour déterminer à partir d'elle, la date limite à laquelle les armes devraient être déposées par les rebelles», précisera le conférencier. Il poursuit à l'adresse de son auditoire constitué de chefs de village, de tribu, de femmes et de nombreux jeunes : «Retenez que si le désarmement n'était pas achevé à cette date du 29 septembre, l'élection présidentielle serait évidemment reportée, d'autant qu'il sera nécessaire à tous ceux qui sont illégalement en armes de les déposer car il ne saurait y avoir d'élection démocratique qui ne soit libre».
La liberté dont il s'agit concerne les électeurs, qui doivent choisir sans contrainte leurs élus, sans crainte des représailles des rebelles et aussi les candidats eux-mêmes, qui doivent pouvoir, en toute sérénité, en dehors des menaces des bandes armées, exposer partout sur le territoire national leurs programmes politiques.
Il va sans dire, renchérit le conférencier que la situation de crise que vit le pays, exige qu'il soit impérativement apporté des solutions à certaines questions pour des élections démocratiques.
A ce propos il s'est interrogé : «Peut-on désormais librement, s'adonner à des activités politiques dans les zones dites CNO sans craindre la censure des Com zones ? Les juridictions, garantes des libertés individuelles fonctionnent-elles au nord, au centre et à l'ouest ?» Et de répondre en rappelant : «Les chefs de guerre de la rébellion ne sont pas prêts, selon leurs propres déclarations rapportées par la presse, à renoncer à l'exercice de l'autorité qu'ils ont usurpée, le 19 septembre 2002 à l'administration centrale tant que l'élection présidentielle n'aura pas eu lieu».
Pour conclure sur ce point, le conférencier dira : «Il est plus que jamais urgent maintenant que la date de l'élection est connue, de redéployer totalement l'administration dans les zones CNO et d'y rétablir les préfets dans l'exercice de leur pouvoir de police ; pouvoir abusivement exercé en leur lieu et place par les com’zones».
Outre cet aspect qui conditionne la crédibilité du scrutin, Guédé Pépé s'est élevé contre l'opposition politique qui rebat les oreilles des Ivoiriens en réclamant des élections justes, transparentes, ouvertes à tous sans toutefois tenir compte de la fiabilité des listes électorales desquelles sont encore absents selon les statistiques plus de deux millions d'Ivoiriens.
S'agissant des listes électorales, le conférencier s'est demandé pourquoi après plus de quatre décennies d'indépendance, et plusieurs cycles d'élections prétendues démocratiques, la Côte d'Ivoire continue de tâtonner sur la production d'une liste électorale, qui, selon lui, devait logiquement, être un simple exercice de réactualisation d'une liste préexistante, et qui devait normalement être adoptée dès les premières élections générales de la Côte d'Ivoire indépendante.
Avec preuve à l'appui, le conférencier a indexé le PDCI comme étant le parti qui a volontairement renoncé à doter le pays d'un dispositif électoral approprié (lois électorales, listes électorales) et a bradé par pure renonciation aux principes de la bonne gouvernance le droit de vote aux non nationaux.
Edifiant le public, il a montré comment Alexis Thierry Lebbé en 1964 et Léon Konan Koffi en 1984 ont, par voie de circulaire, confirmé le droit de vote accordé aux étrangers en 1960 par Alphonse Boni, alors garde des Sceaux. En effet, le conférencier a montré que faute d'avoir défini les critères légaux permettant de cerner l'électorat, c'est-à-dire l'ensemble des électeurs, le gouvernement de Félix Houphouet-Boigny a choisi de reconduire purement et simplement lors des élections générales de 1960, les listes électorales établies sous la colonisation.
Sur ce point, M. James Cenach pour convaincre son auditoire, s'est référé à l'exposé des motifs du projet de la loi relatif à l'élection des députés de la première législature de la Côte d'Ivoire indépendante. Le garde des Sceaux qui a présenté ce projet a soutenu : «l'article 5 de la Constitution définit comme étant électeurs, tous les nationaux (ivoiriens) majeurs… Il n'était pas possible, compte tenu du fait que notre code électoral n'a pas pu être voté et que les prochaines élections ont lieu le 27 novembre, de procéder à une révision générale des listes électorale et il a paru nécessaires de conserver, dans les dispositions transitoires, le droit de vote à toutes les personnes actuellement inscrites sur les listes électorales ainsi qu'à celles qui ont acquis entre-temps, les conditions d'âge et de résidence requises par la loi».
Ces personnes dont il s'agit, dira le conférencier sont tous les ressortissants de la Communauté franco- africaine instituée par la Constitution française de 1958 résidant en Côte d'Ivoire. Ce sont : les Voltaïques, les Maliens, les Dahoméens, les Sénégalais, les Gabonais, les Centrafricains, les Congolais, les Tchadiens, les Français et les Ivoiriens.
La démocratie représentative, à en croire le conférencier «ne peut être effective que si l'élection qui en constitue le temps fort est entourée de toutes les garanties nécessaires qui assurent sa régularité. Un facteur capital dans la réunion des conditions de cette régularité est, assurément, le recensement sans truquage et de façon exhaustive du corps électoral.»
En Côte d'Ivoire, ce corps électoral, selon le conférencier qui s'est fondé sur la Constitution est “constitué dans les conditions fixées par la loi des seuls nationaux ivoiriens des deux sexes âgés d'au moins dix huit ans et jouissant de leurs droits civiques”. Une élection sincère, ne peut être «sans listes électorales fiables et sans liberté et sans égalité des électeurs et des candidats», a terminé le conférencier.
Benjamin Koré envoyé spécial à Issia
Présentant brièvement le thème de la conférence, l'orateur dira, qu'il s'agit de savoir en quoi des listes électorales fiables, c'est-à-dire des listes dépouillées de tous les éléments susceptibles d'entacher leur conformité à la loi, et le désarmement des forces rebelles, peuvent contribuer à garantir dans la situation de crise que vit la Côte d'Ivoire l'organisation d'une élection présidentielle sincère. Autrement dit, une élection dont le résultat est le reflet de la volonté librement exprimée par la majorité du corps électoral. Certains, ironisera le conférencier, diront une élection transparente, juste et ouverte à tous, quoique ces termes tonitruants demeurent inconnus au lexique du droit électoral.
Le conférencier dira que l'actualité brûlante marquée par la polémique sur le désarmement avant l'élection ou de l'élection sans désarmement et par la fixation de la date celle-ci au 29 novembre 2009, l'oblige à traiter du désarmement avant d'en venir aux listes électorales.
Il a rassuré tous ceux qui voyaient dans la fixation de cette date, une capitulation du président de la République face aux revendications exorbitantes du RHDP de plutôt la recevoir comme une interpellation adressée aux Forces nouvelles à déposer les armes :
«Il faut recevoir la date du scrutin présidentiel fixée au 29 novembre 2009», dira le conférencier «comme une sommation destinée aux Forces nouvelles à mettre fin à la sédition et à déposer les armes au plus tard, le 29 septembre 2009, et cela conformément à leurs propres engagements contenus dans le volet 4 des Accords de Ouaga».
Cet avenant à l'Accord de Ouaga, exige que les hommes de Guillaume Soro se débarrassent des armes, deux mois avant la tenue du scrutin. «Il était donc impérieux, de fixer la date du scrutin pour déterminer à partir d'elle, la date limite à laquelle les armes devraient être déposées par les rebelles», précisera le conférencier. Il poursuit à l'adresse de son auditoire constitué de chefs de village, de tribu, de femmes et de nombreux jeunes : «Retenez que si le désarmement n'était pas achevé à cette date du 29 septembre, l'élection présidentielle serait évidemment reportée, d'autant qu'il sera nécessaire à tous ceux qui sont illégalement en armes de les déposer car il ne saurait y avoir d'élection démocratique qui ne soit libre».
La liberté dont il s'agit concerne les électeurs, qui doivent choisir sans contrainte leurs élus, sans crainte des représailles des rebelles et aussi les candidats eux-mêmes, qui doivent pouvoir, en toute sérénité, en dehors des menaces des bandes armées, exposer partout sur le territoire national leurs programmes politiques.
Il va sans dire, renchérit le conférencier que la situation de crise que vit le pays, exige qu'il soit impérativement apporté des solutions à certaines questions pour des élections démocratiques.
A ce propos il s'est interrogé : «Peut-on désormais librement, s'adonner à des activités politiques dans les zones dites CNO sans craindre la censure des Com zones ? Les juridictions, garantes des libertés individuelles fonctionnent-elles au nord, au centre et à l'ouest ?» Et de répondre en rappelant : «Les chefs de guerre de la rébellion ne sont pas prêts, selon leurs propres déclarations rapportées par la presse, à renoncer à l'exercice de l'autorité qu'ils ont usurpée, le 19 septembre 2002 à l'administration centrale tant que l'élection présidentielle n'aura pas eu lieu».
Pour conclure sur ce point, le conférencier dira : «Il est plus que jamais urgent maintenant que la date de l'élection est connue, de redéployer totalement l'administration dans les zones CNO et d'y rétablir les préfets dans l'exercice de leur pouvoir de police ; pouvoir abusivement exercé en leur lieu et place par les com’zones».
Outre cet aspect qui conditionne la crédibilité du scrutin, Guédé Pépé s'est élevé contre l'opposition politique qui rebat les oreilles des Ivoiriens en réclamant des élections justes, transparentes, ouvertes à tous sans toutefois tenir compte de la fiabilité des listes électorales desquelles sont encore absents selon les statistiques plus de deux millions d'Ivoiriens.
S'agissant des listes électorales, le conférencier s'est demandé pourquoi après plus de quatre décennies d'indépendance, et plusieurs cycles d'élections prétendues démocratiques, la Côte d'Ivoire continue de tâtonner sur la production d'une liste électorale, qui, selon lui, devait logiquement, être un simple exercice de réactualisation d'une liste préexistante, et qui devait normalement être adoptée dès les premières élections générales de la Côte d'Ivoire indépendante.
Avec preuve à l'appui, le conférencier a indexé le PDCI comme étant le parti qui a volontairement renoncé à doter le pays d'un dispositif électoral approprié (lois électorales, listes électorales) et a bradé par pure renonciation aux principes de la bonne gouvernance le droit de vote aux non nationaux.
Edifiant le public, il a montré comment Alexis Thierry Lebbé en 1964 et Léon Konan Koffi en 1984 ont, par voie de circulaire, confirmé le droit de vote accordé aux étrangers en 1960 par Alphonse Boni, alors garde des Sceaux. En effet, le conférencier a montré que faute d'avoir défini les critères légaux permettant de cerner l'électorat, c'est-à-dire l'ensemble des électeurs, le gouvernement de Félix Houphouet-Boigny a choisi de reconduire purement et simplement lors des élections générales de 1960, les listes électorales établies sous la colonisation.
Sur ce point, M. James Cenach pour convaincre son auditoire, s'est référé à l'exposé des motifs du projet de la loi relatif à l'élection des députés de la première législature de la Côte d'Ivoire indépendante. Le garde des Sceaux qui a présenté ce projet a soutenu : «l'article 5 de la Constitution définit comme étant électeurs, tous les nationaux (ivoiriens) majeurs… Il n'était pas possible, compte tenu du fait que notre code électoral n'a pas pu être voté et que les prochaines élections ont lieu le 27 novembre, de procéder à une révision générale des listes électorale et il a paru nécessaires de conserver, dans les dispositions transitoires, le droit de vote à toutes les personnes actuellement inscrites sur les listes électorales ainsi qu'à celles qui ont acquis entre-temps, les conditions d'âge et de résidence requises par la loi».
Ces personnes dont il s'agit, dira le conférencier sont tous les ressortissants de la Communauté franco- africaine instituée par la Constitution française de 1958 résidant en Côte d'Ivoire. Ce sont : les Voltaïques, les Maliens, les Dahoméens, les Sénégalais, les Gabonais, les Centrafricains, les Congolais, les Tchadiens, les Français et les Ivoiriens.
La démocratie représentative, à en croire le conférencier «ne peut être effective que si l'élection qui en constitue le temps fort est entourée de toutes les garanties nécessaires qui assurent sa régularité. Un facteur capital dans la réunion des conditions de cette régularité est, assurément, le recensement sans truquage et de façon exhaustive du corps électoral.»
En Côte d'Ivoire, ce corps électoral, selon le conférencier qui s'est fondé sur la Constitution est “constitué dans les conditions fixées par la loi des seuls nationaux ivoiriens des deux sexes âgés d'au moins dix huit ans et jouissant de leurs droits civiques”. Une élection sincère, ne peut être «sans listes électorales fiables et sans liberté et sans égalité des électeurs et des candidats», a terminé le conférencier.
Benjamin Koré envoyé spécial à Issia