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Région Publié le vendredi 29 mai 2009 | Le Repère

Département de Toulépleu : Sahibly, le village martyr à l`heure de la reconstruction

Situé à environ 7 kilomètres de Toulépleu, en provenance de Bloléquin, Sahibly est le premier village après le fleuve Cavally. Le pont d'environ cent mètres qui traverse le fleuve de la rive vers Bloléquin à celle vers Toulépleu donne directement sur ce village.

Avec une population d'environ 2000 âmes, Sahibly est l'un des villages de la Côte d'Ivoire à avoir payé un lourd tribut à la guerre. Plus de 50 morts, de nombreux disparus, des mutilés, des femmes violées, des maisons détruites et des infrastructures socio-éducatives et culturelles anéanties… Le village a dû se vider de ses habitants pendant une bonne période au plus fort de la crise militaro politique que traverse la Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002.


La position du malheur

La situation géographique de Sahibly a favorisé les malheurs de ses habitants. En effet, situé en bordure du fleuve Cavally, et sur l'axe principal Toulépleu-Bloléquin, ce village a très tôt constitué la base des forces rebelles qui ont pris la ville de Toulépleu et qui cherchaient à progresser vers Bloléquin. Une fois dans le village, ces forces rebelles se sont d'abord attaquées aux populations. Qui n'ont pu fuir. "52 personnes ont été abattues. Et plusieurs autres ont été mutilées" soutient un cadre du village. Le chef du village Ouloudikei Gaston a été choisi par les rebelles pour leur donner à manger, avant d'être exécuté par la suite. Des fosses communes ont été creusées pour enterrer les morts. En plus, les combats entre forces loyalistes et rebelles dans cette zone ont détruit plusieurs habitations et infrastructures dans le village. Au total, Sahibly est l'un des villages où il y a eu des combats entre forces armées.


L'heure du pardon et de la reconstruction

Après les violents combats qui ont endeuillé des familles ivoiriennes de part et d'autre des ex-belligérants, l'heure est venue de faire la paix. La preuve, depuis le 4 mars 2006, suite à la signature de l'accord politique de Ouagadougou, le pouvoir exécutif est co-géré par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo et le secrétaire général des Forces Nouvelles, Guillaume Soro qui est devenu son premier ministre. Les deux hommes doivent conduire le processus de sortie de crise qui doit déboucher sur l'organisation d'élections libres, transparentes et crédibles. L'heure est donc au pardon. Et Sahibly ne se dérobe pas à la règle." Nous sommes heureux que la guerre soit terminée. Que tous ceux qui ont encore des armes les déposent. La guerre n'apporte rien. Allons à la paix sans rancune" a déclaré le commandant Calo Pierre, fils dudit village au cours d'une cérémonie d'hommage aux disparus le 23 mai dernier. Aujourd'hui, les fils et filles de ce village conjuguent leurs efforts pour sa reconstruction. Ils comptent, pour ce faire, s'appuyer sur le Programme National de Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire (Pnrrc), une structure créée dans le cadre de l'application du programme de sortie de crise issu de l'accord politique de Ouagadougou, dont l'une des missions principales est" la consolidation de la sécurité et de la paix en Côte d'Ivoire, la restauration de la cohésion sociale par la réinsertion socioéconomique des ex-combattants démobilisés et des jeunes à risque, et par la réhabilitation des communautés affectées par la crise". Le Pnrrc a pour sa part accepté de soutenir la reconstruction de ce village. A travers le don d'une ambulance, de 270 matelas, de moustiquaires et des draps. Puis, le financement d'une tranche de trois classes de l'école primaire de Sahibly.

Jules Claver Aka
Envoyé spécial à Toulépleu
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