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Politique Publié le lundi 8 juin 2009 | Le Patriote

Tournée du président du RDR dans le bas-Sassandra - L’apothéose dans la fête

La pelouse du stade omnisport Auguste Denise de San Pedro noir de monde. Des mains et des têtes à perte de vue. Une tribune des officiels exiguë pour la circonstance. Un service d’ordre débordé. De jeunes gens qu’on extrait de cette foule à la fois folle et compacte pour être conduits à l’infirmerie. «Asseyez-vous! Asseyez!», s’égosille le maître de cérémonie visiblement inquiet devant les velléités hégémoniques de cette foule impétueuse qui ne cesse de grossir. «Vous voulez que ADO devienne président de la République ?», interroge Karamoko Yayoro, président national de la jeunesse du RDR. «Oui !», répond une foule composée aux trois quarts des jeunes filles et de jeunes garçons. «Alors, cela doit se faire dans la discipline», rétorque le directeur central de campagne adjoint chargé de la jeunesse. Un dialogue surréaliste qui a quand même le mérite de faire baisser la tension qui montait sourdement et progressivement dans une foule qui devenait au fil des heures, de plus incontrôlable. La foule qui était estimée à plus de 20 mille personnes, dépasse maintenant les 40 mille personnes. Canicule de plus en plus insoutenable, bousculades (probablement par des pêcheurs en eau trouble comme les pickpockets) et fatigue commençaient à avoir raison des nerfs. On s’invective, des prises de gueule. On n’est au bord, du côté de la pelouse, d’une bagarre rangée. On joue des coudes pour se faire une petite place. Soudain, musique ! Des cris de joie et des pas de danse. Comme dans un vaste ballet d’ensemble, la foule exulte et chante. Au son de Ismaël Isaac. Normal. «La musique adoucit les mœurs ». La communication festive devient contagieuse. Dans la tribune officielle, Adama Bictogo, Jeanne Peuhmont et Kandia Camara, des cadres du RDR, se lèvent pour exprimer leur joie d’être au rendez-vous historique. Accolades, sourires, pas de danses sous les regards amusés des autres membres de la délégation. Quelques minutes plus tard, une clameur se fait entendre. C’est le Maître, le docteur Alassane Dramane Ouattara qui fait son entrée dans le stade Auguste Denise. L’euphorie est à son comble. La foule qui a, entretemps, grossi encore de plusieurs milliers de personnes, ne tient plus sur place. Le cordon de sécurité mis en place vole en partie en éclat. On craint un débordement. Mais les éléments de la sécurité réussissent, tant bien que mal, à contenir cette foule de plus en plus compacte. Comme conscient de toute la frénésie et des passions qu’il déchaine, le Bravetchè, le Nagaman, distribue des sourires, des poignées de main et lève les mains. Il y a de l’hystérie dans l’air. La fête bat son plein. L’apothéose prend des allures de carnaval. Le zouglouman, Lago Paulin, est annoncé. La foule frémit. Les premiers sons de sa chanson à succès «Awouli» arrachent le ministre Hamed Bakayoko et le maire Nabo Clément de leur siège. Sur le podium où ils ont rejoint l’artiste, c’est presque le délire. Pas de danses, pluie de billets de banque tentent de voler la vedette au chanteur. A la grande joie de l’assistance heureuse de voir s’amuser ainsi des personnalités qu’elle adule et admire. Sous le sourire amusé du couple Ouattra qui, visiblement, commence à être contaminer par cette ambiance bonne enfant. Comme pour donner le change aux hommes, aux premiers décibels de la chanson «Yahvé» de Antoinnette Allali, le ministre Jeanne Peuhmond et Kandia Camara investissent la pelouse du stade. Pour montrer que ce sont elles, les femmes, les vraies gardiennes des souvenirs. Accompagnées d’autres femmes telles que Touré Kouamé Aya Virginie, elles montrent sur le podium pour montrer à tous qu’en matière de fête, la femme est imbattable. Pas de danse chaloupés et plein de grâce, jets de billets de banque. La foule subjuguée par tant de charme sur le podium, répond par des cris et par des ovations nourries. «La blanche colombe» qui ne tient plus sur son siège, se lève. Avec son légendaire sourire lumineuse, Dominique Ouattara enflamme le stade Auguste Denise avec des pas de danse bien ajustés et pleins de noblesse. Son époux près d’elle, comme hypnotisé par cette «lumière» qui vient d’éclairer de sa blancheur et de sa blondeur tout le stade, irradie de bonheur. Les minutes qui suivent, la foule comprendra d’où leur idole, leur champion adoré tire son énergie et son inspiration. Après cette mise en jambe haut en sons et en couleurs, le cours magistral du Maître peut commencer. En près d’une heure, l’unique Premier ministre d’Houphouët-Boigny partage, communie avec l’auditoire. Qui sous le charme boit sans modération le remède pour sauver San Pedro et la Côte d’Ivoire. Avec méthode et maestria, le président du RDR déroule son plan pour une nouvelle Côte d’Ivoire. Le temps ne compte plus. Le temps est suspendu. Seul compte celui qui parle au milieu du podium devant un pupitre en cristal. Lorsqu’il descend du podium, beaucoup dans la foule ne sont pas encore revenus du voyage, la tête encore pleine des belles choses à venir qui les attendent. Au point que plusieurs minutes après le départ du mentor des Républicains, ils avaient du mal à quitter le stade Auguste Denise. Le démiurge Ouattara, le magicien Ouattara est passé par là. Pour une apothéose dans la fête, on ne pouvait pas faire mieux.

Jean-Claude Coulibaly
(Envoyé spécial)
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