x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

International Publié le mardi 16 juin 2009 | Fraternité Matin

Iran : La grande tourmente

Les lendemains de la présidentielle qui a eu lieu vendredi dernier et qui, selon les résultats officiels, donne Mahmoud Ahmadinejad vainqueur avec 62,6% des voix contre 33,7% pour Mir Hossein Moussavi, continuent d’être agités et d’être troubles. Hier, «au moins un million et demi de personnes jusqu’à deux millions», selon ce que rapporte l’Afp, ont manifesté. Une manifestation au cours de laquelle des affrontements ont éclaté entre des policiers et des manifestants et à l’issue desquels on déplore un mort et de nombreux blessés. Des politologues, spéculant sur l’issue de ce scrutin présidentiel en fin de semaine dernière sur les antennes de France 24 s’étaient voulus optimistes. «On peut déplorer des blessés au cours des manifestations à la suite des résultats des élections si le Président sortant était réélu; mais on ne peut craindre un mouvement insurrectionnel pouvant déboucher sur un coup d’Etat». Mais où va l’Iran, un pays où 50% de la population, composée des femmes, n’a pas de droits sociaux réels, pas même celui de conduire une voiture?



Que fait l’Iran de l’héritage de la révolution de 1979 qui lui a permis de renouveler régulièrement ses instances par voies démocratiques ? Comment l’Iran va-t-il répondre aux «questions sérieuses» soulevées par la présidentielle de dimanche dernier? Ce qui se passe en Iran, rappelle du déjà vu pas seulement dans les «républiques bananières» parce que la révolution Orange en Ukraine est là et que la Grande américaine avec ses deux siècles de tradition démocratique, n’a pas échappé aux maladies infantiles de la démocratie avec le recomptage des voix après l’élection présidentielle du 7 novembre 2000 pour départager Bush et Al-Gore. Un recours que demande aujourd’hui Moussavi, le candidat prétendument malheureux.



Ce pays est une puissance politique, technologique et religieuse parce que de nombreux pays arabes partagent avec l’Iran les populations chiites et la branche majoritaire de l’islam. Avec ces élections, l’Iran doit répondre aux questions sérieuses. Même si les chefs religieux, avec à leur tête le guide spirituel, l’ayatollah, Ali Khamenei, qui ont la réalité du pouvoir politique, n’ont pas cure de l’opinion internationale, l’avènement au pouvoir du modéré Moussavi pourrait redessiner la carte du Moyen-Orient et des relations internationales de l’Iran avec le reste du monde, notamment les Etats-Unis.



Si aucun régime ne peut remettre en cause la question de l’énergie nucléaire civile en Iran parce que ce pays, selon Roland Dumas, ancien ministre des Affaires étrangères de France, est «à 10 ans de la bombe atomique; car le tout n’est pas d’avoir des centrifugeuses, mais qu’il faut disposer d’une technologie appropriée». Moussavi pourrait de par son action contribuer à créer la paix au Moyen-Orient. Le Hamas en Palestine, le Hezbollah au Liban et la Syrie sous influence de l’Iran pourraient négocier leur soutien de tous ordres en contrepartie de la paix au Moyen-Orient. Les deux États, l’un Palestinien et l’autre Israélien vivant côte à côte en paix et en sécurité, pourraient devenir réalité. L’Irak et l’Afghanistan, où la solution au problème des Talibans ne peut être trouvée qu’à partir du Pakistan, pourraient aussi connaître des situations apaisées. Les qualités de Moussavi comme un homme d’ouverture et de l’Occident ne lui sont-elles pas préjudiciables ? Les chefs religieux ne lui ont-ils pas préféré un ultraconservateur pour que l’Iran ne soit pas déstabilisé par le vent du grand modernisme?



Franck A. Zagbayou
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ