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Politique Publié le mardi 16 juin 2009 | Notre Voie

Identification et enrôlement à l’étranger: La CEI crée un centre clandestin à New York

L’opération d’enrôlement électoral et d’identification des populations est enclenchée dans 23 pays à l’étranger. Mais à New York, aux Etats-Unis d’Amérique (USA), de gros nuages planent dans le ciel de la CEI par la faute de son envoyé qui a décidé, de façon unilatérale, de créer un centre non prévu au détriment du lieu choisi par la CEI elle-même.

Les Ivoiriens de New York s’attendaient au déroulement de l’enrôlement à la mission diplomatique de leur pays dans cette ville, comme l’indiquait d’ailleurs la circulaire n° 284/ambcw/sc/mas/09 signée le 28 mai du Premier conseiller de l’ambassade de la Côte d’Ivoire à Washington. Il n’en sera rien. M. Gomis, responsable de la Commission électorale indépendante chargé des Etats Unis a pris, sans consulter les autres membres de sa propre délégation et du bureau local CEI-USA, la décision de délocaliser le deuxième centre de collecte. Ce qui est naturellement taxé de “suspect” par certains partis politiques comme le Front Populaire Ivoirien.

En tout cas M. Ourigou Jean Pierre, représentant des bleu et blanc à New York que nous avons rencontré tout furieux dans les bâtiments qui abritent ce bureau à problème, est ferme :

“Nous ne reconnaissons pas la légalité de ce centre dont personne n’a d’ailleurs été informé de la délocalisation”. Pis, pour le responsable du FPI, “non seulement rien ne justifie l’ouverture de ce lieu d’enrôlement, mais aussi sa situation même en plein coeur du bouillant Harlem, environnement propice à la pagaille, fait de lui un centre à hauts risques”. Côté CEI, M. Gomis, chef de délégation, estime que “c’est pour faciliter la tâche à ses compatriotes qu’il a délocalisé ce deuxième centre prévu au départ à la représentation diplomatique” située elle dans un immeuble hautement surveillé à Manhattan. “Le quartier de Harlem a, se justifie-t-il, une grande concentration ivoirienne”. Un argument rapidement balayé du revers de la main par M. Ibehi Laurent adjoint au représentant FPI-USA qui voit plutôt ici “des alibis pour masquer ses vrais intentions : Si la CEI avait à coeur de faire plaisir aux Ivoiriens en leur offrant des centres à tous les coins de rue, pourquoi le même Gomis a-t-il estimé que sa structure n’avait pas les moyens pour en ouvrir dans les Etats de Chicago, Minesota, Connecticut et Philadelphie qui sont à plusieurs heures de route des autres villes retenues pour cette opération et qui jouissent aussi d’une forte concentration d’Ivoiriens ?” . En tout cas, pour Laurent Ibehi, “l’entêtement de Gomis, par ailleurs représentant du Rassemblement des Républicains (RDR) du Dr. Alassane Dramane Ouattara dans la CEI, à vouloir maintenir ce centre dans cet endroit lugubre de la ville peuplé à 99% des ressortissants de la CEDEAO est la preuve par 10 qu’il veut en faire un laboratoire de tricheries qui servira à naturaliser et à fabriquer de vieux “nouveaux nés” ivoiriens ”. Et Le FPI-USA entend en tout cas battre le rappel de ses troupes pour une gigantesque protestation afin d’arrêter tout ce qui se fait dans ce centre. Le parti fonde son argumentation sur les “informations éminemment crédibles” et qui disent que le maire RDR d’Adjamé, Youssouf Sylla, aurait été présenté à une communauté religieuse le vendredi dernier. Selon M. Sékou, militant FPI à New York, Monsieur le maire aurait remis “un bon lot de faux extraits d’actes de naissance à un responsable local d’un parti qui les avaient “commandés” pour ses militants justement versés en grand nombre dans les environs de ce centre. C’est pour faire écouler leurs “produits” sans accrocs que ce labo a été implanté clandestinement là où il est sans que M. Gomis ne prenne le soin d’informer tous les responsables politiques. C’est un complot à dénoncer et nous sommes prêts à nous battre car cela frise la moquerie. Gomis et ses amis nous prennent pour des imb… ! ”.

Etonné, le mis en cause dit, la main sur le coeur, avoir produit un communiqué relatif à ce deuxième bureau qui a d’ailleurs commencé à fonctionner depuis le Jeudi.

“N’importe quoi !”, répond catégoriquement Druid Charles, membre de la Représentation FPI-USA pour qui ce papier pondu et balancé en catimini dans la journée du vendredi par M. Gomis l’a été après que ce dernier a eu vent des protestations dans la communauté ivoirienne des USA. “Ce fameux bureau était ouvert et avait déjà enregistré plus de 25 personnes avant que le communiqué ne soit publié. D’ailleurs, la rapidité avec laquelle Gomis a pu trouver cette salle nous réconforte dans l’idée qu’elle lui a été effectivement réservée par des responsables de certains partis ici à New York avant même son arrivée. Et c’est curieux pour une commission qui se dit indépendante”, conclut charles Druid. Quant à Souleymane D. et Yeo T., ils nous signalent que “les accointances de M. Gomis avec un responsable de parti ici à New York, sont bien connues de tout le milieu”. Ce leader politique lui aurait offert des téléphones portables et des photocopieuses et financé sur ses propres fonds ce bureau en question. Ces informations restent à vérifier. Mais, selon Souleymane, “une chose est sûre cependant, on ne peut pas comme ça occuper des locaux, en l’espace d’une journée, ici à New York, tant qu’on n’a pas suivi une certaine procédure à l’avance auprès du propriétaire. On s’est rendu compte que tout avait été planifié dans les coulisses.”

Ces considérations rendent très furieux les refondateurs de New York qui croient dur comme fer que les fameuses “élections transparentes” se préparent malheureusement derrière d’immenses rideaux de fer où magouille et pagaille se côtoient dans la plus grande discrétion. Certes, il ne s’agit pas encore ici d’une bagarre ouverte entre partis politiques ivoiriens mais d’une attitude hautement mesquine de la CEI décelée par des partis politiques qui n’entendent pas se laisser faire. En tout cas, beaucoup d’Ivoiriens vivant dans les autres Etats américains “oubliés” projetteraient, selon nos informations, de venir fermer ce bureau par la force pour le transférer dans leurs Etats respectifs. Le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, va-t-il laisser la situation s’empirer ou décider de ramener ce centre à Manhattan dans les luxueux et sécurisés locaux de la Mission diplomatique pour éviter des tensions et des suspicions inutiles à New York ? Qui vivra verra.

Correspondance particulière de Mathieu Bouabré: mattbouabre@yahoo.com à New York (USA)
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