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Société Publié le jeudi 18 juin 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Grève dans le secteur public de la santé - Dr Atté Boka aux médecins : “Assurez le service minimum dans tous les CHU, CHR et hôpitaux généraux”

Les agents grévistes de la santé ont tenu hier mercredi 17 juin 2009 à l’INSP d’Adjamé une assemblée générale au cours de laquelle ils ont décidé de poursuivre la grève jusqu’au 25 juin 2009. Certes les grévistes n’ont pas suivi le Premier ministre Guillaume Soro qui plaidait pour une suspension du débrayage, mais celui-ci bénéficie d’un « allègement » de la grève, avec désormais l’élargissement du service minimum à toutes les structures sanitaires publiques disposant d’un service des urgences.

Aux premières heures de la grève lancée par neuf (9) organisations syndicales de la santé, le service minimum n’était assuré qu’au CHU de Yopougon. Depuis hier, le minimum doit être assuré dans toutes les formations sanitaires publiques qui disposent d’un servie d’urgences. C’est ce qui ressort de l’assemblée générale tenue hier. Par cette décision qualifiée « de geste d’ouverture », les agents grévistes entendent ainsi signifier leur bonne foi au Premier ministre, qui leur a demandé 72 heures plutôt, un « sursis » de deux semaines pour régler leurs différentes revendications. « Ce geste d’ouverture est le gage de notre bonne foi. Si au-delà de ce délai, nos revendications demeurent en l’état, nous allons reconsidérer notre position en durcissant le mouvement. Il n’est dans l’intérêt de personne que nous arrivons à une grève sans service minimum. Nous avons joué notre part et nous attendons le Premier ministre qui nous a clairement signifié qu’il trouvera les meilleures réponses à nos problèmes dans deux semaines », a expliqué Dr Atté Boka. Avant d’exhorter ses camarades ayant voté massivement en faveur d’un maintien de la grève avec « allègement du service minimum à toutes les formations de santé disposant d’une unité des urgences, à remplir leur part du contrat. « Assurez le service minimum dans tous les CHU, CHR et Hôpitaux généraux. Par ce geste, nous exprimons notre bonne foi et nous attendons du gouvernement sa part du contrat », a-t-il souligné. Au cours de l’assemblée générale très houleuse, le collectif des syndicats de santé n’est pas parvenu à obtenir de ses délégués la levée du mot d’ordre de grève, tel que souhaitée par le Premier ministre lors de la rencontre du lundi dernier à la Primature. Des deux positions qui se sont dégagées, celle favorable au maintien de la grève l’a emporté à la majorité des voix. « C’est l’irresponsabilité du gouvernement et particulièrement celle de notre ministre de tutelle Dr Allah Kouadio Rémi qui nous a mis en difficulté. Mais, une lutte syndicale se gagne avec stratégie. C’est ce qui nous a amené à plaider auprès de nos camarades pour éviter le durcissement de la grève en élargissant le service minimum. Ce fut difficile mais ils ont lâché du lest. Nous espérons que ce énième effort ne restera pas vain », a noté Daha Didier, leader des préparateurs et gestionnaires de pharmacie. Les délégués se retrouvent le 25 juin prochain pour procéder au bilan de la lutte et à l’analyse de la conduite à tenir. Si aucune avancée significative n’est enregistrée dans le traitement des 4 points de revendications, il est à craindre un durcissement de la grève avec la fermeture des urgences.

Les infirmiers et sages-femmes maintiennent leur retrait de la grève
Face à la confusion suscitée par le mot d’ordre de grève lancé par 9 syndicats de la santé, des organisations d’infirmiers et de sages-femmes non signataires du mot d’ordre de grève sont montés au créneau. Les leaders de ces syndicats non grévistes, en l’occurrence Boko Kouaho (Synici), Fofana Ahmed (Mideci), Gnagne Mathilde et Gnon Sayé (Synasafci) ont précisé que leurs camarades sont bel et bien à leurs postes dans les hôpitaux publics. « Nous avions demandé dans un passé récent une coalition des syndicats de santé. Cela nous a été refusé. Et à notre grande surprise, 9 syndicats ont co-signé un préavis avec des revendications dont seulement deux nous concernent. Nos autres doléances ont été occultées. C’est pourquoi nous ne nous reconnaissons pas dans cette grève. Nos camarades sont bel et bien à leurs postes et tout ce qui se raconte, n’est que rumeur. Les infirmiers ne participent pas à cette grève car notre dossier avance », a déclaré au téléphone Fofana Ahmed. Un avis entièrement partagé par Boko Kouaho et les leaders syndicaux des sages-femmes que sont Gnon Sayé et Gnagne Mathilde. Celles-ci ont invité leurs camarades à être à l’écoute de leurs syndicats et à se détourner de la présente grève qui ne les « concerne pas ».

M.T.T
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