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Politique Publié le samedi 18 juillet 2009 | Nord-Sud

Issiaka Ouattara dit “Wattao” : “Pourquoi je suis porté disparu”

A l`occasion de la visite du Premier ministre, Guillaume Soro, au Mali, nous avons pu rencontrer le commandant Ouattara Issiaka dit «Wattao». Entretien avec un homme apaisé.


•Commandant, depuis quelques mois vous êtes porté disparu. On ne vous voit plus à votre poste de chef d`état-major-adjoint, ni parmi vos hommes à Bouaké. Que devenez-vous ?

Comme vous pouvez le constater par vous-même, je me porte très bien. Je suis en excellente santé. Je m`étais rendu à Paris pour une visite de routine suite à l`opération que j`avais subie au niveau du genou. Ensuite, je suis allé aux Etats-Unis où réside ma famille. Chaque fois que cela est possible, j`essaie d`avoir un peu de temps à leur consacrer car, comme vous le savez, dans le métier que nous faisons, dans le processus dans lequel nous sommes engagés, il y a très peu de temps à consacrer à la famille.


•Combien de temps a duré votre séjour en France ?

J`ai passé un mois en France et un autre mois aux Etats-Unis. Voilà.


•Selon certaines rumeurs qui ont couru en Côte d`Ivoire, vous auriez été arrêté et emprisonné en France…

Je n`ai jamais été simplement interpellé à plus forte raison emprisonné en France. Et d`ailleurs, pourquoi va-t-on m`arrêter ? Pour quels délits ? Je n`ai jamais été dans le faux. J`ai toujours voyagé légalement, avec tous les documents nécessaires. Et mon patron, le Premier ministre, était informé de ce voyage puisque je lui ai demandé l`autorisation et il me l`a accordée. Il m`a donné un ordre de mission en bonne et due forme. Ensuite, je ne suis vendeur, ni acheteur, ni dealer de drogue. Je ne vois vraiment pas pourquoi on m`arrêterait. Vous savez notre pays vit de rumeurs. On n`y peut rien. Si ça peut occuper les mauvaises langues, alors tant pis.


•Votre voyage aux USA, en réalité si l`on en croît les écrits de la presse people qui s`intéresse énormément à vous, aurait pour but de célébrer votre deuxième mariage, notamment avec la célèbre chanteuse Maty Dollars ou l`une de ses amies.

Ça jamais. C`est archi-faux. Je ne connais pas d`amies de Maty Dollars. Quant à Maty elle-même, je reconnais que je la connais bien. C`est une sœur pour qui j`ai de l`admiration. Et n`y a absolument rien entre nous qu`on pourrait qualifier d`intime au point de parler de mariage. Je le répète : les Ivoiriens aiment raconter des choses qu`ils n`ont pas vues et dont ils ne savent rien. Peut-être que ceux qui le disent, leur fantasme secret c`est d`épouser Maty Dollars ou une de ses amies, je n`en sais rien.


•Vous semblez heureux loin de la Côte d`Ivoire. Vous avez rajeuni, vous êtes aminci, vous êtes habillé dernier chic. Le retour en Côte d`Ivoire, ce n`est pas pour bientôt?

Personne n`est heureux, loin de son pays. C`est Houphouët-Boigny qui disait que le capitaine hors de l`eau, n`est rien. Je ne me sentirai vraiment à l`aise que quand je serai parmi mes gars, mes éléments, mes amis. Ici, c`est vrai, il faut l`avouer, je ne me sens pas trop mal. Car j`ai eu le temps de prendre un peu de repos, de décompresser. Maintenant, je me sens frais comme un jeune de 18 ans (rires).


•Votre ami Valen Guédé, que vous avez soutenu publiquement dans sa volonté de prendre la présidence du Burida a été battu lors des dernières élections. Déçu ?

Valen Guédé, c`est un grand-frère que je respecte et que j`admire beaucoup. Je me dis qu`en Côte d`Ivoire, c`est la seule personne qui maîtrise à fond les questions des droits d`auteur des artistes. Pour moi, il fallait le soutenir pour que les artistes perçoivent convenablement leurs droits et vivent aisément de leur art. Je connais Valen depuis très longtemps et je ne sais pas trahir mes amitiés. C`est avec lui que nous avons mis en place, pour la première fois en Côte d`Ivoire, les stickers sur les œuvres des artistes. Et jusqu`aujourd`hui, les artistes ivoiriens bénéficient de cette politique. Ceci, je le répète, n`a été possible qu`avec Valen. Quand il était au Burida, on a vu comment il se battait pour les artistes. C`est pour tout cela que moi j`ai décidé de lui apporter mon soutien. Malheureusement, il n`a pas gagné les élections. C`est la vie. C`est la démocratie. Et on s`incline. J`espère seulement que ceux qui auront maintenant la charge de diriger le Burida n`hésiteront pas à faire appel à Valen Guédé, parce que, je le réaffirme, il peut leur apporter beaucoup. Je dis cela à cause des relations d`amitié et de fraternité que j`ai avec Valen Guédé, qui est un grand-frère qui a été toujours correct vis-à-vis de moi. Les autres, je n`ai absolument rien contre eux. Je le dis et il faut l`écrire : je n`ai absolument rien contre Gadji Céli, contre Antoinette Konan, contre Tantie Oussou. Ce sont des gens valeureux. Mais j`avais un devoir de fidélité et de loyauté envers Valen Guédé, c`est tout.


•Vous voulez éviter les sujets politiques, mais dites nous simplement un mot sur ce que vous pensez de la fin de l`identification. Faut-il s`arrêter-là et aller de l`avant ou faut-il proroger l`opération pour donner une dernière chance aux retardataires ?

Si on veut parler à fond de l`enrôlement et de l`identification, on en serait encore là demain. Vous savez, nos frères aiment toujours remettre à demain ce qu`ils peuvent faire aujourd`hui. On a passé tout le temps à demander aux gens d`aller se faire identifier, mais chacun a préféré attendre la dernière minute. La conséquence, ce sont les longues queues qu`on voyait les derniers jours de l`enrôlement. C`est une situation difficile pour tout le monde. Personnellement, je pense qu`on doit essayer de dégager un consensus politique autour de cette question. Avec le concours du facilitateur, de la classe politique et de la société civile, je pense qu`on devrait examiner cette question, qui est sensible, pour éviter que des Ivoiriens aient encore des arguments pour fragiliser le processus de sortie de crise. Une date a été arrêtée pour le premier tour de l`élection présidentielle. Je pense qu`on doit tout faire pour respecter cette date-là. Mais en même temps, comme nous sommes tous engagés pour la paix, je pense qu`on pourrait faire un effort pour satisfaire tout le monde afin d`éviter d`autres crises plus tard. Nous les Forces nouvelles, nous n`avons aucune position. Nous sommes des arbitres. Je souhaite seulement que le Premier ministre, le président de la République et la classe politique mettent ensemble leur génie politique pour trouver quelque chose de consensuel et qui viendrait consolider la paix qui s`installe dans le pays. Voilà ma position.

Interview réalisée par Touré Moussa
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