Krindjabo - Jesse Jackson s`appelle désormais Aka Essouin

Il est 13 heures, Assahoutou, premier village situé à l`entrée de Krindjabo, connaît une ambiance festive. Sur une banderole décorée avec des feuilles de palme on peut lire : « Akwaba Nanan Jesse Jackson dans le Sanwi (Aboisso) ». Les villageois sont sur pied depuis le petit matin pour réserver un accueil chaleureux à l`hôte américain. Nombre d`entre eux sont vêtus d`un tee-shirt à l`effigie du révérend Jesse Jackson. La fanfare de Maféré maintient l`ambiance. Venus d`Ehouessèbo, les guerriers du royaume du Sanwi sont reconnaissables aux feuilles de bananiers tressées autour de la tête. Des chants, des danses : c`est la fête. Les guerriers, apprend-on ne sortent que pendant les grandes cérémonies. Peu après 13 heures 30, le cortège du révérend Jesse Jackson arrive à l`entrée du village. Chacun redouble d`ardeur. Il est bloqué de façon symbolique par les guerriers à qui la notabilité remet deux bouteilles de gin avant de lui donner « la clé du royaume ». Tout ému, l`hôte prend un bain de foule. Il est accompagné de son épouse, de Charles Blé Goudé et d`autres membres du Cojep. Après quoi, la délégation met le cap sur la résidence de sa majesté Amon N`Douffou V, roi du Sanwi. Après les échanges de civilités, l`hôte reçoit les attributs d`un prince. Il est fait dignitaire et chef de développement du Sanwi. Il porte désormais le nom de Aka Essouin, fondateur du royaume en 1740. Son épouse est élevée au rang de reine et porte le nom de Affiba, l`une des reines du royaume. L`hôte était très ému. Le roi et son hôte se retirent pour un huis-clos. Après, Aka Essouin a livré un message de paix à la Côte d`Ivoire. Le pays, selon lui, est promis à un bel avenir qu`il doit jalousement conserver. « La Côte d`Ivoire est une grande nation avec un grand héritage. Le sol n`est pas un endroit pour les champions, quand on tombe, il faut pouvoir se relever », a invité l`invité spécial de Charles Blé Goudé. « Nous devons enterrer nos flèches et finir avec la guerre. Les soldats doivent être des hommes de paix. La nation doit travailler pour développer les infrastructures socio-économique, construire les routes, les écoles, les hôpitaux », a prêché le pasteur américain. «Rendons gloire à Dieu pour qu`il nous donne la santé, le droit à l`éducation pour que la Côte d`Ivoire se relève», a-t-il prié.
Emmanuelle Kanga
Correspondante régionale