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Showbizz Publié le vendredi 14 août 2009 | Le Quotidien d’Abidjan

Valorisation du patrimoine culturel et touristique ivoirien - Le festival de la route des Rois, une mine d`Or à exploiter !

La 7ème édition du Festival de la route des reines et des rois (Festi-Roi) a sillonnée plus d`une semaine durant, la Côte d`Ivoire du Sud au Nord. Que de découvertes et de merveilles dans chaque localité !

Grand Boubouri, dans le département de Dabou, c`est là qu`a eu lieu le top départ de la 7ème édition du Festi-Roi, initié par Pr Amoa Urbain, recteur de l`Universté Charles Louis de...Montesquieu (Uclm). En ce dimanche 2 août 2009, la place publique grouille de monde. Ce n`est assurément pas fortuit. Puisque là, se déroule une démonstration grandeur nature du riche patrimoine culturel Adioukro. Rites et rituels se succèdent. Entre autres, l`art de demander et de donner les nouvelles. Le mode de gestion de la cité en pays Adioukrou est aussi passé au peigne fin. L`initiation, véritable école, passage obligé pour les jeunes avant de devenir adultes ; et donc s`insérer dans la vie active, ne passe pas inaperçue. Danses et chants sont aussi légion dans le milieu. Ils sont exécutés de façon mélodieuse et avec dextérité. Que c`est beau ! Sakassou, le 9 août. Autre endroit. Mais le même décor naturel aux couleurs de la culture.
Ici, on est chez les Baoulé. En plein cœur du royaume Walèbo, ancêtre de la grande famille Akan, regroupement de plusieurs ethnies venues du Ghana. Ici aussi le monde est impressionnant. Le tambour parleur gronde. La reine Abla Pokou II arrive sur la place publique. Parée d`or et d`un riche pagne Baoulé, entourée de sa cour. En avant, deux petites filles, le corps enduit d`huile, habillées d`«ablakon» ; ces amazones tout de blanc vêtues, en arrière-plan, c`est véritablement une mosaïque, un tableau aux couleurs traditionnelles qui illuminent les yeux de la population qui ne peut s`empêcher d`applaudir. Rites des nouvelles, présentation de la cours et du royaume, démonstration et pratique des alliances interethniques et parenté à plaisanterie, etc.
Quelques jours plus tard, le cap fut mis ensuite sur Korhogo, Ferkéssédougou, Kong. Dans ces localités du Nord du pays, les populations ont rivalisé d`ingéniosité. Les spectacles offerts aux yeux du public étaient tout simplement sublimes. Les danseurs de Bollowe, les Bilakôrô, les tisserands, etc. Ce sont là autant de choses qui s`ajoutent à la beauté de ce spectacle, véritable splendeur aux allures traditionnelles. A Yamoussoukro, Ferké et Kong, là où est passée la caravane, à des degrés moindres, la culture africaine montre qu`elle est vraiment vivace, riche, variée et diversifiée.

Splendeurs linguistiques, culturelles et touristiques !

A travers les périples du Festi-Roi 2009, on découvre à bien des égards, en Côte d`Ivoire, des dénominateurs communs. Souvent liés par des pratiques qui, quoique éloignées dans l`espace et le temps, s`affirment en définitive comme deux sœurs siamoises séparées du fait de la distance. C`est le cas, entre autres, de ``Ngolo`` et ``Nglô`` chez les Sénoufo et les Agni. En réalité, ce sont là deux réalités qui renvoient à la sphère socio-linguistique du strict respect des aînés. L`explication a été donnée par Pr Amoa Urbain à Sokoro, à trois kilomètres de Ferké. Le Festi-Roi, c`est aussi la découverte de patrimoines touristiques. A Dabou, en même temps qu`ils découvraient le fort multiséculaire du Leboutou, les festivaliers ont été édifiés sur son histoire qui, incontestablement, va de paire avec celle du pays. A Yamoussoukro, qui ne rêve pas de visiter la résidence de Feu Félix Houphouët Boigny ? A Touzuébo,
village de tisserands (non loin de Tiébissou) avec l`art de tisser le bon et le vrai pagne baoulé, étoffe tant prisée. Idem pour le village de Waraniéné à huit kilomètres de Korhogo. Et si à cela s`ajoute une belle prestation des excellents danseurs traditionnels du Bollowe, inutile alors de dire que la porte du bonheur vient de s`ouvrir. Kong : l`accès n`est pas du tout aisé. Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle! Ses moquées aux allures pittoresques et au style soudanais ne manquent pas d`impressionner. La mosquée de Samory Touré, véritable joyau architectural, écrase les spectateurs par son allure. Kong, c`est aussi l`histoire de la Côte d`Ivoire coloniale. Les traces de Binger y sont encore visibles. «La case de Binger», sa résidence à l`époque, tient encore debout. Par ailleurs à travers un colloque, le festival accorde une place de choix aux savoirs et connaissances sur la chefferie traditionnelle. La 7ème édition a
planché sur «chefferie traditionnelle et nouvelles gouvernances : intercompréhension et développement communautaire». C`est là l`endroit idéal pour rencontrer rois et chefs qui, chaque année arrivent des quatre coins du continent : Ghana, Togo, Bénin, Cameroun, Lybie,.... Autant le dire donc, ce voyage au cœur du pays de la tradition, constitue aujourd`hui un filon, une véritable mine d`or pour les férus des arts, de la culture et de la tradition. Eco-tourisme ou tourisme culturel…tout y passe ! Pour tout dire, la caravane du Festi-Roi mobilise aujourd`hui du beau monde sur son passage. A coup sûr, à la suite d`une promotion bien agencée, le Festi-Rois pourrait se positionner comme un véritable produit touristique, capable de drainer, chaque année, un parterre de touristes pour la destination Côte d`Ivoire.

(Infos : M.A.P.
sur la route des rois)

Par Souleymane Koné
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