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Politique Publié le samedi 5 septembre 2009 | Nord-Sud

La réaction des partis politiques

L'enquête recommandée par le ministère du Plan qui a livré ses résultats il y a quelques jours a révélé que les populations sont très remontées contre le nombre pléthorique des partis politiques. La réaction des responsables des principales formations.


Dr Guéhoun Augustin (Secrétaire national à l'information au Fpi) : “Non à la limitation du nombre de parti”

«C'est une question d'analyse personnelle avec peut-être un peu de subjectivité. Mais, c'est leur droit. Je considère que leur déception est un appel aux hommes politiques pour qu'ils changent de cap. Que chacun fasse son mea-culpa. Si cette guerre n'était pas arrivée, peut-être que les Ivoiriens n'auraient pas pensé ainsi. Mais, aujourd'hui l'image des politiques devrait s'améliorer car, ce sont eux qui ont signé l'accord politique de Ouaga. S'agissant de l'aspiration des Ivoiriens à voir le nombre de partis se limiter à cinq, je ne suis pas d'accord. Je crois que ce n'est pas la bonne voie. Avec le président Gbagbo, nous voyons comment le monde syndical est riche en représentation. Nous voyons aussi comment la presse est diversifiée. C'est une bonne chose. Il faut laisser les Ivoiriens s'organiser de quelle que façon que ce soit. Les partis politiques sont le cadre de l'expression. On ne peut pas limiter cela».


Sanogo Mamadou (Secrétaire national du Rdr chargé des élections) : “Les partis médiocres mourrons”

«Je comprends les Ivoiriens. Mais en fait, ils sont déçus de certains partis qui ne le sont que de nom. Dans tous les secteurs il y a des bons et des moins bons. Si l'on doit limiter le nombre de partis à cinq, le Rdr qui a une bonne posture sera de ceux que l'on retiendra en tête. L'idée forte à retenir et qui justifie la déception des Ivoiriens c'est qu'ils constatent que certaines valeurs ont foutu le camp dans nos rangs. Certains ignorent qu'on vient en bénévole à la politique. C'est pour servir les autres. Il faut avoir un métier et une compétence qu'on exerce ailleurs. Et lorsque la fibre nous appelle sincèrement à vouloir servir la République, alors on vient en politique. C'est en l'absence de tout cela que nous décevons. Mais je pense que la solution ne réside pas dans la réduction de nombre. Il faut laisser les partis médiocres mourir de leur plus belle mort».



Alassane Salif Ndiaye (SG de l'Udpci) : “Réduire le nombre de partis n'entrave pas la démocratie”

«Les Ivoiriens sont déçus pour 3 raisons. La première, c'est le vécu de la situation actuelle de pauvreté qui est le résultat de la mauvaise gestion des régimes successifs. La deuxième c'est la brûlure de la crise politique que nous venons de traverser. Et troisièmement, c'est l'idée qu'on a donnée aux Ivoiriens de ce qu'on vient en politique juste pour s'enrichir. C'est surtout ce dernier point qui nous a totalement décrédibilisé et qui pousse le peuple à demander une réduction de nombre. Cela pourrait se faire, si ceux qui sont en politique comprennent que ce secteur a des principes qui riment avec la morale, l'honnêteté, l'engagement pour servir les autres. Si nous réduisons le nombre de partis, cela n'est pas réducteur pour la démocratie. Des exemples foisonnent. Les USA qui sont la démocratie la plus élaborée n'ont que deux partis. C'est la même chose en Angleterre. Si chacun joue bien son rôle avec deux partis, la démocratie n'en souffrira jamais».


Niamkey Koffi (Porte-parole du Pdci) : “C'est la faute au régime”

«La déception des Ivoiriens se justifie bien. Ils savent quel est le régime politique au pouvoir et qui est la source principale de leur déception. Parce que ce régime bloque l'expression des libertés politiques. En demandant une réduction de nombre, ils fustigent le caractère artificiel de la démultiplication des partis politiques dont certains sont suscités juste pour faire valoir. A travers cette étude les Ivoiriens ont montré leur maturité. Ils veulent une démocratie qui n'est pas un simulacre. Au Pdci nous avons toujours souhaité que les Ivoiriens se retrouvent dans l'union et la discipline autour d'un projet de société commun pour notre développement et la stabilité. Si ce minimum est acquis, il est clair que la démultiplication sauvage disparaîtra. Cela ne veut pas dire que le Pdci veut une limitation des expressions démocratiques. Les Ivoiriens sont libres de créer des partis».

Propos recueillis par Djama Stanislas
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