La Convention du Mfa à Bondoukou : 4 morts et 34 blessés

La convention du Mouvement des forces d'avenir qui s'est tenue samedi devant une foule nombreuse de militants s'est achevée sur une triste note. Des participants ont trouvé ma mort sur le chemin de retour.


Alors qu'ils revenaient de la Convention de leur parti qui s'est tenue ce samedi à Bondoukou, de nombreux militants dont des parents du ministre Innocent Kobena Anaky, président du Mouvement des forces d'Avenir (Mfa), venus de Kouassi-Datekro, ont été victimes d`un grave accident de la circulation. Le malheur est survenu à une vingtaine de kilomètres de Tanda. Le bilan provisoire est de 4 morts et 34 blessés dont deux dans un état critique. Joint par téléphone hier en fin d'après-midi, l'ancien ministre des Transports a confirmé le drame qui a frappé son parti. «Nous sommes en ce moment même auprès des blessés à l'hôpital de Bondoukou. Ils étaient dans l'un des véhicules (un minicar de plus de 40 places) qui a fait une sortie de route pour se retrouver dans le ravin. L'accident est survenu pas loin de Gouméré alors que les nôtres regagnaient leurs familles après le meeting. Il y a bien eu 4 morts et 34 blessés. C'est triste !», a-t-il commenté. Pourtant tout avait bien commencé.
La Convention avait enregistré une mobilisation jugée exemplaire par les organisateurs. Plus de 3.000 militants et sympathisants venus des quatre coins du Zanzan et des autres villes du pays étaient réunis au stade Ali Timité. Il est 12 h 45 lorsque, Anaky Kobena fait son entrée au stade. La foule est en délire. Les danses traditionnelles (celles des féticheurs, des worossos et le kroubi) invitées pour l'occasion, exécutent avec ardeur leurs chorégraphies à l'approche du député de Kouassi-Datékro. Celui-ci effectue un tour d'honneur dans une folle ambiance et serre les mains de plusieurs militants installés sous les bâches avant de prendre place dans la tribune officielle. Autour de lui, des délégations du Rdr, du Pdci et des Forces nouvelles respectivement conduites par les ministres Amadou Soumahoro, Gaston Ouassénan Koné et M. Cissé Sindou du cabinet des Forces nouvelles. Ils sont venus lui manifester leur soutien. Les chefs traditionnels du Zanzan ont publiquement honoré leur fils en l'intronisant. Plusieurs dons lui sont offerts (une chaise royale, une couronne, un pagne traditionnel et des sandales).

A 15h 47, le président du Mfa prend la parole pour présenter son programme de gouvernement. Pendant 48 minutes, il va proposer les remèdes de sa formation pour la Côte d'Ivoire. Il promet entre autres, l`assainissement de l'économie, la construction d'un Etat digne de ce nom, l'instauration d'une nouvelle politique agricole afin de susciter la production du riz et du maïs pour garantir aux Ivoiriens une sécurité alimentaire, la relance de l'industrialisation du pays en évitant «les erreurs du passé»... Pour M. Anaky, l'«industrialisation» de la Côte d'Ivoire passera nécessairement par la réduction du coût de l'eau et de l'électricité, le développement de la pétrochimie, du tourisme et la reforme de l'éducation. Sur ce dernier point, il a dénoncé le faible taux de réussite scolaire. Il s'est engagé à rendre l'école gratuite jusqu'en classe de terminale. A en croire le président du Mfa, «aucun ivoirien ne doit mourir du paludisme ou de la fièvre typhoïde ». C'est donc à juste raison qu'il s'est engagé à restructurer le système de la santé. Les infrastructures routières sont également une préoccupation pour M. Anaky. «Le tronçon Abengourou-Agnibilékrou n'est plus praticable. C'est pour cela que nous envisageons d'investir au compte des routes du pays 10 à 15 milliards de Fcfa tous les cinq ans», a-t-il promis. Pour ce qui est de la tenue des élections 29 novembre prochain, le président du Mfa s'est dit confiant. «Il nous parvient en ce moment des bruits qui nous rassurent sur la tenue des élections. Le 29 novembre, il y aura élection», s'est-il convaincu. Pour lui, le jour du vote, les Ivoiriens auront à choisir entre deux camps. «Celui des Ivoiriens qui souffrent et celui de ceux qui pillent la Côte d'Ivoire. Nous n'avons pas de compte à régler avec Gbagbo. Nous le disons à cause du danger qu'il représente pour le développement du pays. Sortez ce jour-là pour voter. Faites ce qu'il faut pour débarrasser la Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo. Gbagbo ne sera pas au palais présidentiel le 30 novembre prochain», a-t-il prédit. L'ancien membre fondateur du Front populaire ivoirien préconise un plan de développement pour certaines régions de la Côte d'Ivoire qui accuse un important retard de développement. C'est sous des gros nuages qui s'amoncelaient au-dessus du stade Ali Timité qu'a pris fin l'intervention d'Anaky Kobena.

Jean Michel Ouattara, Correspondant régional