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Politique Publié le mardi 13 octobre 2009 | Nuit & Jour

Crise à la fonction publique : Les fonctionnaires enseignants des affaires sociales préparent une grève

Si l’on n’y prend garde, la fonction publique risque de rentrer dans la zone de turbulence les prochains jours. Lassent d’attendre, en vain, la signature de leur décret relatif à leurs indemnités de logement depuis trois (3) années, les fonctionnaires enseignants des affaires sociales que sont les Educateurs préscolaires adjoints (EPA), les Maîtresses adjointes d’éducation (MAEP) et les Maîtres d’éducation spécialisées (MESP) ont donc, somme toute, décidé de monter au créneau pour crier leur indignation et frustration face aux autorités. Cette situation, comme on peut le deviner, fait désormais planer de gros nuages sombres et brumeux sur l’Eburnie, à quelques mois seulement de la tenue du futur scrutin présidentiel. Et surtout, sur la rentrée scolaire 2009-2010. Chronique d’une grève imminente, qui risque de mettre à mal la structure dirigée par le professeur Hubert Oulaye.

Le ministère de la Fonction publique est à nouveau sous les feux de la rampe. Les éducateurs préscolaires adjoints, maîtres d’éducation spécialisée et maîtresses adjointes d’éducation permanente ne s’en cachent plus pour crier leur ras-le-bol devant ce qu’ils qualifient d’injustice et d’arbitraire de la part de leur hiérarchie. Et, pour marquer leur ire, ils ont décidé de se faire entendre, mais cette fois, assez bruyamment. Ils envisagent donc de projeter, les prochains jours, une grève synonyme d’avertissement à l’endroit des autorités compétentes.

L’injustice faite aux EPA, MAEP, et MESP

Mais, comment en est-on arrivé là ? Selon des sources proches de la fonction publique, c’est à la fin de l’année 2007 que les éducateurs préscolaires adjoints, maîtres d’éducation spécialisée et maîtresses adjointes d’éducation ont fait l’amer constat que leurs syndicats existants ne sont pas susceptibles de défendre convenablement leur cause puisque n’étant pas alliés au MIDD pour revendiquer ensemble la résolution de l’épineux problème de l’indemnité de logement. Il convient de préciser que le syndicat du ministère de la famille et des affaires sociales ayant fait défection pour des raisons qu’on ignore encore ce sont donc les instituteurs qui se sont battus pour obtenir la signature du décret N° 2007 – 527 du 18 juillet 2007 qui leur octroie une indemnité de logement de 40.000 FCFA. Cela a donc suffit pour provoquer une crise d’urticaire au sein du ministère dirigé par Mme Jeanne Peuhmond. Car, là-bas, l’on comprend difficilement la mollesse de la première responsable à résoudre les problèmes de ses syndicalistes, alors même qu’au sein de l’éducation nationale, des efforts sont constamment faits dans ce sens. Face donc à la levée de boucliers des EPA, MAEP et MESP, Jeanne Peuhmond, en difficulté, se saisit donc du dossier et produit un rapport de présentation approuvée par les trois (3) ministères concernées que sont : la Fonction Publique, l’Economie et les Finances et la Construction et l’Urbanisme. Cependant, avant de signer ledit rapport, le ministère de la Fonction publique demande à voir l’effectif réel qui est de 800 enseignants. Après avoir donné avis favorable au paiement des indemnités de logements aux EPA, MAEP et MESP, le dossier est donc acheminé auprès du ministère de l’Economie et des Finances qui, par courrier N0 1535 / MEF / CAB, promet de prendre en compte les incidences financières dans le budget 2009. Dès lors, les Educateurs préscolaires adjoints (EPA), les maîtresses adjointes d’éducateurs préscolaires adjoints (EPA), les Maîtresses adjointes d’éducation permanentes (MAEP) et le Maîtres d’éducation spécialisées (MESP) croient dur comme fer que la fin de leurs misères n’est plus loin. Or, pendant une année (juin 2008 juin 2009) la signature du décret sera hypothétique. Aussi, pour parer à toutes les éventualités, les éducateurs préscolaires et maîtres d’éducation spécialisée se résolvent-ils à créer, courant 2008, un nouveau syndicat qui, avec l’appui des enseignants du primaire, se transforme en un «Mouvement de travailleurs sociaux du secteur éducation et formation de Côte d’Ivoire (MOTRASSEF-CI) ». Au sortir de son AG constitutive d’octobre 2008, le MOTRASSEF-CI décrète trois (3) jours de grève les 23 ; 24 et 25 novembre 2008 du reste largement suivie. Cette fois, la lutte porte ses fruits car le 28 novembre 2008, le projet de décret est soumis au conseil des ministres. Mais curieusement, il n’est pas adopté à cause de certaines irrégularités. Le ministère de la Famille est ramené à sa copie puisque le conseil lui recommande de s’en référer au ministère de l’Education nationale pour la correction dudit décret.

Les erreurs de Jeanne Peuhmond

La situation d’incertitude irrite les concernés qui, du mois de novembre jusqu’au 27 juin 2009, vont passer à la vitesse supérieure en engageant notamment d’intenses négociations par les soins de leur secrétaire général, M. Gouessé Diomandé avec les autorités compétentes. Dans sa nouvelle stratégie, le SG du MOTRASSEF-CI se rapproche du MIDD et du SNEBACI. Ainsi donc, toutes les autorités rencontrées à cet effet ne rechignent pas à avouer que le paiement des indemnités de logement aux EPA, MAEP et MESP s’impose. Cependant, aucun décret ne sera pourtant signé dans ce sens. Les concernés broient donc du noir jusqu’à ce qu’en juin 2009, les événements prennent un coup d’accélérateur. En effet, le 27 juin 2009, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo rencontre les syndicats grévistes du secondaire pour régler définitivement le problème de la grille incendiaire des enseignants. La rencontre, selon nos sources, se déroule à huis clos en présence d’une quarantaine de syndicats dont le MOTRASSEPF-CI dirigé par son secrétaire général, M. Diomandé Gouessé n’use pas de la langue de bois pour faire l’amer constat de son syndicat au locataire du palais présidentiel. Mais, aussi paradoxale que cela puisse paraître, le chef de l’Etat laisse entendre devant toute l’assemblée que la ministre Jeanne Peuhmond ne lui a jamais fait cas de l’urgence de ce dossier. Il se dit même surpris de constater que les 800 enseignants que regroupe le MOTRASSEF-CI n’ont pas encore bénéficié des indemnités de logements contrairement aux instituteurs. Séance tenante, il donne donc des instructions au ministre Hubert Oulaye afin que le différend soit réglé dans les meilleurs délais. Par la suite, le DG de la fonction publique les rassure quant à une éventuelle signature de ce décret qui, selon lui, était déjà sur la table du secrétaire général du gouvernement, M. Tyeoulou Dyela. Lequel s’empresse d’ailleurs de recevoir, ce 28 juin 2009 à 20h 30mn, le SG Diomandé Gouessé pour lui annoncer la bonne nouvelle. Malheureusement, le constat est que ledit décret n’est pas suivi d’effets financiers. Ulcérés, les syndicalistes crient leur indignation et menacent d’entrer en grève. Face à la haute pression du MOTRASSEF-CI, un autre décret est signé le lendemain 29 juin 2009 N° 2009 – 2008 portant fixation des échelles de traitement de fonctionnaires enseignants des emplois du secteur éducation et formation. Curieusement, ce décret ne peut s’appliquer aux éducateurs préscolaires adjoints, maîtresses adjointes d’éducation permanentes et maîtres d’éducation spécialisée. De sorte que, depuis le 29 juin jusqu’à nos jours, soit quatre (4) mois après la rencontre entre le MOTRASSEF-CI et le chef de l’Etat, le décret tant attendu est toujours resté en souffrance dans les méandres de l’administration.

Le MOTRASSEF-CI sur le pied de guerre

Toute chose qui a irrité le MOTRASSEF-CI qui a donc décidé d’engager désormais la manière forte. Joint récemment au téléphone, le SG de cette structure, M. Gouessé Diomandé n’a pas fait mystère de sa volonté de projeter incessamment une grève illimitée dans son secteur. Car pour lui, «la patience a des limites. « Normalement, la signature du décret ne pose plus de problème. Le 27 juin le président de la République n’a rassuré qu’il était prêt à signer ce décret dès qu’il est acheminé sur sa table. Je lui fais confiance. Il reste maintenant à la fonction publique d’acheminer le décret corrigé au secrétariat du gouvernement pour signature. Mais nous nous donnons jusqu’au 15 octobre et si ce délais expire sans que ledit décret soit signé le MOTRASSEF-CI ne garantit plus un climat apaisé dans les différentes structures concernées… » a menacée M. Gouessé. Vivement donc qu’une solution idoine soit trouvée afin que le pire soit évité, en cette période névralgique. Car une grève dans la fonction publique pourrait mettre en péril la cohésion au sein de ce département.

Michel Ziki
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