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Politique Publié le lundi 19 octobre 2009 | Le Temps

Journée d`hommage à Liboli, samedi dernier - Le President Gbagbo aux populations : “Le pouvoir ne se donne pas ; il se gagne et on ne le partage pas; c’est ça qui est la vérité”

Le Président de la République a été célébré le samedi à Liboli dans le département de Grand Lahou. Le candidat Laurent Gbagbo a profité de cette tribune pour cracher ses vérités à ses opposants abonnés aux putschs.

“Je suis heureux d`être ici. Parce que hier, vendredi 16 octobre 2009, était une journée stressante (Ndlr : date du dépôt de candidature à l`élection présidentielle, du Président Laurent Gbagbo). Donc, il est bon de sortir et d`aller dans un village. Je suis aussi heureux d`être ici, chez le colonel Ahouma. Le ministre Bertin Kadet a déjà parlé de lui, donc je ne le ferai plus ; parce qu`il a bien dit tout ce qu`il y avait à dire. Ce que je voudrais ajouter, c`est que le colonel Ahouma et tous les officiers que vous voyez ici, ont été maltraités. Le Général Philippe Mangou était en prison ; Ahouma aussi.

Mais, rien ne se fait au hasard, pour Dieu. Quand Dieu te prend et te met au trou, tu as l`impression qu`il t`a oublié. Or, c`est parce qu`il veut te prendre pour te mettre sur un escabeau, afin que tu éclaires le village. Avant d`être le Prophète clairvoyant, Saint- Paul a été aveugle. S`il n`avait pas été aveugle, il n`aurait pas été le constructeur, le bâtisseur du christianisme. Donc, ne maudissez pas toutes les souffrances que vous endurez ! Cherchez à les convertir. Parce que, si je vous décris là où je suis passé pour arriver ici, aujourd`hui, on va se mettre à pleurer. Or, je veux qu`on rit.

Donc, je suis heureux d`être ici, chez le colonel Ahouma, et chez ses frères et sœurs. Mais, avant, je voudrais saluer tous les frères et amis que je vois et qui sont venus m`accueillir. Je vois le préfet Kragbé François- Marie. Il est du village de Lauzoua, juste à côté. Il est vraiment mon ami d`enfance. Nous étions tous au séminaire, voisins de lits. Ce monsieur m`a beaucoup aidé. Quand j`allais à Lauzoua, j`habitais chez son père, chef de canton. J`ai vu également Alain Beugré. C`est mon copain et ami de classe… Il fatiguait les professeurs. Il a été instituteur. Je l`ai rencontré à plusieurs reprises dans le département de Bondoukou, où il était enseignant. Aujourd`hui, il est à la retraite. C`est vraiment un plaisir de le revoir, entouré de ses enfants. Cher frère, Alain Beugré, tu vois que nous avons pris de l`âge ! Nos enfants sont grands, maintenant. Je vais les recevoir bientôt. Je vois la pancarte de Lauzoua, qui est mon village. On m`appelait là-bas, ``Sango, Sango``, parce que je jouais de l`harmonica. Je vous salue tous. On m`a dit qu`il y avait un village ``Bété`` ici. Je ne savais pas qu`il y avait un village comme cela, ici. Je vous salue.
Je salue le Directeur général de la Rti (Radiodiffusion Télévision ivoirienne), qui est venu en voisin, mais aussi, en fils du département. Brou Amessan, ``Ayoka``, merci. Je salue tout le monde. Et que Dieu répande sa grâce sur vous tous. Que Dieu ait sa main sur vous. Je connais cette région, parce que, quand nous étions au séminaire, nous faisions souvent des sorties et nous venions par ici. Pour susciter des vocations à Tioko, Maké, Liboli, Lauzoua, Yakassé, Yocoboué. J`ai dit tout à l`heure au préfet, qui est plus jeune que moi, qu`il y avait un collège catholique à Yocoboué dans les années 1950. Il en était surpris… Il y avait un collège catholique qui avait été construit par l`Abbé Paul Kodjo, un polyglotte. Il parlait ``Bété, Dioula, Baoulé, Avikam, Dida``, etc. Ces sermons étaient un régal ; car il faisait des sermons imaginés. Il n`est plus de ce monde. Paix à son âme. C`est également à Yocoboué que j`ai vu Houphouët-Boigny (premier Président de la Côte d`Ivoire), en 1959. Il était alors, Premier ministre de la Côte d`Ivoire. Il était petit de taille et il marchait. Comme les gens se battaient toujours avant son arrivée, pour savoir qui allait faire le discours devant lui, c`est Pango, qui était enseignant au collège de Yocoboué, qui l`a fait finalement. Donc, je vous salue tous. Je suis content d`être ici.
Je suis ici, aujourd`hui, pour saluer le Colonel Ahouma ; comme j`étais hier, à Dribouo, pour saluer le capitaine Guédé, et également, l`autre jour, dans le village du capitaine Kobri Rémi. Quand ceux qui m`entourent posent des actes, réalisent des choses dans leurs villages, je vais les appuyer et je vais les saluer. Parce que mon père m`a toujours dit que quand, en entrant dans un village, les enfants courent en chantant ton nom, c`est que leurs parents parlent bien de toi. Mais, si au contraire, tu arrives dans le village et que les enfants te lancent des pierres, ce n`est pas la peine d`y aller. Cela veut tout simplement dire que leurs parents parlent mal de toi.
J`ai cité Guédé, Rémi et Ahouma. Ils sont autour de moi. Ce sont des militaires. Si, eux, ils font des actions de développement dans leurs villages, c`est que ce dont nous discutons tous les jours, c`est justement du développement. Quand nous sommes ensemble, nous ne parlons pas d`autre chose que développement. C`est-à-dire, les problèmes d`adduction, d`électrification, de construction de dispensaires, de centres de santé, d`écoles, etc. C`est de cela que nous parlons. Je suis heureux qu`ils traduisent dans les faits, ce dont nous parlons tous les jours. Aujourd`hui, vous avez l`électricité, un dispensaire qui va s`ouvrir, un marché, et même un supermarché. Votre village est maintenant une commune. Demain, vous pouvez avoir un collège. On peut donc avancer. C`est l`homme qui fait l`homme. Si vous restez assis, tranquillement, attendant que le développement vienne à vous, vous n`aurez rien. Mais, si vous-mêmes, vous vous armez de courage pour travailler, vous verrez les fruits de vos efforts. Je vois des jeunes gens qui sont assis, à ne rien faire. Ils vendent les forêts et avec l`argent gagné, ils achètent du ``koutoukou`` (Ndlr : alcool frelaté). Et quand l`argent finit, ils vendent à nouveau, une autre portion de forêt. Je ne suis pas d`accord avec cette manière de faire. Je ne suis pas d`accord. Il faut travailler. Il faut que chacun de nous puisse travailler. Aujourd`hui, on dit que Laurent Gbagbo est riche, il est Président de la République. Est-ce que vous savez d`où je viens ? Est- ce que vous savez ce que j`ai traversé pour être ici ? Il y en a qui disent : ``on va l`enlever de là``. Je leur demande de venir le faire ! Un pouvoir, ça se gagne. Un pouvoir, ça ne se donne pas ; ça se gagne. Celui qui veut avoir le pouvoir, il n`a qu`une chose à faire : se battre pour l`avoir. J`ai lu le dernier livre d`Edouard Balladur (Ndlr : ancien Premier ministre français). Le titre est le suivant: `` le pouvoir ne se partage pas``. C`est ça qui est la vérité. Il y en a qui veulent gouverner, alors qu`ils ont été battus. Qu’ils gagnent, s’ils veulent gouverner. Alors, vous, seuls, vous voulez avoir tout, à la fois ? Celui qui est battu ne gouverne pas. Quand tu es battu à des élections, tu ne gouvernes pas. Tu ne vas pas prendre des fusils. Pourquoi tu vas prendre les fusils. Parce que tu n`avanceras nulle part. Alors, qu`est-ce que tu vas faire ? Mon rôle est de montrer aux Ivoiriens qu`on ne sème pas la pagaille pour rien. Celui qui veut prendre le fusil pour arriver au pouvoir, n`aura ni le fusil, ni le pouvoir. Désormais, en Côte d`Ivoire, celui qui veut prendre le fusil pour arriver au pouvoir, n`aura ni le fusil, ni le pouvoir. Mais, celui qui va tranquillement demander les suffrages des Ivoiriens, peut avoir le pouvoir. C`est la règle, que je m`emploierai à rappeler chaque fois, pendant toute cette période qui nous sépare des élections. Nous sommes en campagne. Disons aux Ivoiriens ce que nous voulons faire pour notre pays commun. Disons aux Ivoiriens ce que nous voulons faire de leurs vies. Rappelons-leur aussi, ce que nous avons fait, hier. Parce que nous étions tous, ici, en Côte d`Ivoire. Demandons humblement pardon aux Ivoiriens pour tout ce que nous avons commis comme fautes. Et promettons- leur que nous allons nous corriger. Si nous faisons cela, le pays va se développer. Mais, si, pour peu, on a recours aux armes, dites-leur qu`ils n`auront ni l`un, ni l`autre. Nous allons nous battre contre eux. Celui qui prend le fusil, trouvera un fusil devant lui. Mais, celui qui va prendre la parole trouvera la parole devant lui, également. Je suis heureux de dire cela, ici, à Liboli, dans le village de deux soldats avec qui je travaille, Aphanou et Nathanael. Quand, à l`époque, je cherchais quelqu`un de bien, pour commander ma Garde, j`ai demandé au Général Touvoly, qui était le commandant supérieur de la gendarmerie. Parce que celui qui était à ce poste avait failli. Au moment où on devait aller en Italie, il a fait la liste de ceux qui devaient voyager. Mais, à la dernière minute, lui-même n`était pas dans l`avion… Souvent, quand des gens perdent leur poste et qu`ils vont en parler à leurs parents ou amis, ils ne disent jamais les vraies raisons… Bref, quand j`ai demandé au Général Touvoly, il m`a dit si je veux prendre un baroudeur, Ahouma était la personne toute indiquée. Donc, j`ai pris Ahouma sur la foi de ce que le Général Touvoly m`a dit. Et depuis, nous sommes ensemble. Quand je veux le taquiner, je l`appelle :``l`homme qui parle toujours à l`impératif``. Lui, il ne conjugue pas les verbes ; il ordonne seulement ; il parle toujours sur un ton de commandement, à l`impératif. Cela dit, votre Porte-parole a souhaité que le centre de santé porte mon nom. Naturellement, je vais l`accepter. Je vais inaugurer le marché. Mais, ce que je voudrais vous dire, c`est de continuer à travailler. Monsieur le député ; monsieur le président du Conseil général, la politique de décentralisation que nous mettons en place et que nous allons continuer, c`est pour des choses comme cela. Tant que dans nos villages, les gens ne boiront pas de l`eau propre ; tant qu`ils n`ont pas un dispensaire et que les enfants n`iront pas à l`école, nous n`aurons pas fini de développer la Côte d`Ivoire. Le développement, ce n`est pas seulement les gratte-ciel à Abidjan. Non ! Il faut que dans chaque village, il y ait des réalisations concrètes. Il faut voir ce dont les gens ont besoin… Si dans un village, il y a déjà de l`électricité, il faut chercher à avoir de l`eau potable. Et ainsi de suite. Quelquefois, il y a une école, mais, il n`y a pas assez d`enseignants. Ou bien, le centre de santé est construit, mais il n`y a pas d`infirmier ou de sage- femme. Alors, on se mobilise pour cela. C`est pour cela que je fais la politique. C`est pourquoi, nous devons lutter. C`est pourquoi, tous ceux qui sont auprès de moi se battent pour que dans leurs villages, il y ait des réalisations concrètes. Et quand ils m`invitent pour une inauguration, comme c`est le cas aujourd`hui, je cours. Si ici, il n`y a pas d`eau, d`électricité, d`école, etc.., et que Ahouma vient pour vous demander de voter pour le Président Laurent Gbagbo, vous n`allez pas l`écouter ! Vous allez même le rabrouer. Donc, ce que tu dis, doit être vu. Et on doit le voir toujours chez ceux qui sont toujours sur les photos derrière toi. Quand on va dans leur village, on doit voir ce que tu dis. C`est pourquoi, je suis là. Ahouma, je suis heureux d`être ici, devant tes parents. Pour conclure, je voudrais offrir un lit de réanimation à l`hôpital général de Grand-Lahou. Monsieur le préfet, on va vous le remettre. Pour le dispensaire de Liboli, je vais vous remettre un lot de médicaments pour qu`on vous soigne gratuitement pendant un mois; après, on verra. Monsieur le président du comité d`organisation, qui est en même temps le président de la mutuelle, je vais vous donner 5 millions de Fcfa, en guise de ma part d`aide à la cotisation. Veillez sur votre pays; veillez et priez. Nous allons entrer en campagne. Veillez et priez, parce qu`il y a des esprits mauvais. Mais, on dit que quand Dieu révèle, c`est pour neutraliser. Donc, ils vont être neutralisés. Mais, il faut continuer de prier. Nous allons nous en sortir, hauts et grands. Nous allons faire les élections. Je voudrais bénir toute cette région, qui est la région de mon enfance. Cette région qui part de Grand-Lahou, à Fresco, au bord de la lagune, est ma région d`enfance, que j`ai parcourue, tant et tant de fois, et que j`aime beaucoup. Quand j`étais petit, j`avais eu un ami à Tioko. Il m`a donné la somme de 200 Fcfa (c`était beaucoup à l`époque) pour me demander mon amitié. Mais, je l`ai perdu de vue. Je suis heureux de revoir mes amis d`enfance.

Que Dieu vous bénisse.
Que Dieu bénisse toute la Côte d`Ivoire.

Source : cotedivoirepr.ci
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