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International Publié le jeudi 29 octobre 2009 | Nord-Sud

Guinée : Massacre et viols du 28 septembre / Tout était planifié

Human Rights Watch accuse des membres de la Garde présidentielle d’avoir massacré de façon préméditée au moins 150 personnes le 28 septembre dans un stade à Conakry, et d’avoir brutalement violé des dizaines de femmes.

L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) est formelle. Le massacre et les viols collectifs perpétrés le 28 septembre dernier à Conakry par les forces de sécurité “étaient organisés et prémédités”. Dans un long rapport publié hier et dont Nord Sud Quotidien a reçu copie, l’Ong souligne qu’une enquête approfondie sur ces actes a révélé qu’ils ont été organisés, et qu’ils ont été pour la plupart commis par des unités d’élite de la Garde présidentielle dénommées «Bérets rouges». Les Bérets rouges ont tiré sur des partisans de l’opposition jusqu’à ce qu’ils aient épuisé leurs balles, puis ont continué à tuer avec des baïonnettes et des couteaux. Quatre enquêteurs de cette organisation ont “interrogé plus de 150 victimes et des témoins en Guinée du 12 au 22 octobre”, dont des “officiers militaires ayant participé à la répression et la dissimulation” des corps de victimes, selon le texte. “D’après les témoignages recueillis (...), il ne fait aucun doute que le massacre et les viols collectifs étaient organisés et prémédités” écrit l’Ong. “Les forces de sécurité ont encerclé et bloqué le stade, puis ont fait irruption à l’intérieur avant de commencer à tirer froidement sur les manifestants (...)

Dimension ethnique

Les bérets rouges (garde présidentielle) ont tiré sur des partisans de l’opposition jusqu’à ce qu’ils aient épuisé leurs balles, puis ont continué à tuer avec des baïonnettes et des couteaux”, relate l’Ong. “Ils ont commis des actes atroces, des viols collectifs et des meurtres de femmes, sous les yeux de leurs commandants. Ce n’était pas un accident”, insiste la directrice de la division Afrique à HRW, Georgette Gagnon. HRW souligne qu’elle “a interrogé 27 victimes de violences sexuelles, dont la majorité a été violée par plus d’une personne”. Et, “en plus des viols commis dans le stade, de nombreuses femmes ont décrit comment elles ont été conduites, par la garde présidentielle, (...) à destination de résidences privées, où elles ont enduré jours et nuits des viols collectifs brutaux”, selon l’ONG. HRW estime que le bilan de cette répression sanglante est “très probablement d’environ 150 à 200 morts” et “au moins 1.000 blessés”. Ayant “mené des enquêtes sur plus de 50 cas de décès confirmés dans le massacre”, l’organisation “a constaté que la moitié des corps de ces victimes avait été enlevée par les militaires”. L’organisation évoque par ailleurs “une dimension ethnique” des violences, en affirmant que “la grande majorité des victimes étaient de l’ethnie peule”. Toujours selon le document, des témoins ont déclaré qu’un grand nombre des tueurs et des violeurs faisaient des commentaires à caractère ethnique au cours des attaques, proféraient des insultes et semblaient viser en particulier les Peuls, l’ethnie majoritaire des partisans de l’opposition en affirmant que ces derniers ont voulu s’emparer du pouvoir et qu’il fallait leur «infliger une bonne leçon». Human Rights Watch prévoit de rendre public un rapport complet sur ses conclusions.

Bakayoko Youssouf
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