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Showbizz Publié le mercredi 4 novembre 2009 | Le Quotidien d’Abidjan

Le rap ivoirien renaît progressivement - Le rap ivoirien, après plusieurs années de balbutiements, revient très fort. Décryptage.

Depuis le début des années 2000, les férus du mouvement hip hop ivoirien ont assisté avec bonheur au retour en force de leur rythme préféré. La résurgence de cette cadence empruntée aux artistes américains, au milieu des années 1980, peut s`expliquer par son appropriation et sa transformation par des jeunes artistes ivoiriens pétris de talents. Ce style s`est progressivement transformé en «rap abidjanais» avec un langage et des sonorités typiquement tirés du jargon ivoirien, le nouchi. Après sa découverte et sa vulgarisation par les pionniers, le rap a connu un période de balbutiement après le passage de la 2ème génération. La nouvelle génération a, quant à elle, réussi à remettre le rap ivoirien sur de nouveaux et bons rails.


Les pionniers du mouvement hip hop en Côte d`Ivoire

Le rap ivoirien naît en 1985, lorsqu`Yves Zogbo Junior, alors étudiant en France, revient en Côte d`Ivoire. Dans ses bagages, il ramène un rythme très populaire aux Etats-Unis et qui a fait plusieurs émules en France, le rap. Engagé à la Radiodiffusion télévision ivoirienne, il lance sur les antennes, une émission ``Zim Zim Flash`` et met sur pied le premier groupe de rap ivoirien, ``Abidjan City breaker``. Par la suite, il crée d`autres émissions de rap, dont ``Ivoire clip clap`` qui fait l`apologie de ce rythme en Côte d`Ivoire. A côté de Junior, d`autres personnes éprises de ce style musical font leur apparition. C`est le cas de MC Claver et sa célèbre émission ``Zone Rap``, les groupe ``GI`S`` et RAS, Marc Lenoir et le Mouvement universitaire du Rap (Mur). Jusqu`au début des années 1990, ces derniers ont tracé les sillons du mouvement dans sa composante rap, calqué tout de même sur le modèle américain, principale source
d`inspiration.

La 2ème génération et le déclin du mouvement

Déjà très prisé depuis sa création jusque pendant les années 1990, le rap, après sa naissance en Côte d`Ivoire, a enregistré l`arrivée en masse de plusieurs artistes désireux de poursuivre l`œuvre des aînés. Le tout jeune Baba Cool qui fait alors ses 1ères armes à la Rti, crée l`émission ``Maxximum``. Des jeunes rappeurs commencent également à faire parler d`eux dans la sphère du Hip hop. Angelo, les MAM, Stezo avec son «possy», la Flotte Impériale (DDF, Rogmel Never Fail, Fantôme…), Almighty avec le ministère Authentik (Malick Chat Boté, Diggy Star, Didier Fresh, Tony la bêtise, Priss`K. Isaac Alerte…), 15-49, Kajeem et le Ngowa Possy et bien d`autres encore, font rêver les jeunes ivoiriens amoureux du rap. Cependant, avec la crise socio-économique qui marquait cette époque, il était de plus en plus difficile de se trouver un producteur. Les quelques rares élus capables de mettre sur le marché des albums étaient
considéré comme des enfants de riche. Les mélomanes ivoiriens estiment que les textes de la plupart des rappeurs ivoiriens n`expriment pas de manière concrète le quotidien et le vécu des jeunes ivoiriens, mais se rapprochent du style de vie et de l`expression occidentale. Un genre musical commence à faire parler de lui. C`est le zouglou qui connaît un véritable succès de par son côté proche des réalités de la population. La lente descente aux enfers du rap ivoirien commence.

La nouvelle génération et la naissance du rap abidjanais

Après un gros passage à vide, le rap ivoirien connaît un regain de popularité avec l`arrivée sur la scène de jeunes artistes tels que Billy Billy et Garba 50. Quelques années plus tôt, plusieurs tentatives de Nash, Priss`K, Don Mike, Tour 2 Gard, Pepsi ou Rudy Rudiction se sont soldées par un échec. Même si ce mouvement a toujours son public, il ne fait que des apparitions sporadiques. Devant ce dilemme, le rap ivoirien va se tourner vers son underground. Plusieurs jeunes rappeurs travaillaient dans l`ombre et réfléchissaient à un rap susceptible d`intéresser les Ivoiriens. Il aura fallu attendre 2006 avec la sortie de l`album du groupe Garba 50, ``Ya nen pour les oreilles``. Cet album fait un grand boom et fait parler de lui dans toutes les couches de la société. Sooh et Oli, les membres du groupe utilisent un style particulier avec un langage typiquement ivoirien cru et acerbe. Tout le monde se reconnaît dans cet album. Rageman, San
soi, Billy Billy, Gbonhi Yoyoyo avec Nash, Priss`K, Raja Anaconda, Zongo, Doremi (Patché et Kader) et Ada Shlaind et d`autre encore suivent. C`est l`éclosion d`un rap nouveau, frais à la sauce ivoirienne : le rap abidjanais est né. Le secret de cette réussite réside dans la nouvelle forme donnée à ce rythme. Cette fois-ci, les textes sont vraiment engagés. Les jeunes rappeurs ivoiriens ont finalement compris que l`accent devait être mis sur l`écriture. Plus question de parler de champagne, voiture de luxe ou meuf (fille). Il faut faire comme en zouglou, parler du vécu des Ivoiriens au quotidien. Faire preuve à la limite de provocation. Un autre plus à ce rap abidjanais, c`est la musique. Celle-ci est moins bruyante, accompagné de percussion et de certaines sonorités jazz. Les jeunes rappeurs ivoiriens arrivent à se faire entendre parce qu`ils vivent les situations qu`ils décrivent dans leurs différents titres. Le rap abidjanais a
fini par naître grâce à l`ingéniosité légendaire des Ivoiriens qui finissent toujours par ramener à leurs réalités les faits et actions des autres cieux.

>> Souleymane Koné
ksouley15@yahoo.fr
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