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Politique Publié le mercredi 4 novembre 2009 | Le Patriote

Korhogo et le President Gbagbo - Des rapports plutôt paradoxales

La visite du président Gbagbo en novembre 2007 à Korhogo avait suscité beaucoup d’espoir chez les populations qui s’étaient momentanément mises à rêver. Elles pensaient pouvoir profiter enfin, d’un mieux-être venant de la part de l’Etat. En effet, pendant un certain temps, certains avaient mordu à l’argument qui dit que pour cause de conflit, l’Etat n’a pu suffisamment s’occuper de cette partie de son peuple. Le voyage de Gbagbo à Korhogo rendu possible et frappé du sceau du succès grâce aux accords de Ouaga et surtout à l’engagement du Premier ministre devait être le top départ de la rédemption pour le président que la population accusait de l’avoir oubliée.

Que de vaines
promesses!

De grandes promesses ont été faites lors de ce voyage qui a désormais sa place dans les annales de l’histoire, beaucoup plus pour son caractère de voyage de tous les dangers que pour ce qu’il aura apporté à Korhogo en termes d’actions de développement. En effet, pour donner à Korhogo des rues quelque peu praticables, le maire, M. Amadou Gon Coulibaly, avait demandé six kilomètres de bitume. L’on se rappelle que répondant à cette demande, le président Gbagbo dans une allusion ironique savamment roulée, avait donné l’impression que le maire pouvait demander mieux pour ses populations. Au lieu de six kilomètres donc, le président en promettait neuf. L’électrification rurale avait occupé une place de choix dans le chapelet des promesses présidentielles. Ce qui n’avait pas été dit aux populations, c’est qu’avant la visite du président, les services de la présidence avaient approché les autorités municipales pour avoir une idée des localités à électrifier dans le département. L’eau potable devenue rare depuis quelques années dans toute la région, avait fait l’objet d’une réflexion particulière par le président qui promettait des actions d’envergure pour procurer cette denrée vitale dont le manque était à la base de maladies chez une grande partie de la population. Des centres de santé devaient sortir de terre pour améliorer un suivi médical devenu quasi nul au fil de la dégradation des installations sanitaires, de l’insuffisance du personnel soignant et du manque criard du matériel de travail. L’une des promesses qui avait valu un spectacle presque délirant chez les bénéficiaires, fut la décision de recruter à la Fonction publique, les enseignants volontaires qui remplissaient les conditions de recrutement. Une promesse qui en elle seule, résolvait deux problèmes. Lutter contre le chômage et faire face au déficit d’enseignants dans les écoles de la zone CNO. Les promesses de développement se sont faites durant tout le parcours et le séjour du chef de l’Etat. A Korhogo, Ferké, Boundiali et Tengrela, les plus crédules au sein de la population, salivaient et les militants du FPI espéraient enfin avoir quelque chose sur quoi s’appuyer pour dire que « Gbagbo est bon ».

La situation des
populations a empiré

De toutes ces promesses faites, la seule qui s’est rapprochée d’un début de réalisation est le bitumage annoncé sur l’axe Boundiali Tengrela. En effet, l’on se rappelle qu’à l’occasion d’une grande cérémonie qui avait déplacé et valu des millions pour recevoir tout un monde entretenu par une partie du service traîteur de l’hôtel Président de Yamousoukro, le président Gbagbo avait annoncé : « le budget des travaux est bouclé. Dès que nous donnons le premier coup de pioche, les travaux commencent ». Mais, deux ans après, on ne voit rien. Et rien ne profile à l’horizon. Depuis Korhogo jusqu’à Tengrela, en passant par Boundiali ou par Ferké, aucune promesse n’a connu un début de réalisation. Pire la situation s’est davantage dégradée. En effet, on dirait que des mains souterraines travaillent dans l’ombre pour empêcher que voit le jour le peu que les élus locaux obtiennent pour le compte des populations. A Korhogo, la municipalité avait obtenu la réalisation de deux dispensaires un projet à financement chinois. L’un, au quartier Sinistré et l’autre, au quartier Delafosse. Les entrepreneurs devaient commencer les travaux. Mais comme par enchantement, le projet s’est évanoui. Des quartiers plongés dans l’obscurité comme Sozoribougou commençaient à recevoir les poteaux électriques qui annonçaient l’arrivée de la lumière. Là encore, rien n’est sorti de terre. Sur initiative du Premier ministre et du ministre Amadou Gon, les installations réalisées par l’Union Européenne afin de tirer l’eau du Bandama pour alimenter les villes de Korhogo et Sinématiali, attendent les travaux que l’Etat doit réaliser au niveau des installations de la Sodeci pour sortir toute la contrée du manque d’eau potable. Aucun problème sérieux des populations n’a donc trouvé de solution auprès du président Gbagbo. Aujourd’hui, les cotonculteurs savent les raisons pour lesquelles, au lieu d’apporter des solutions idoines aux problèmes de la filière coton, Laurent Gbagbo qui a accueilli, dans son entourage, certaines des personnes qui sont soupçonnées d’avoir écumé cette filière, leur proposait de s’orienter vers d’autres cultures. La subvention promise aux paysans n’est pas versée. Six milliards de dette auprès des fournisseurs. Pendant ce temps, les prix de l’engrais grimpent alors que le prix d’achat du coton diminue irrémédiablement. Si rien n’est fait, l’on s’achemine vers la mort de cette filière dont dépendent des milliers de personnes. En neuf ans de pouvoir, le FPI n’a rien réalisé dans cette partie du pays. Pour montrer qu’ils soutiennent ce peuple qui a désormais perdu toutes ses illusions, les frontistes se s’appuient sur des réalisations faites par des financements étrangers pour aider les populations. Les enseignants volontaires totalement déroutés sont partagés entre manifester leur impatience ou prendre leur mal en patience en attendant des oreilles plus attentives. La route de Boundiali qui avait été damée en vue de recevoir le bitume s’est à nouveau dégradée au point d’obliger les usagers à se rabattre sur l’ancienne voie qui était abandonnée. Le souvenir que gardent les populations du pouvoir FPI est : coupure d’eau et de courant, bombardements et familles endeuillées, rappel des fonctionnaires de la zone, des malades et des élèves abandonnés à eux-mêmes etc. Paradoxalement, au moment où la population rumine sa colère devant autant de fausses promesses, le même pouvoir, président tente d’utiliser certains fils de la région comme chevaux de Troie pour pénétrer la région. Il fait une cour assidue à Korhogo et sa région. Quelques motos, fussent-elles de grosses cylindrées peuvent-elles occulter toute cette réalité ? Les populations attendent les pères Noël du FPI.
Mack Dakota, Correspondant
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