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Politique Publié le mardi 10 novembre 2009 | Le Patriote

Evénements de novembre 2004 - Gbagbo a bel et bien oublié les victimes

« (…) Je ne les oublierai jamais (…) parce que c’est dans le souvenir de leur combat d’hier que je puise ma force d’aujourd’hui pour continuer la lutte pour la défense de nos intérêts vitaux, de notre autonomie de décision, de notre indépendance et de notre souveraineté (…)» Ce sont juste ces quelques phrases que Laurent Gbagbo a écrites à l’occasion de l’hommage aux victimes des événements de novembre 2004. Un tout petit message publié dans les colonnes de certains journaux de la place dans leurs éditions d’hier. Et pas plus. Pour un hommage à ces milliers de jeunes Ivoiriens qui ont été appelés à sortir pour défendre le régime de Gbagbo et qui sont tombés, on peut dire que cette année, le cœur n’était vraiment pas aux hommages. Dans la mesure où la commémoration de ce 5éme anniversaire de la ‘’barbarie des soldats français sur les populations aux mains nues’’ n’a pas été célébrée comme les précédentes fois. La preuve, il y a d’abord eu cette cérémonie organisée vendredi dernier, par le Collectif des patriotes victimes de la Licorne (COPAVIL) et la Fédération nationale des orateurs, parlements et Agoras de Côte d’Ivoire (FENOPACI), au Palais de la culture de Treichville et à laquelle le chef de l’Etat a brillé par son absence. Tout comme la galaxie patriotique dont notamment Charles Blé Goudé. Heureusement (?) que Pascal Affi N’Guessan, président du FPI et porte-parole du candidat Laurent Gbagbo et Laurent Dona Fologo, président du Conseil économique et social ont répondu à l‘invitation des victimes et leurs parents. A la vérité, contrairement à ses dires, Laurent Gbagbo a bel et bien oublié les victimes des événements de novembre 2004. Il les a tellement oubliés que même les promesses qu’il leur a faites, n’ont pas été tenues. En effet, Gbagbo avait annoncé à l’occasion du tout premier anniversaire au Palais présidentiel à Abidjan, qu'il signerait un décret pour immortaliser le 9 novembre 2004. «Le 9 novembre a été un grand jour de barbarie, de deuil, mais en même temps un grand jour de courage à tous les niveaux des manifestants. Nous ferons tout pour que ce jour reste gravé dans la mémoire des Ivoiriens», avait-il déclaré. Mais il est allé plus loin. Il a également fait savoir qu'une rue de Cocody porterait le nom de "Jean-Louis Kouassi Koulibaly", du nom de ce jeune manifestant qui avait été tué par une balle de l'armée française et dont le crâne a été littéralement broyé. Devant les familles des victimes, et comme il sait très bien le faire en pareille circonstance, Gbagbo a déclaré que les victimes seraient décorées à titre posthume, et qu’il offrirait un siège pour les associations. Bien évidemment, aucune de toutes ces promesses n’a été tenue, hormis le baptême d’une ruelle de Cocody par la mairie de Cocody. On peut donc affirmer que ceux qui sont tombés sont morts pour rien. Et que ce sont les Blé Goudé et autres qui, bien au chaud chez eux pendant que les innocents étaient dans les rues, sont sortis gagnants. Ils sont devenus riches au prix des sacrifices des manifestants morts à la suite de l’appel au sursaut national qu’il a lancé. Qui ne se rappelle pas de cette phrase de Blé Goudé à la télévision nationale: «Si vous dormez, levez-vous ! Si vous êtes en train de manger, arrêtez de manger! Sortez dès maintenant pour libérer l’aéroport Félix Houphouët-Boigny que les forces françaises ont décidé d’occuper. La Côte d’Ivoire est un pays souverain et nous ne pouvons accepter cela». C’est ce mot d’ordre qui a fait sortir les jeunes gens qui sont tombés à la suite des affrontements et qu’on ignore aujourd’hui.
Yves-M. ABIET
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