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Société Publié le vendredi 11 décembre 2009 | Le Mandat

Fêtes de fin d’année - La ruée des ivoiriens vers la friperie

Les fêtes de fin d’année avancent à grands pas, avec la crainte des parents. Comment passer de bonnes fêtes avec cette crise financière qui perdure ? S’interrogent la plupart des ivoiriens. Quelques astuces pour sortir du gouffre.

Côté vestimentaire rendez-vous au Kaolin

Cela peut paraître paradoxal, mais il faut le dire tout net : l’ivoirien préfère le m’as-tu vu que son ventre. S’habiller pour attirer le regard de l’autre, alors qu’en réalité, on n’arrive même pas à se nourrir convenablement. C’est aussi ça la vie. ‘’L’habit ne fait pas le moine’’, avait-on coutume de dire. Mais aujourd’hui, l’on se rend à l’évidence que les réalités sont tout autres.’’ L’habit fait le moine’’ Il suffit de faire un tour dans certaines entreprises pour s’en rendre compte. Pour être élégant(e) pendant ces fêtes sans débourser de grands moyens, un lieu connu de tous et réputé pour des articles à moindre coût: le Kaolin, situé à Adjamé ne désemplit pas. Il tient son appellation du fait de la proximité de la vente du Kaolin ou ‘’Lopko’’. Les articles, il y en a pour toutes les bourses. Les tissus vont de 600 à 10 000 frs le mètre ou plus, selon la bourse du client. Quant aux vêtements pour enfants, l’on y trouve des prêts-à-porter. Il y a également de belles tenues Chinetock, confectionnées sur place.

La ‘’Brode’’

Communément appelés’’ fripe ‘’ou ‘’brode’’, ces vêtements sont entrés dans les habitudes vestimentaires de 90% d’ivoiriens. Aujourd’hui, beaucoup d’ivoiriens, tous sexes confondus, n’éprouvent aucune gène à se rendre dans ces commerces. Les articles qu’on y trouve sont de qualité supérieure, et à des coûts défiant toutes concurrences. Jadis convoitées par les moins nantis, les ‘’brodes’’ sont aujourd’hui l’affaire de tous les consommateurs. « Nous vendons tout ici. Des vêtements, jusqu’aux dessous. Les femmes et les hommes nous visitent beaucoup. Il ya des articles de 1er et second choix. Pour ces fêtes, des clients ont déjà passé leurs commandes. Même ‘’les tantie’’ des quartiers huppés viennent en voiture pour acheter des habits pour elles-mêmes, leurs enfants et leur fille de menage. Par le passé, elles avaient honte et faisaient croire que les vêtements achetés étaient destinés uniquement à leurs servantes. Certaines viennent se procurer de balles moins chères pour ensuite les revendre deux fois plus chères dans des magasins au Deux -plateaux, cocody, plateau, Angré… », nous confie M. Boureima, vendeur de friperie à Adjamé- Mosquée. On retrouve les chaussures dans ces mêmes endroits. Il y en a pour tous les âges et pour les deux sexes. « Moi, je préfère les brodes aux vêtements neufs. Non seulement c’est moins cher mais en plus, c’est de la bonne qualité. C’est vrai qu’aujourd’hui les prix connaissent une certaine hausse cependant, cela ne peut me décourager. Mieux vaut acheter des articles qui vont durer que des articles chinetock qui sont moins chers mais de mauvaise qualité. A la gare sud, une jeune fille qui courait après un bus, a vu ses chaussures se décoller. Je lui ai prêté une de mes chaussures et nous nous sommes rendues chez un cordonnier pour réparer les siennes. C’est à partir de là que j’ai su que ses chaussures étaient du chinetock. »Le constat est clair : la majorité des vêtements et chaussures commercialisés à Abidjan proviennent de la Chine. Ils sont à moindre coût et de moyenne qualité.

Jouets, sapins et décoration

Concernant ce volet, les ivoiriens ont adopté une nouvelle stratégie qui consiste à conserver soigneusement les jouets, les arbres de sapin et les objets de décoration, de les dépoussiérer et les utiliser par la suite. Mme Kouadio Angèle, rencontrée à Adjamé pratique ce système depuis la crise. « Chaque année, juste après les fêtes, je range les jouets, le sapin et les objets de décoration dans un magasin, pour éviter qu’ils s’usent. Je les sors dans le mois de Décembre. Des gens estiment que c’est une forme d’avarice. Mais en réalité, beaucoup le font aujourd’hui. Même ceux qui ont les moyens. Nous n’allons pas dépenser tout l’argent dans ces articles et ne même pas pouvoir acheter, ne serait-ce qu’un poulet pour les enfants. C’est ce qui serait plutôt honteux. » confie-t- elle.

Le repas de Noël et de la Saint Sylvestre

Le repas de Noël et de la Saint Sylvestre est très important pendant cette période de fête de fin d’année : manger et bien manger est une autre paire de manches mais toutes les familles n’ont pas assez de moyens pour s’offrir un repas fait de poulet. Alors, l’abattoir de Port-Bouet où les femmes s’approvisionnent en viande, tête de bœuf, de mouton et de diverses pattes est pris d’assaut. L’essentiel est de trouver quelque chose de consistant et de digeste pour le repas de la famille. Certains optent pour l’achat de cabris dans des villages ou campements. « Le poulet coûte très cher aujourd’hui. Figurez-vous, un poulet dodu au minimum 3500 frs, alors que pendant les fêtes parents et amis vous rendent visite. Il faut au moins 4 poulets pour les recevoir. Ce qui revient très cher. Nous avons donc opté pour l’achat de viande de bœuf à l’abattoir pour nous tirer d’affaire. D’ailleurs, manger du poulet, n’est pas forcément un luxe », explique M. T. Gustave, chef de famille, technicien de surface. Avec toutes ces astuces, c’est sûr que les fêtes de fin d’année seront belles.

Opportune Bath
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