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Politique Publié le vendredi 18 décembre 2009 | Notre Voie

Candidature des ivoiriens d’origine étrangère / Sokouri Bohui : “Dahico est plus proche des Ivoiriens que Ouattara”

Martin Sokouri Bohui, secrétaire national chargé des élections au FPI (SENEL) et directeur national de campagne adjoint (CNCA) du président Gbagbo, fait le bilan de sa tournée dans le Moyen Cavally. Il évoque également l’actualité dominée par les grèves des greffiers et des médecins, mais aussi par la candidature d’Adama Dahico. Notre Voie : Vous achevez ce jour-même, une tournée dans le Moyen Cavally qui vous a conduit successivement à Guiglo, Duékoué, Bloléquin et Toulepleu. Cette tournée avait pour objet de vous imprégner du travail effectué par les DDC dans le cadre du contentieux électoral. Qu’est-ce qu’on peut en retenir? Martin Sokouri Bohui : La direction nationale de campagne a été bien inspirée en programmant cette mission qui s’étend d’ailleurs sur toute l’étendue du territoire national. Je conduis la délégation du Moyen Cavally, mais il y a 24 autres délégations qui parcourent le reste du pays. Le premier constat que nous pouvons faire, c’est que dans les quatre départements visités, tous les DDC sont à la tâche. Ils prennent au sérieux cette opération du contentieux électoral qui consiste à intégrer nos militants et sympathisants sur la liste provisoire. Mais le résultat obtenu au moment où nous achevons cette mission est en deçà des efforts fournis par les uns et les autres pour plusieurs raisons. La première raison, c’est naturellement la grève des greffiers. Il y a beaucoup de pétitionnaires qui attendent de faire leur certificat de nationalité pour intégrer la liste provisoire et qui sont bloqués depuis deux semaines, du fait de cette grève dont on pouvait faire l’économie aux Ivoiriens. La deuxième raison est l’éloignement des pétitionnaires des sièges des CEI locales. Mais cela a trouvé une solution, même si elle a été tardive, parce que les CEI locales se sont finalement déplacées vers les populations. La troisième raison, c’est l’insouciance de certains pétitionnaires qui se disent agacés par la procédure pour se faire intégrer. Qui serait, selon eux, un véritable parcours du combattant. Le deuxième constat, c’est que nous nous réjouissons du degré de maturité de tous les agents de la CEI qui font leur travail avec conscience bien qu’ils ne soient pas payés depuis plusieurs mois. C’est le lieu de les féliciter, de les encourager et de leur demander de tenir bon. Car il s’agit de remettre notre pays sur la voie du développement et personne ne viendra le faire à notre place. Mais en même temps, je demande à la CEI centrale de se pencher un tant soit peu sur leur situation. Le troisième constat, bien que nous soyons dans une zone fortement favorable à La majorité présidentielle, je suis inquiet pour ce qui se passe dans certains départements. Alors que tout le monde devrait être uni pour porter le président Gbagbo au pouvoir avant tout autre chose, se disant certainement que le président Gbagbo sera élu, certains cadres se projettent déjà dans les élections locales. Et pour ce faire, ils se battent pour des questions de positionnement. Cela m’inquiète parce qu’il y en a qui ont atteint une telle animosité qu’ils ne se parlent même pas. Ce climat d’animosité pourrait avoir une conséquence néfaste sur le score du président Gbagbo. En effet, ici, il ne s’agit pas seulement de gagner, mais de prendre le surplus des voix pour combler là où besoin sera. Nous avons donc réagi parce nous n’avons pas le droit, en tant que responsable des opérations électorales, de laisser perdurer une telle situation. N.V. : Mais il n’y a pas que dans le Moyen Cavally qu’il y a des conflits de positionnement. On en rencontre un peu partout. Quel message pouvez-vous lancer à tous les cadres sur ce point ? M.S.B. : Je voudrais tout de suite dire que tous ceux qui mettent au devant leurs ambitions personnelles au détriment de l’élection du président Gbagbo font fausse route. En effet, tous autant que nous sommes, nous ne représentons rien devant l’élection du président Gbagbo. C’est justement l’élection du président Gbagbo qui conditionne les autres élections pour nous. Tous ceux qui n’auront pas compris cela trouveront la direction nationale de campagne sur leur chemin. Parce que nous prendrons nos responsabilités pour éviter que des ambitieux nous fassent perdre quelques voix ici et là. Je demande donc à tous les cadres de la mouvance présidentielle d’utiliser le dialogue direct, instrument de règlement de crise offert par le président Gbagbo à l’ONU, pour régler leurs problèmes entre eux en ayant un seul souci, la victoire du président Gbagbo dès le premier tour. Ils doivent s’effacer au profit de notre intérêt commun qu’est la victoire du président Gbagbo. Nous connaissons les départements où les cadres s’entredéchirent en fermant les yeux sur la victoire de Gbagbo. Je voudrais leur dire que s’ils ne s’entendent pas et s’ils ne se mettent pas ensemble pour assurer la victoire du président Gbagbo, tous ceux, qui seront impliqués dans les problèmes de positionnement les uns contre les autre, seront d’office exclus des élections pour lesquelles ils se battent maintenant. La raison est toute simple. C’est que si on choisit l’un d’entre eux dans cette atmosphère d’animosité, les autres feront contre campagne contre lui pour qu’il perde les élections. Nous ne pouvons accepter une telle situation. Dans les départements où il y a ce genre de problème, que les leaders d’opinion, attachés profondément à la victoire du président Gbagbo, s’en saisissent pour les régler par le dialogue direct. C’est ce dialogue direct que nos amis de Duékoué ont utilisé en notre présence pour régler en une nuit tous leurs différends. C’est le lieu de féliciter ces frères, qui avant notre arrivée ne se parlaient même pas. Aujourd’hui, ils ont fait la paix, ils montent dans la même voiture et mangent ensemble. Mieux, ils ont pris l’engagement de faire bloc derrière la candidature du président Gbagbo. Je voudrais profiter de cette occasion pour leur dire merci de m’avoir honoré. Que leur exemple serve aux autres. Sur ce point, je voudrais particulièrement m’adresser à nos camarades de Bloléquin où nous avons entamé une procédure de réconciliation que nous comptons achever dans les jours à venir. N.V. : Parlant du contentieux, le RDR accuse votre parti, le FPI, de faire arrêter des gens qu’il accuserait d’être étrangers? M.S.B. : Tout parti sérieux ou tout candidat sérieux à une élection présidentielle devrait se réjouir de la fiabilité de la liste électorale, gage d’une élection transparente. Si tous les acteurs politiques, y compris le RDR, ont convenu de faire le croisement, c’est justement pour aboutir à une liste électorale propre. Or une liste électorale propre est une liste sur laquelle il n’y a que des nationaux ayant le droit de vote. Le contentieux électoral qui a lieu en ce moment a justement pour objet, d’une part, d’extraire de la liste provisoire tous les fraudeurs, et, d’autre part, de permettre aux nationaux qui n’ont pu être croisés positivement d’intégrer la liste provisoire. Il va sans dire que tous les Ivoiriens, et les FDS en tête, sont concernés par ce processus, car c’est une question de souveraineté nationale. Il n’est donc pas sérieux de s’en prendre aux FDS qui traquent les fraudeurs reconnus comme tels. On devrait plutôt les en féliciter. En tout état de cause, nous ne sommes pas étonnés que ce soit le RDR qui, une fois encore, se fasse l’avocat des fraudeurs reconnus comme tels. Nous avons toujours dénoncé la fraude à grande échelle dont le RDR se rend coupable depuis l’enrôlement. Et bien que certains de leurs militants, pris la main dans le sac, soient en prison pour fraude, le parti de Ouattara a soutenu que c’était faux et qu’il nous fallait apporter la preuve de nos accusations. Ce parti vient de prendre publiquement fait et cause pour les fraudeurs au cours d’une conférence, comme pour dire que c’est bien lui qui a inscrit les étrangers sur la liste. Il n’y a pas meilleure preuve que le RDR a mis tout son dévolu dans la fraude pour espérer gagner les élections après l’échec de sa tentative de coup d’Etat transformée en rébellion. Il faut par ailleurs indiquer que le RDR est dans sa logique en défendant les fraudeurs, car il avait déjà clairement dit que Ouattara est le candidat de la Communauté internationale et donc des étrangers. Un tel homme qui ne pense qu’aux intérêts des étrangers au détriment de ceux des nationaux ne peut être élu à la tête de notre pays. C’est pourquoi tout ce qu’il fait ne peut pas prospérer. Car les Ivoiriens ne se laisseront pas distraire dans leur volonté de combattre la fraude. Bien au contraire, je leur demande de continuer de dénoncer par tous les moyens légaux, tous ces fraudeurs à qui le RDR a attribué des noms de nationaux. Ceci pour garantir la transparence des élections. Les Ivoiriens, jaloux de leur souveraineté, ne doivent pas se laisser intimider par ce parti de fraudeurs. Car en lieu et place d’un parti politique, le RDR est en réalité un club de soutien, un cercle fermé où tout le monde est initié. Dès lors, ceux qui ne sont pas initiés sont automatiquement rejetés ou partent d’eux-mêmes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il fond comme un château de carte à mesure que les élections approchent. Il est évident que qu’un tel cercle ne peut gagner une élection présidentielle. N.V. : S’agissant toujours des élections, les Ivoiriens ont été surpris d’entendre Ouattara dire que Adama Dahico n’est pas ivoirien. M.S.B. : J’avais déjà dit que Ouattara ne connaît pas la honte. C’est ce qu’il vient de confirmer en disant qu’Adama Dahico n’est pas ivoirien. Car tous les autres candidats peuvent le dire sauf lui Ouattara. Parce qu’entre Ouattara et Dahico, s’il y a quelqu’un qui peut se targuer d’être ivoirien, c’est bien Adama Dahico. Parce que lui au moins, il a un décret de naturalisation. Ouattara non seulement il n’est pas de souche mais aussi il n’a pas de décret de naturalisation. En effet, Dahico n’est certes pas ivoirien de souche, mais la loi dit qu’un naturalisé qui a rendu d’énormes services au pays peut briguer la magistrature suprême. Dahico est d’origine malienne. Mais il s’est inscrit dans l’humour. Avec son art, il sème la joie, l’amour, le rire et la gaieté dans les familles. Il participe ainsi au développement harmonieux et au bien-être des Ivoiriens. D’ailleurs, il n’a jamais rejeté ses origine maliennes comme Ouattara a rejeté les siennes. Peut-être que Ouattara trouve infamant d’être burkinabé. Mais qu’a fait le mentor du RDR ? Après le rejet de sa candidature pour nationalité douteuse en 2000, il a défiguré notre pays par une guerre absurde. Et pourtant, il aurait pu faire autre chose si tant est qu’il aimait la Côte d’Ivoire. Ce pays qui n’est pas le sien, et qui lui a tout donné en tant que Premier ministre. On voit aisément qu’entre Adama Dahico et Alassane Ouattara, Dahico est plus proche des Ivoiriens. Sa candidature est donc recevable et acceptée par les Ivoiriens. Contrairement à celle de Ouattara qui repousse. Car il est incompréhensible qu’après avoir envoyé la guerre à une population, on demande les suffrages aux survivants. C’est pourquoi il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il sera sévèrement sanctionné. N.V. : L’actualité, c’est aussi les grèves. Après celle des greffiers, les médecins ont pris la relève … M.S.B. : Ces grèves sont inacceptables. Parce qu’elles sont de nature à freiner ou à ralentir la sortie de crise. Tous s’accordent à dire qu’on sortira de cette crise par les élections. Faut-il rappeler que la sortie de crise est synonyme de la fin de la misère dans laquelle la guerre de Ouattara a plongé les Ivoiriens ? Il n’est donc pas normal qu’une corporation, pour ses seuls intérêts, bloque la sortie de crise qui peut aboutir au bonheur de l’ensemble des Ivoiriens. Le sens de la solidarité nationale devrait donc amener les uns et les autres à mettre de l’eau dans leur vin. Toutes ces revendications dont nous ne contestons pas la justesse peuvent se faire après les élections. Notre pays va mal et nous avons tous le devoir de contribuer à son relèvement. J’en appelle donc au sens de la solidarité, du patriotisme et de la responsabilité des uns et des autres pour aider à la sortie de crise. Aucun sacrifice n’est jamais trop grand pour son pays.

Entretien réalisé à Bloléquin par Boga Sovori bogasivo@yahoo.fr
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