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Société Publié le vendredi 18 décembre 2009 | AFP

Déchets toxiques/indemnisation bloquée: Amnesty interpelle l`Etat ivoirien

Amnesty International a appelé vendredi l'Etat ivoirien à garantir le versement de l'indemnisation aux victimes des déchets toxiques d'Abidjan, craignant de voir "détourné" cet argent bloqué en raison d'un conflit entre une association et les avocats des victimes.

Dans une lettre ouverte transmise à l'AFP, l'organisation internationale de défense des droits de l'Homme "exhorte" le ministre de la Justice Mamadou Koné à "garantir que justice sera rendue afin que les plaignants puissent recevoir l'argent qui leur revient le plus rapidement possible".

Les victimes "qui ont déjà souffert de graves violations des droits de l'Homme (...) risquent à présent d'en subir de nouvelles si l'argent de leur indemnisation est détourné", avertit Amnesty.

La multinationale Trafigura a signé en septembre un accord amiable portant sur 33 millions d'euros avec quelque 30.000 plaignants dans l'affaire du déversement en 2006 par le cargo Probo Koala de déchets toxiques à Abidjan, qui a causé la mort de 17 personnes, selon la justice ivoirienne. La compagnie a toujours nié que ces résidus aient causé des décès.

Le compte sur lequel avait été déposée cette somme - qui devait être distribuée par le cabinet d'avocats anglais des plaignants, Leigh Day and Co - a été mis sous séquestre le 21 octobre par un tribunal d'Abidjan, à la suite d'une plainte de Claude Gohourou, président de la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques (CNVDT-CI).

M. Gohourou avait également saisi la justice pour obtenir que soit "reversée cette somme sur le compte de son association" qui veut se charger elle-même de distribuer l'indemnisation, a indiqué à l'AFP son avocat, Me Minta Daouda Traoré.

Le président de la CNVDT-CI a réfuté les accusations de tentative de "fraude" portées par Amnesty.

"La coordination n'a jamais eu la volonté de détourner cet argent", a-t-il affirmé, disant vouloir connaître "le contenu de l'accord conclu" avec Trafigura et obtenir la preuve que c'est bien le cabinet qui doit verser à chaque plaignant 750.000 francs CFA (1.150 euros).

La justice ivoirienne a rejeté en novembre la demande de l'association de transférer l'argent de l'indemnisation sur son compte mais a maintenu la mise sous séquestre.

Les avocats de l'association et de Leigh Day and Co ont fait appel et plaidé vendredi devant la cour d'appel d'Abidjan, qui doit continuer d'examiner cette affaire début janvier.

eak/tmo/cf
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