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Société Publié le lundi 28 décembre 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique diplomatique : La vie privée de la presse ivoirienne : Elle écrit… quand elle ne sait pas

Je dois avouer que j’ai bien apprécié le Président Laurent Gbagbo, quand il a presque supprimé la prison pour les journalistes ivoiriens. Journaliste moi-même, j’ai partagé cet acte du chef de l’Etat ivoirien, si l’on veut bien chanter « vive la liberté de la presse ». Sur le terrain de l’actualité, la presse ivoirienne a du mal à observer la réalité de la décision du Président Laurent Gbagbo.

D’un coup de rasoir, elle cisaille sa propre déontologie et éthique. Elle taillade l’information, écrit et l’oriente en fonction du sens des pentes de ses propres humeurs. C’est maléfique quand les journalistes écrivent ou informent quand ils ne savent pas. Dans cette impasse, la presse ivoirienne surnage automatiquement dans la violence de l’écriture, désinforme en s’en prenant parfois à d’honnêtes gens ou institutions républicaines. De 1990 au déclenchement en septembre 2002 de la crise militaro-politique beaucoup de journaux ont perdu de leur crédibilité : champions d’éditoriaux et arguments d’analystes, ils avaient imprimé plusieurs pages de l’apocalypse pour la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui encore, nous vivons dans la même misère d’écriture qui effraie et inconforte. Des journalistes qui se regroupent souvent, sous des prénoms en un alphabet suspect, pour cisailler l’information, taillader les personnalités d’institutions républicaines, parfois avec de la rétention néfaste, comme si le journaliste était au-dessus de la loi. Dans quel pays sommes-nous ? La réponse évidemment est simple : en Côte d’Ivoire tout le monde se ressemble, surtout dans un dénominateur négatif. Personne ne veut faire de la Côte d’Ivoire un Etat de droit.

La presse ivoirienne qui devrait positiver l’information et rendre dociles les Ivoiriens, n’est pas elle-même prête à la repentance. Depuis 1990, la presse ivoirienne est longtemps considérée comme une simple identité administrative. Une corporation indésirable, normée dans le prototype de presse à humeurs et rumeurs. Il y a quelques années à Paris, le Président Henri Konan Bédié avait dit que les journalistes ivoiriens étaient des ‘’écrivants’’, particulièrement incapables d’extirper de leur mémoire, ce que les journalistes ont eux-mêmes de douteux. Aujourd’hui encore. C’est pourquoi, il ne faut pas considérer le geste du Président Laurent Gbagbo en faveur des journalistes, comme une faiblesse de l’institution qu’il incarne. Ne pas mettre ‘’un journaliste en prison’’ signifie que la presse ivoirienne doit se donner le beau rôle de la cohésion nationale et prendre la posture morale, comme dans tous les métiers du monde, en se respectant et respectent les autres. De la même manière, la critique objective de la presse peut aider à l’édification de la société ivoirienne. Les journalistes ivoiriens doivent regarder cette vérité en face, faire correctement leur travail et de dire qu’il n’est pas de meilleure décision politique que celle du Président Laurent Gbagbo de ne pas mettre un journaliste en prison. Pourtant la position moraliste du Président ivoirien n’a jamais fait vibrer d’émotion la presse ivoirienne. Regardez au Tchad, Niger, Sénégal, Madagascar, Egypte où l’histoire d’informer simplement se termine par de spectaculaires procès aux journalistes. Aujourd’hui, si un journaliste n’est pas emprisonnable pour une ‘’ mauvaise écriture’’, qu’il accepte de s’éloigner du mépris pour sa propre profession.

Le journalisme est un métier noble qui mène à tout. Il faut avoir la capacité de respecter les autres ou de se livrer à tout moment à des courbatures d’agressivité. Quand le journaliste s’oppose à la légitimité des autres et qu’il se sert de son métier pour déstabiliser son pays et justifier ce qu’il veut, le journaliste devient dangereux. Evidemment, c’est dans cette réalité regrettable que la presse ivoirienne a toujours tiré ‘’sa force de frappe’’. Le dilemme est terrible, parce que les journalistes ivoiriens sont en face de leur propre paresse née d’une malformation. En ce moment, la pratique du métier devient douteuse et le journaliste devient un couteau qui fait peur. Le même manque de régulation de valeur se retrouve à la radio et à la télévision, où on ne dit pas non aussi à la paresse. On ferraille les phrases et on mastique peu les mots. L’auditeur et le téléspectateur digèrent mal le contenu du journal. C’est absurde que les journalistes de la Radio et télé restent encore sous l’influence de leur propre ombre et n’aient pas d’avis sur l’actualité nationale et internationale. Ce n’est pas beau.

Par Ben Ismaël
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