Election 2010 : Gbagbo recrute 300 experts pour sa campagne

Le staff de campagne du candidat Laurent Gbagbo a été présenté hier à l'électorat, au Palais de la culture à Treichville. L'équipe est composée de trois centaines d'experts. Des cadres du Front populaire ivoirien associés à des recrues. Chacun d'eux est spécialisé dans un domaine précis.


Ce sont trois cent spécialistes de divers secteurs d'activités qui composent le Comité d'experts chargé de relayer le message contenu dans le livre-programme du candidat Laurent Gbagbo. Celui-ci les a connus hier, en partie, à l'occasion de la présentation officielle de l'ouvrage au Palais de la culture à Treichville. Ces experts sont regroupés en quatre grandes commissions, dont les responsables animent le directoire du Comité. Qui est dirigé par le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N'Guessan porte-parole de la Direction nationale de campagne (Dnc). Les vice-présidents sont : Le ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré, responsable de la commission chargée de la politique générale et institutionnelle ; le Directeur général de l'Economie Kouassi Oussou, président de la commission économique et financière ; le directeur général du Bureau national d'études techniques et de développement (Bnetd) Ahoua Don Melo en charge de la commission des Infrastructures. Et le Professeur de Sociologie Dédi Séry, n°1 de la commission des affaires sociales et culturelles. Ces commissions comptent des sous-commissions ayant des intérêts spécifiques. Laurent Gbagbo venu, avec son épouse, honorer le rendez-vous avec ses ''lieutenants'', leur a donné des consignes fermes de campagne. « Nous sommes le camp qui a le plus d'experts possible en Côte d'Ivoire. De quoi avez-vous peur ? Coulibaly Malick (Son Dnc,Ndlr), Affi allez porter le fer à ceux qui portent le fer contre nous. Ne laissez plus une seule hérésie se raconter sur nous, sur la Côte d'Ivoire et contre la Côte d'Ivoire. Allez y, suscité des débats, des conférences… Celui qui fuit un débat, répondez-lui quand même. Car, nous sommes fatigués d'une Côte d'Ivoire où les gens mentent », a conseillé Laurent Gbagbo, demandant à ses hommes de n'épargner aucun recoin du pays. Cependant, le candidat a fait une restriction, il a précisé qu'il n'envoie pas son équipe en mission pour insulter qui que ce soit. Toutefois, il s'est réservé le droit de répondre désormais en personne à ses détracteurs. « S'ils m'insultent, ils vont me trouver devant eux », a prévenu Laurent Gbagbo. Lequel veut surtout que ses émissaires soient prompts et alertes sur le terrain. « Si quelqu'un vous attaque répondez-lui et puis continuez », a instruit le candidat de La majorité présidentielle (Lmp). Ses engagements sociaux qu'il a réitérés sont la réalisation de l'Assurance maladie universelle (AMU), l'école gratuite, l'industrialisation qui passe par la transformation sur place des produits agricoles et l'emploi-jeune. Laurent Gbagbo a contredit ses rivaux qui comptent sur l'extérieur pour financer le développement du pays. Ce sont les richesses nationales qui appellent l'argent. Les Blancs ont fabriqué leur argent, mais ils ne le donnent pas à qui le veut. Ils le donnent quand ils voient que vous avez des idées », a assené le n°1 de Lmp. Et de révéler que le régime d'Henri Konan Bédié et la gouvernance du Premier ministre Alassane Ouattara ont laissé une dette extérieure de 6.440 milliards de Fcfa. « Ivoirité et endettement, on ne peut plus vous redonner le volant. Et ce sont les deux plus gros responsables de nos malheurs qui parlent beaucoup », a tancé Laurent Gbagbo ses adversaires naturels. S'agissant du livre-programme, prétexte des retrouvailles, il a indiqué que son édition respecte une tradition. Il dit avoir écrit des œuvres au moment où il était dans l'opposition, par conséquent il ne saurait s'abstenir pour les élections à venir. Car, il ne pouvait pas selon lui, aller à la bataille électorale sans dire pourquoi il s'y engage. A travers son livre-programme ''Bâtir la paix sur la démocratie et la paix'', le candidat propose donc l'alternance démocratique et la poursuite des réformes engagées lors de son accession au pouvoir en 2000.

Bidi Ignace