Que Gbagbo tienne, enfin, parole

Il a encore parlé. Il a encore promis. Laurent Gbagbo, dans son adresse à la nation, le jeudi dernier, promet des élections aux Ivoiriens dans les toutes prochaines semaines, précisément dans deux mois. « Nous savons, de façon certaine, que dans deux mois, nous aurons les élections », a affirmé, avec une air confiant, le chef de l’Etat. Pour Laurent Gbagbo, plus aucun obstacle ne pourra empêcher la tenue des élections en la période indiquée à l’issue de la sixième rencontre du Cadre permanent de concertation (CPC), c’est-à-dire entre février et mars 2010. Pour étayer cette confiance, le chef de l’Etat soutient que la tempête est désormais derrière nous. « Tout est prêt (…) Et nous n’attendons plus que les élections », a-t-il insisté.
Parole de chef, donc pas de n’importe qui, comme dira l’homme de la rue. Un chef d’Etat ne promet pas au hasard. Quand il parle, surtout dans une adresse à la nation, il le fait en toute responsabilité. Cela, en mesurant le degré de sa crédibilité qui est en jeu. Car ici, c’est le peuple ivoirien tout entier qui est pris à témoin. La Communauté internationale également prend note. Et tous attendent que Laurent Gbagbo tienne parole. Pour une fois. En espérant ainsi, il est clair avec l’organisation très prochaine d’élections justes, transparentes et équitables, l’on pourrait s’interroger si ce n’est pas le dernier discours de nouvel an que vient de prononcer le candidat du FPI en tant que chef de l’Etat. Car, l’homme sait la mauvaise posture qu’il occupe dans cette bataille électorale face à ses adversaires, notamment le Dr Alassane Dramane Ouattara du RDR.

Diawara Samou