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Politique Publié le mardi 5 janvier 2010 | Le Patriote

ADO et Gbagbo, qui est crédible ?

Gbagbo a fait récemment, lors de la présentation de son livre de campagne au palais de la Culture, une sortie dont ses partisans et l’ensemble des journaux bleus se sont glosés en manifestant une rare et ostensible fierté. Ils y ont visiblement retrouvé le Gbagbo mordant et même ouvertement vipérin qu’ils attendent au cours de la prochaine campagne électorale. C’est-à-dire, le remake de l’ancien et truculent opposant, spécialiste à cette époque de l’invective. L’homme qui avait, on s’en souvient, traité d’« ignares » les tenants du pouvoir d’alors, issus du PDCI.

En tout cas, l’actuel président de la République, qui s’apprête à briguer un mandat supplémentaire, ne s’est pas « amusé » comme on dit, avec ses adversaires, dont Ouattara est incontestablement le plus à abattre.

« Dans la politique de gestion d’un Etat, il n’y a personne qui sait chercher l’argent. Tu n’es rien, tu n’as rien et tu te promènes pour promettre 200 milliards à Dabou, 100 milliards à Abengourou. Des gens racontent des contrevérités en allant de ville en ville. C’est l’argent qui appelle l’argent. Si on croit en toi, on te prête… ». Telle est la substance du « venin » lâché par le candidat du FPI et dont l’effet devrait faire mouche dans le camp de son principal adversaire, c’est-à-dire, faire passer Alassane Ouattara pour un homme qui « n’a rien, qui n’est rien ». Un homme pauvre, sans coffre intellectuel, sans bagage professionnel, un vil marchand d’illusion qui aurait pris pour habitude de se prêter à un jeu de promesses sans fondement objectif.

Comment promettre de l’argent quand on n’en a pas ? Par quel tour de magie un nécessiteux croit-il pouvoir convaincre les puissances d’argent de lui en prêter pour développer son pays ? « C’est l’argent qui appelle l’argent », martèle Gbagbo. Traduction : ce sont les riches qui composent ensemble. Les indigents n’ont qu’à se débrouiller entre eux ! Et le riche ici, c’est bien lui, Gbagbo, le pauvre, évidemment Ouattara ! Et cette richesse que l’homme brandit, elle bénéficie d’un fondement imparable aux yeux de Gbagbo : il est bel et bien le Président de la République !
Avouons que cette brutalité verbale est d’un simplisme incroyable pour un homme d’Etat qui sort d’une gouvernance de dix ans. Et qui est parvenu au pouvoir d’Etat dans un dénuement auquel tout le monde a compati dans ce pays. Y compris Ouattara qu’il vilipende aujourd’hui. Cela a-t-il empêché Gbagbo de gouverner ? Cela l’a-t-il empêché de « construire Yamoussoukro », comme il s’en vante ?

Mais là où les Ivoiriens auront du mal à suivre Gbagbo, c’est quand il prétend : « Si on croit en toi, on te prête…». Autrement dit, s’agissant de Ouattara : « personne ne croit en toi, donc personne ne te prêtera rien ». Ca veut dire très clairement que Gbagbo met dans la balance son aura, sa crédibilité internationale à lui, avec celle d’un homme comme Alassane Ouattara, l’ancien Directeur général adjoint du Fond monétaire international ! Un homme que le monde de la finance et de l’Economie à l’échelle planétaire reconnaît comme l’un de ses meilleurs fleurons. Un homme qui est reçu partout dans le monde comme le chef d’Etat qu’il n’est pas encore, là où Gbagbo lui-même a du mal à se faire un trou.


Comment est-ce imaginable ici en Côte d’Ivoire ?

On n’a beau estimer que le marigot politique est le royaume des crocodiles et qu’il ne fait pas bon de s’y aventurer si on n’est pas un saurien, on est quand même interloqué devant tant de tromperie.

Koré Emmanuel
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