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Sport Publié le mardi 2 février 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Angola 2010 : La Can de la tristesse

Le rideau est tombé sur la 27ème édition de la Coupe d`Afrique des Nations qui a eu lieu en Angola du 10 au 31 janvier 2010. C`est dans les villes de Luanda, de Cabinda, de Benguela et de Lubango que se sont déroulées les différentes oppositions de la Can. Elle a pris fin avec la victoire des Pharaons du Nil qui se sont succédé à eux-mêmes. Mais contrairement aux précédentes éditions, Angola 2010 semble être, nonobstant quelques révélations, la Can de toutes les désolations. Elle laissera une tache indélébile dans l’histoire du football mondial en générale et africain en particulier.

Une organisation défaillante

« C’est une CAN ratée. On a tendance à dire ça va parce que c’est l’Afrique, mais il y a beaucoup de choses qui n’ont pas marché. Les stades n’étaient pas achevés, les pelouses pas encore prêtes... Est-ce que la Fifa accepterait cela pour l’Afrique du Sud et la prochaine coupe du monde ? Je ne pense pas » déplore Joseph Antoine Bell ex-portier de l`équipe nationale camerounaise et commentateur pour RFI. Autant dire avec l`ex-portier camerounais que l`Angola n`était pas tout à fait prête pour l`organisation de cette Compétition.

L’Egypte pharaonique

Tout simplement historique. Trois titres de rang, dix-neuf matches sans défaite en Coupe d’Afrique des Nations depuis 2004, quinze buts marqués, deux encaissés dans cette CAN 2010.

Les statistiques sont éloquentes. Les Pharaons sont les rois d’Afrique et personne, à l’heure actuelle, ne semble à mesure de déboulonner les hommes d’Hassan Shehata. Le technicien égyptien parvient toujours à sortir des joueurs quasi inconnus, tels le superbe Gedo, auteur du but de la finale face au Ghana, pour compenser les absences des Abou Treika ou Amr Zaki. On l’annonçait vieillissante et sur le déclin après sa défaite face à l’Algérie dans la course à l’Afrique du Sud, mais l’Egypte a répondu présent en remportant son troisième titre continental d’affilée.

Les surprises du chef

Un vent de fraîcheur a soufflé sur la CAN avec la génération argentée des "baby" Black Stars.

Avec une équipe privée de ses stars et leaders traditionnels (Essien, Appiah, Muntari, Mensah…), Milovan Rajevac a guidé une sélection rajeunie et composée des champions du monde des moins de 20 ans vers une finale inespérée. Jamais impressionnants, toujours présents, les Black Stars ont fait mentir les pronostics. De quoi voir venir pour la suite et notamment le Mondial sud-africain. La Zambie d’Hervé Renard a également surpris pas mal d’observateurs. Arrivé avec une étiquette de petit poucet, les Chipolopolos ont pris tout le monde de court avec un jeu vif et plaisant, animé par les Kalaba, Katongo, Chamanga et autres Mulenga. Les hommes d’Hervé Renard se sont fait remarquer en accrochant la Tunisie (1-1), en poussant le Cameroun dans ses derniers retranchements (3-2), avant de battre le Gabon (2-1). Suffisant pour aller défier les Super Eagles du Nigeria qui ont dû attendre la séance de tirs aux buts pour se défaire de boulets de Plomb qu’on n’attendait pas à pareille fête.

La déception des mondialistes

Les cadors du continent n’auront fait qu’un petit tour avant de rentrer en Europe. On attendait Eto’o et Drogba, on aura eu Gedo et Kalaba. Les Mondialistes n’auront pas été à la hauteur de leur statut présumé en tombant prématurément en quarts de finale. Eléphants et Lions ont affiché d’inquiétantes lacunes en défense, même pas compensées par leurs attaquants de classe internationale. Super Eagles détenteurs de médailles de bronze et Fennecs ont fait mieux. Mais leurs performances médiocres inquiéteront plus que le classement final ne rassurera.

Les arbitres, la bête noire

C’est un point noir commun à toutes les CAN. L’arbitrage ne suit pas le niveau du tournoi et M. Koffi Codjia, l’arbitre du triste Algérie-Egypte (0-4), aura payé pour ses erreurs : il est suspendu par la CAF et ne devrait donc pas participer à la Coupe du monde sud-africaine. Mais le ‘’sifflet’’ béninois n’a été que le bouc-émissaire d’une corporation pas toujours à la hauteur dans cette compétition. La Côte d’Ivoire s’est ainsi vue refuser un but valable en prolongations contre les Fennecs alors que le Cameroun a encaissé un but inexistant en quart de finale contre l’Égypte. A quelques mois de la Coupe du monde, les hommes en noir africains n’ont pas rassuré.

Les stades pas au niveau

C’est aussi un point noir commun à tous les pays organisateurs : une fois le pays-hôte hors course, les stades sont désertés. Les écrins angolais n’ont pas fait exception à la règle. Du stade d’Ombaka à celui du 11 novembre en passant par l’enceinte flambant-neuve de Tundavala, ça ne se bousculait pas aux portillons. Sur les pelouses, ce ne fut guère mieux. Indignes, sablonneuses, calamiteuses… Tous les adjectifs aussi péjoratifs les uns que les autres ne sont pas de trop pour qualifier les pelouses de Luanda et de Cabinda. Lubango et Benguela ont proposé des terrains de jeu. Mais sur ces aires de jeu impraticables, plusieurs joueurs se sont blessés.

La CAF inexcusable, punit le Togo
L’organisation de la CAN 2010 n’aura pas été au niveau, mais on s’y attendait. Non, ce qui reste le plus choquant dans ce mois de janvier 2010 reste l’attitude de la Confédération africaine de football. Avant même le début de la compétition, la CAN angolaise connaissait un premier coup de tonnerre suite à la fusillade meurtrière du bus togolais dans l’enclave du Cabinda. Bilan: deux morts et de nombreux blessés. Réponse de la CAF alors que les premières rumeurs de décès arrivent à Luanda: "Ce n’est qu’un pneu qui a explosé". La suite sera à l’avenant. Pas de cellule psychologique pour aider les joueurs togolais, des hommes traumatisés parce qu’ils viennent de vivre. Alors que les Eperviers commencent à évoquer un départ précipité, le Comité d’organisation rejette la faute sur les Togolais, qui n’auraient pas informé les organisateurs de la compétition qu’ils viendraient par la route. Avant de parler de sanction et d’amendes. "The show must go on", assure Issa Hayatou, le tout puissant président de la CAF. Après s’être ravisée un temps, la CAF a finalement décidé de punir le Togo en lui infligeant 50 000 dollars d’amende ainsi que quatre ans de suspension. Affligeant. Un triste épisode de plus qui vient ternir l’image du football africain.

La CAF fait pourtant l’autruche
Malgré tout cela, Issa Hayatou, le président de la CAF, a dressé un portrait très flatteur de cette CAN. « La CAF cherche à se couvrir. C’est dramatique, car l’Afrique a laissé échapper l’occasion d’avoir une grande CAN. L’Angola a les moyens et l’ambition de bien faire, mais peut-être dans deux ou quatre ans. La CAF aurait dû sortir de sa routine et ne pas lui accorder cette édition", a fait savoir Antoine Bell.

Eléphants de Côte d`Ivoire : La grosse déception de la Can

Premiers mondialistes africains à être qualifiés pour les quarts de finale et premiers à quitter la compétition, la débâcle des Eléphants à la Can en Angola continue de défrayer la chronique. La prestation de la sélection ivoirienne après les trois matches qu`elle a livrés, a été on ne peut plus vexatoire. Le jeu produit par des joueurs appartenant à une équipe dite favori des favoris, ne ressemblait qu`à une risible pantalonnade contrairement au football riche en intensité que ces derniers font voir dans leurs clubs respectifs. Le peuple encore dans la douleur n`en revient pas. Mais les Eléphants, eux, semblent avoir déjà fini de digérer le fiasco. Une question est au centre des préoccupations. Dirigeants, coach et joueurs qui en sont les véritables responsables ?

Les joueurs ivoiriens n`ont pas l`esprit patriotique
L`équipe des Eléphants dispose d`une constellation de ‘’Stars’’ dont la qualité du football ne souffre d`aucun doute au plan mondial. Leurs prestations dans leurs clubs respectifs, disent tout de leurs talents. Sans oublier la hardiesse folle avec laquelle ils hissent ces clubs au sommet des championnats respectifs. Mais, ces mêmes joueurs qui se défoncent pour produire le plus beau des spectacles en Europe où ailleurs, ont trahi le peuple ivoirien. Lequel avait véritablement misé sur eux en leur plaçant toute sa confiance. Le peuple ivoirien, quant à lui, a été heurté dans sa certitude parce qu`il ne s`est jamais attendu à un tel résultat des Eléphants. Les joueurs ont dû ne pas s`imaginer que leur débâcle serait un coup dur pour les Ivoiriens. En témoignent les différents matches qu`ils ont disputés. Ces pachydermes ont joué sans hargne, de façon morose. Ils ont fait abstraction de l`esprit patriotique qui aurait pu les propulser très loin dans la compétition. Ils n`ont pas eu le mental des camerounais et la hargne des Ghanéens lesquels leur suffisaient pour arracher la qualification aux Algériens qui ont succombé face aux Pharaons sur un score sans appel de 4 buts à 0. Les Fennecs étaient vraiment prenables mais Drogba Didier et ses coéquipiers ont refusé de mettre le pied. Drogba Didier buteur attitré de Chelsea FC et meilleur buteur du championnat anglais, Gervinho meilleur buteur du championnat français et Touré Yaya Gnégnéry l`un des meilleurs milieux défensifs de la planète évoluant dans le meilleur club du monde et bien d`autres encore, ont pataugé pendant cette Can. Ils ont mis toute la Côte d`Ivoire en dessous de ses espérances. Avant le mondial, la sélection des joueurs devra se faire sur des critères dont le vecteur directeur sera l`exemple de Kader Kéita qui a vraiment voulu mouiller le maillot pour son pays. C`est à juste que le but qu`il a inscrit à la 89ème mn face aux Fennecs, a été désigné le meilleur de la Can 2010.

Le Coach Vahid en ligne de mire

Cette Can sera sans doute le plus mauvais souvenir d`un coach qui avait la gloire à portée de main. Il n`a pas su utiliser le potentiel de joueurs à sa disposition. "On était venu avec de grands espoirs et comme à chaque fois pour la Côte d’Ivoire c’est rater. Au niveau psychologique, on n’est peut-être pas allé jusqu’au bout. J’avais senti qu’il y avait un poids que tous n’ont pas pu assumer", a laissé entendre Vahid Halilhodzic. Certes les Eléphants n`ont pas joué avec le mental comme le prétend le sélectionneur. Mais où était-il? Doutait-il de ses prérogatives d`entraîneur?

Ou avait-il peur de s`imposer à ses princes? Tout porte à croire que Vahid peine à s`imposer à ses joueurs. C`est avec les couleurs les plus sombres que les Ivoiriens décrient l`indécision et la légèreté de Vahid devant son équipe. Les quarts de finale ont été ratés parce qu`il n`a pas su demander à ses poulains de verrouiller la défense après le magnifique but de Kader Kéita.

KY
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